30.6.10

L

un mythe commence…

29.6.10

dernière

ultime séance de Crime ce soir, 20 h, au cinéma L'Entrepôt, 7, rue Francis de Pressensé, Paris 14e - suivie d'un débat (?)
Peut-être la dernière fois qu'on verra ce film à Paris avant ???
(Il passe ensuite au Café des images à Hérouville Saint-Clair)

P.S. Il ne faudra pas compter sur un DVD ou une diffusion télé avant longtemps. Quant aux copies pirates sur Internet, si vous aimez les images brouillées et minuscules…

28.6.10

black

l’ennui avec L’autre monde c’est que la partie virtuelle, l’univers du jeu Black hole, est infiniment plus belle que la partie réelle. Grosse déception par rapport à Qui a tué Bambi ?, le premier film de Gilles Marchand, qui baignait vraiment dans un climat mystérieux d’un bout à l’autre. C’est pas comme Summer Wars, ou la partie réelle (dessinée) est aussi réussie que la partie virtuelle (dessinée). Mais que voit on en lisant le générique ? Que le réalisateur de la partie Black Hole de L’autre monde (qui entre parenthèses porte le bien plus beau titre de Black Heaven en anglais) n’est pas Gilles Marchand mais Djibril Glissant. Moralité : j’ai beaucoup aimé le film de Djibril Glissant inclus dans L’autre monde. Tout comme j’avais nettement apprécié le premier long métrage de Djibril Glissant (malgré quelques réserves sur le scénario), intitulé L’éclaireur. Je le clame donc tout haut ici : Djibril Glissant est un cinéaste dont la France ne peut pas faire l’économie. Je somme Monsieur le Ministre de la Culture de lui accorder dare dare les moyens de tourner le film qu’il souhaite. Facétieux le Djibril, il a utilisé l’image de l’avatar Gordon (de Black Hole) comme photo sur Facebook. Une manière comme une autre de signer son œuvre. Bref, allez voir L’autre monde et fermez les yeux pendant les parties live, parfois embarrassantes…
SUITE pour moi L'autre monde est une version diluée d'un univers gothico-pervers-méditerranéen qui était à l'état de concentré dans Amer de Bruno Forzani et Hélène Cattet — à ce jour et à mon sens le plus impressionnant (le seul ?) film français de l'année. J'y repense souvent. A coup sûr un couple de cinéastes en qui je fonde un grand espoir

NNWBG

joli titre (quoique ici la nudité semble rester un vœu pieux)

24.6.10

ô liver ! (ô foie)

pure médisance sans doute, mais ce que j'ai vu de South of the border, la bande annonce du dernier (documentaire) d'Oliver Stone, me dit que c'est encore un de ces films de gauchiste people d'opérette. Il semble tellement heureux de se filmer la mano en la mano avec les grands non alignés d'Amérique du Sud (Chavez, Morales, Lula, et les plus modérés époux Kirchner) qu'on a du mal à le prendre au sérieux. Un peu comme dans son documentaire sur Fidel Castro (au fait qu'est-ce qu'il devient lui, toujours vivant ?), inédit en France, qui ne va jamais très loin ni profond (sauf dans l'anecdote). Finalement, Oliver Stone c'est sûrement la version américaine de la gauche caviar

øø).(ø

je n'en parle jamais, mais je consomme pas mal de téléréalité. Ce qui me frappe c'est qu'il y a un modèle unique, quasiment, pour la plupart de ces émissions de jeu où les concurrents vivent en symbiose avec des caméras invisibles : Les dix petits nègres d'Agatha Christie. C'est à dire qu'ils sont éliminés un à un, soit par leurs congénères, soit par un jury, soit par les téléspectateurs. C'est fou le nombre de jeux conçus sur ce modèle : Koh-Lanta, La ferme célébrités, Loft Story, Secret Story, Pékin Express, La nouvelle star, Incroyables talents, Le maillon faible. Cette obsession morbide de l'élimination me semble hélas en phase avec les jeux vidéos, qui à leur tour contaminent la fiction. Peut-être un jour on comprendra que le monde n'est pas linéaire et que tous les processus n'ont pas forcément la forme d'une pyramide. Il suffit de faire un pas de côté

