k nous baignons dans le superlatif. Dans son blog, Charles de Zohiloff, pourfendeur de la critique parisienne, parle de "plus grand film de l'année" à propos de District 9. Pour mon collègue Jacky Goldberg, "Café Lumière est le meilleur film d'Hou Hsiao Hsien. Le meilleur film tout court". Et Mad Men "une des meilleures séries jamais vues". Au moins c’est clair. Je ne suis pas capable d’autant de certitude. Ce qui me gêne c’est cette pseudo-objectivité, qui a quelque chose de tyrannique. Affirmer envers et contre tout que telle chose ou telle autre est la meilleure, la plus belle, etc. signifie que tout débat est impossible, interdit. On est catégorique, on nie toute subjectivité. Pour ma part, je ne dirais jamais "telle chose est la meilleure", car je n’ai pas un point de vue universel. Je dirais plutôt : "telle chose est ma préférée", ou "une de mes préférées". A propos, je n’ai pas encore statué sur le cas Mad Men. J’ai enfin perçu un frémissement au 13e épisode, Saison 1 (bien sûr je n’ai pas vu tous les précédents). Là ça commençait à se fissurer joliment. Peut-être suis-je une buse obtuse et peut-être les autres l’avaient senti avant. Mais je ne pense pas puisque cette série existe depuis deux ans et cela ne fait que quelques mois qu’on en parle en France. Enfin, quand Betty va voir un petit garçon dans la rue parce qu’elle ne trouve personne à qui parler, ou quand Don passe ses diapos de vacances heureuses sur le carrousel de Kodak, là j’aime. Mais il a fallu longtemps. Ce qui m’avait aussi plu dans les épisodes du début, c’est un truc tout fugitif, la femme inconnue qui sanglotait dans les toilettes. J’en suis à l’épisode 1 Saison 2, mais il s’est arrêté en cours de route parce que je suis un amateur en matière de streaming… A part ça j’ai compris pourquoi ça s’appelle Mad Men. Pas parce qu’ils sont fous (ils ne le sont pas, hélas), mais parce qu’il travaillent sur Madison Avenue, centre new yorkais de la pub. C’est aussi un jeu de mots avec "Ad Men" = advertising men = publicitaires.
P.S. Je me souviens soudain d'un autre passage du 13/1 qui m'a vraiment bluffé : la fausse scène du retour heureux de Don chez lui où il annonce que finalement il va passer Thanksgiving avec sa famille. On voit ensuite ce qui s'est réellement passé. Ça c'est vraiment fort, car aucun artifice ne le souligne. On se contente de passer les deux versions l'une après l'autre et on comprend tout de suite.
Début de la 5e saison de Lost sur TF1 hier soir (trop tard). Ce qui m’a amusé le plus c’est le moment où Hugo résume les 4 saisons précédentes en moins d’une minute. A part ça, aucun intérêt majeur, mais un ton que j’aime toujours. Plus ça va plus j’ai l’impression que, comme on parle parfois de "mouvement perpétuel", Lost est la série perpétuelle (même si elle s’arrête bientôt), parce qu’elle n’a aucun sens, aucun début, aucune fin. Le présent, le passé et le futur n’existent plus. Eternel retour, répétition, etc. Génial, ça pourrait durer mille ans sans problème (si ce n’est notre lassitude, mais même cette lassitude pourrait devenir intéressante). Evidemment, on ne pourrait pas empêcher les acteurs de vieillir. Mais je pense qu’on pourrait aussi faire quelque chose avec ça.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
no entiendo