23.6.10

-K>I

incroyable mais vrai. Rodney Alcala, qui serait (hypothèse non démontrée) l'un des pires serial-killers américains, actuellement en prison, fut en 1978 un des gagnants de l'émission The Dating Game, qui a inspiré le français Tournez manège. Regarder l'extrait en prenant en compte cette information donne à cette émission nunuche une toute autre perspective : clic. Troublant lorsqu'on lui demande d'imiter un vieux pervers (!) Cet homme intelligent et roué, excellent photographe (dont de nombreuses photos de victimes potentielles ont récemment été diffusées par la police américaine), aurait été l'étudiant en cinéma de Roman Polanski à la New York University. Que demander de plus ? On attend le biopic

P.S. A propos de criminel, etc., c'est le début de la dernière semaine de mon film au cinéma L'Entrepôt, Paris 14e. Alors, comme disent les personnes bien intentionnées mais un peu maladroites qui défendent Crime, ou du moins son existence, vous savez ce qu'il vous reste à faire pour que de plus en plus de Camping & co prolifèrent sur les écrans : ne pas aller voir Crime

21.6.10

d-d-d-d

"A dix-huit ans, Hemmings a déjà vécu plusieurs vies. Il décide alors de relancer sa carrière d'acteur." - J'adore cette phrase de Wikipédia

Apparemment David Hemmings, vedette de Blow-up et de Profondo rosso, fut chanteur d'opéra dans son enfance. A 38 ans, il a dirigé David Bowie, Kim Novak et Marlène Dietrich dans le même film (Just a gigolo). Dernière apparition au cinéma de la diva teutonne

20.6.10

bye bye les touristes !

n'importe quel réalisateur normalement constitué peut réaliser n'importe quelle sorte de film. Tout est (quasiment) une question de production (pas de moyens, de production). Seuls les cinéastes qui réalisent les films que personne n'a envie de faire, ou dont personne n'a l'idée, ou dont les sujets ne correspondent pas à des modes médiatiques, sociétales, voire vestimentaires, ont un quelconque intérêt. Ils manquent plus que jamais à une époque où la normalisation bat son plein et où cette normalisation trouve des zélateurs, intimement persuadés que c'est dans le conformisme, la ressemblance que réside désormais la subversion. Paradoxe dur à avaler, mais qui existe, hélas. Bref, si on vous offre de tourner un film d'action à effets spéciaux avec des vaisseaux spatiaux et des dragons (oops !), ou une comédie sur les branchés de Ibiza, ou un documentaire sur les derniers caravaniers du Sahel, refusez et faites exactement le contraire : une comédie sur la passion de Freud pour la cocaïne, un drame sur une veuve caissière de supermarché à Limoges en 1967… Evidemment il y a les cas rares, ceux qui peuvent réaliser des œuvres sur les thèmes les plus éculés et s'en tirer brillamment. Mais je dis ça comme ça car je n'en ai pas en tête (qui a dit Godard ?)

P.S. Zut ! j'apprends que David Cronenberg tourne justement un film sur la rencontre de Freud et Jung — A dangerous method. Mais, vu le bonhomme, je doute que ce soit une comédie. Quoique faire interpréter le père Sigmund par Viggo Mortensen soit assez loufoque. Pauvre Cronenberg. Je regretterai toujours qu'il ait abandonné la série B fantastique (sa deuxième mauvaise idée est de préparer un sequel des Promesses de l'ombre !)

pp

un scoop : l'acteur principal de Crime, Philippe Petit, joue (un petit rôle) dans Je ne suis pas une princesse, le premier long métrage (autobiographique) d'Eva Ionesco, avec Isabelle Huppert en tête d'affiche

19.6.10

last

ceux qui ont envie de me jeter
des fleurs ou de me lancer des
tomates pourront le faire à la
dernière séance de Crime
à L'Entrepôt, où je
serai présent :
mardi 29 juin à 20h

18.6.10

test

retour provisoire à l'ancien titre. J'en changerai quand je changerai de concept. Mais je suis paresseux

17.6.10

oa

je viens de m'apercevoir que le père d'Olivier Assayas, Raymond Assayas, mieux connu sous son pseudonyme de Jacques Rémy, scénariste en vue dans les années 1950-60 (il a écrit pour Vadim, Clément et même Lautner) avait également réalisé deux films en Amérique du Sud, dont un intitulé Le moulin des Andes, dans lequel jouaient Nora Gregor, actrice de La règle du jeu, et Henri Salvador lui-même, dans un rôle secondaire. De Salvador à Carlos… On comprend mieux que le fiston soit partagé entre une certaine modernité de façade et une carrière hyper traditionnelle. Cela dit, je ne lui jetterai pas la pierre car c'est quasiment grâce à lui que je suis devenu critique (pas cinéaste, ça il n'y est pour rien)

copiiiiiiii

alors on copie, I. R. ??!!!

"L'art du rien poussé à plein gaz, ou je me trompe? RT @ filmjunk Sofia Coppola’s Somewhere Trailerhttp://bit.ly/c0bPWA

brit

à un moment, le cinéma anglais était presque branché. Je me souviens d'être allé voir avec une certaine curiosité, presque impatience, La compagnie des loups de Neil Jordan, le jour de sa sortie, à Londres (je n'avais certes pas fait le voyage exprès). C'était dans les années 1980, au moment où la New Wave (musicale) était à son apogée. Mini-période d'effervescence après la vague punk. Puis il n'y a vraiment plus rien eu de marquant en provenance de là-bas. Le cinéma anglais s'est effacé, fondu, banalisé (quelques Mike Leigh et Ken Loach par ci par là, en pilotage automatique). Idem, pour la musique qui n'a plus connu de renouveau important depuis (des groupes, certes, mais en ordre dispersé).
Evidemment, je n'ai pas aimé La compagnie des loups, adaptation chichiteuse, baroquisante, psychanalytique du Petit chaperon rouge. Mais au moins, il y avait eu l'attente. Hier, j'ai vu le dernier film de Neil Jordan, Ondine, encore une sorte de transposition de conte de fée (ici Ondine de Jean Giraudoux, sorte de Petite sirène inspirée de la mythologie grecque). Là, excitation zéro, peu de personnes dans la salle de projection. Ennui permanent, folklorisme irlandais, image bleutée en permanence (pourquoi ?). Le cinéma britannique est devenu ce qu'on en disait jadis : pas grand chose

mise au point 2

juste un mot pour dire que je ne suis pas le V.O. qui écrit des diatribes récriminatrices et fanfaronnes dans les commentaires du site de la revue Chronicart. Un imposteur potache se fait passer pour moi en prétendant que mon film est le chef d'œuvre du siècle, und so weiter. Je le remercie pour la pub — mensongère (mais la pub n'est-elle pas toujours mensongère ?)----
----C'est d'ailleurs un peu ça le problème général d'Internet, qui nous entraîne vers le virtuel, l'affabulation et le fantasme = n'importe qui peut écrire n'importe quoi sur Internet

15.6.10

mise au point

les gens ont des univers et des références très limités. Je le vois avec les critiques sur mon film, plein de défauts, certes, mais… Rectifions quelques erreurs. Hormis le prologue en couleurs (une VHS amateur de 1991), le film a été tourné en super-16mm, ensuite kinéscopé en 35 mm. Malheureusement on n'a pas pu le gonfler directement (manque de budget), d'où l'impression "vidéo" de l'ensemble.
Tout le monde parle de Lynch à propos de Crime. Mais c'est de la paresse intellectuelle. Exactement comme quand on qualifie un suspense de "hitchcockien". A ma connaissance, Hitchcock n'a pas inventé le suspense. Certes, l'influence de Lynch est là. J'ai été fan du cinéaste, jadis. Mais je n'ai nullement cherché à le copier. La bande son, par exemple, date de 1983-84. Je l'ai utilisée par économie, parce que ce travail sonore existait déjà (indépendamment du cinéma) et je ne pouvais pas travailler le son comme j'aurais voulu.
Le film est moins inspiré de Lynch que du cinéma et de la littérature de l'Est. Demandez à ma chef op : un des seuls exemples que je lui ai montré est une photo tirée d'un film de Sharunas Bartas. D'ailleurs toute une séquence s'inspire de Bartas. Ensuite, il y a, diffusément, partout dans le film, un esprit, une atmosphère, qui vient de ma passion pour Béla Tarr. Si j'avais pu, le film aurait plus ressemblé aux siens, car j'aurais tourné au steadycam. Enfin, il y a une idée, un élément très précis et concret, que j'ai directement copié sur un film russe (je ne dirais pas quoi, vous n'avez qu'à chercher). Par ailleurs, un critique de Télérama déclare comiquement que mon héros, qui a pourtant un nom assez clairement connoté, a un "look amish". N'importe quoi ! Il a un look mi-gitan, mi Raspoutine. J'ai déjà fait un parallèle photographique assez parlant plus haut dans le blog. Son nom lui-même, Muinski, est une déformation de Mychkine, le prince idiot de Dostoïevski. Le titre aussi s'inspire de Dostoïevski. C'est Crime, mais sans châtiment, parce que je pense que le monde est plus complexe que chez Dostoïevski ; souvent la frontière entre le mal et le bien n'existe pas vraiment, et un grand nombre de crimes restent impunis.
Par ailleurs, j'admire les films de Ossang, j'aime sa démarche, sa candeur, sa culture. Je l'ai toujours défendu — tout comme je défendrais Godard —, mais sans être réellement en phase avec son univers et son cinéma (je préfère le court Silencio de FJ à ses longs). J'aime surtout le mec, son allure, sa personne. Il me semblait avoir la bonne silhouette pour le personnage. Donc je comprends mal qu'on compare mon film aux siens. Il ne faut pas confondre la partie et le tout

nowhere no way SC

anatomie du rien, le film (Somewhere de Sofia Coppola) : clic---------------------------------- lol !



P.S. c'est étrange : la fréquentation de ce blog augmente, mais en même temps, mes plus anciens et fidèles lecteurs, ceux de Djibouti, diminuent à vue d'œil. Y aurait-il un système de vases communicants entre Djibouti et Paris ?


14.6.10

-------------

ce blog va certainement encore changer, de décor, de titre (j'ai mis provisoirement ce titre en guise de bannière publicitaire). Je reviens du CNC où j'ai déposé une demande d'aide à l'écriture pour un projet situé au Maroc et intitulé

s a b l e

13.6.10

haha said the clown

de plus en plus de visiteurs ?! C'est quoi ce délire ??? J'espère que ceux qui devaient aller voir mon film y sont allés. Ou alors prière de m'envoyer un mot d'excuse de vos parents.
J'ai badminton, alors je reviendrai plus tard. N'oubliez pas de me rappeler de vous parler d'Andreas Nilsson et de (certains de) ses clips pour Fever Ray. Je tiens à faire amende honorable…
Une réussite, le badminton : je me suis fait un méga-claquage au mollet et je boîte !
Bref, je reviens donc sur ce que j'avais dit il y a quelque temps à propos des clips, après m'être un peu énervé en voyant celui du single de MGMT, Flash delirium. Il est signé par le suédois Andreas Nilsson. A mon sens quelqu'un de doué, parfois trop, parfois maniéré, mais je dois admettre qu'un de ses clips pour ses compatriotes Fever Ray, If I had a heart (clic) distille un trouble persistant, ce qui est déjà beaucoup. Après j'ai un peu regardé d'autres travaux de Nilsson qui m'ont moins convaincu (notamment pour The Knife). C'est indéniablement arty, de la veine de Morse (voire de Adieu Falkenberg), mais j'aime beaucoup ce nouveau négligé chic. Dans le clip que je cite, Nilsson en mimant une certaine sauvagerie, primitivité, désastre, délabrement global, etc., touche quelque chose de profond. J'ai souvent pensé qu'en faisant semblant, en mimant les choses grossièrement, théâtralement, les choses finissent parfois par devenir vraies. Comme le prologue lourd et grotesque de Mission impossible de DePalma, qui était farcesque et en même temps beaucoup plus inquiétant que n'importe quelle scène réaliste d'un thriller élégant

12.6.10

bd

je me souviens soudain pourquoi j'aime tant la scène de (filature de) la plage de Body double — Deborah Shelton avec sa tête de mort. C'est en grande partie grâce à l'air de Pino Donaggio, tout à fait ringard (le aaaa de la choriste) et en même temps absolument envoûtant (le sublime découle souvent du grotesque). DePalma est, avec Dario Argento (et Hitchcock of course), et Lynch d'une autre manière, un des rares auteurs de thrillers qui a su organiser un parfait environnement organique dans ses suspenses en employant une musique enveloppante et élégiaque

11.6.10

RDV 9, RUE FRANCIS DE PRESSENSÉ 75014 20 H

la fréquentation de ce }*^@!!!? blog augmente. Peu me chaut !
Deux facteurs l'expliquent : la presse qui a généreusement accompagné la sortie de mon magnifique chef d'œuvre inoxydable et moulé à la louche et, effet concomitant, les billevesées de Isabelle R. sur son propre blog. Si c'est tout ce que produira la sortie de mon film, je préfère arrêter ce blog tout de suite. Si tous les fainéants du monde, si tous les touristes du net voulaient se donner la main et, au lieu de lire ce blog, se rendre toutes affaires cessantes rue Francis de Pressensé dans le 14e arrondissement de Paris à 20 h un soir pour voir mon œuvre obscure et mille fois plus intense et personnelle que ce que je suis en train d'écrire là, eh bien ce blog aurait servi à quelque chose, et la nécessité de la critique de cinéma se trouverait confortée, comme défricheuse de territoires vierges et passeuse de bibelots rares et fragiles. Quant aux provinciaux et aux étrangers, je ne sais pas, moi, louez un bus, affrétez un charter ! (Les Normands devraient avoir droit à une séance de rattrapage puisque Crime est programmé au Café des images de Hérouville [près de Caen] dans peu de temps)
P.S. Pendant ce temps, Eva Ionesco (en photo) — élément essentiel et unique du glamour de Crime —, dirige enfin son premier film (autobiographique) avec Isabelle Huppert dans le rôle de sa mère, la photographe Irina Ionesco. Enfance bizarre c'est sûr. Eva n'avait pas 15 ans quand je la croisais (sans la connaître) au Palace, ravissante poupée princesse (ce qu'elle réfute dans le titre de son film) de ce gang de punks-disco qui nous snobaient et nous traitaient de “rats”. J'aime beaucoup Eva
P.P.S. Trois de mes acteurs principaux réalisent en ce moment : Ossang finit son dernier long, Eva tourne son premier, Philippe Petit (Muinski) termine son deuxième long métrage, un documentaire intitulé Danger Dave, et écrit le prochain, une fiction. Il y a trois autres cinéastes parmi les figurants de la fête : Pierre Merejkowsky, Wael Noureddine, et Bernard Cerf, qui est également mon producteur

10.6.10

Isabelle R. (suite)

d'après un article à propos du documentaire La rue est à eux d'Isabelle R. (mis en ligne par ses soins), il est dit qu'elle a eu pour le tourner un budget de 100 000 euros, soit près du triple de celui de mon film de fiction actuellement en salle — on a eu un peu de fric en plus pour la copie film, mais pas assez pour faire une bonne copie. Je ne suis pas spécialement jaloux (je le suis plus des gros budgets), mais ces histoires d'échelle et de relativité me donnent le tournis. A quoi peuvent bien servir 100 000 euros quand on tourne un documentaire à Paris dans des bureaux ? Une caméra, un magnéto et basta. Après, comme tu tournes en vidéo, la post-prod c'est peanuts. Moi je te le monte même sur iMovie… Une fiction c'est normal que ça coûte plus cher. Et encore, ça dépend

Isabelle R. fait la maligne

tiens, une critique du Monde se moque de mon blog dans son blog (Flim Bouzour). Cela ne me gêne pas parce que du coup elle fait venir des touristes sur ledit blog. Mais étant donné qu'on lui a envoyé le DVD de mon film, elle pourrait un peu plus en parler, même en mal, sur son blog. Mon but ultime n'est pas de croupir dans la bloguitude, même avec beaucoup d'adeptes, mais d'arrêter mon blog car je n'aurai plus le temps de m'en occuper et des choses plus intéressantes à faire. Cela dit, et tout compte fait, j'ai eu une critique pléthorique et dithyrambique pour mon film très pauvre et modeste. Merci à tous. J'espère que ça aura un impact. J'en reviens, j'ai revu Crime ce soir à l'occasion de sa première mondiale. Je pense qu'il y a une vraie atmosphère. Pour ça c'est vraiment réussi. Hélas je vois aussi tous les défauts… Peu importe, c'était sympa. Il y avait ma famille, le producteur, plus Pascal ex-of Bollywood, Patrick Blanc aux cheveux verts, le très drôle Pierre Merejkowsky, et l'excellentissime F.J. Ossang, figurine clé de Crime, qui vient de terminer son dernier long, Dharma Guns, au Portugal. Picolage en règle avec lui et le prod… Champagne pour les derniers beatniks de l'underground français

9.6.10

criiii

assez étrange de passer de l'autre côté. Pas mal de critiques sur Crime. Ils ont tous raison et ils ont tous tort. Du côté des défavorables intelligents je mettrais Critikat et Culturopoing. Mais au fond ils rejoignent les défavorables idiots (Studio CinéLive) et les favorables idiots (Technikart). Je n'adore pas en vrac tout ce qu'écrivent les favorables orthodoxes de la presse écrite (Inrocks, Libé, Le Monde, L'Huma, Télérama). Mais tout est bon à prendre. La critique qui ne me touche pas c'est celle de l'impénétrabilité du film (c'est plutôt un compliment). Celle qui me touche plus c'est celle de la bizarrerie soulignée. En fait je ne fais pas exprès. Je fais exactement ce qui me passe par la tête et les gens trouvent ça trop bizarre. J'aime assez que certains trouvent la bande son insupportable. Ce n'était pas le but non plus, mais ça me fait marrer. C'est sûr que c'est pas du Vivaldi ni du André Rieu. Trêve de plaisanterie, je me suis rendu compte qu'il y a 90 ans, un critique de cinéma et cinéaste décrivait exactement ce que je cherche à faire : "Le cinéma, selon Delluc, doit viser non à une narration de type romanesque, à grand renfort de péripéties, mais à l'instauration d'un climat, d'une atmosphère. Il doit être fait de notations fragmentaires, d'une myriade d'impressions, que le spectateur aura à assembler.” Eh oui, Louis Delluc avait tout compris (ll faut que je retrouve ses textes exacts). Ce qui est dommage c'est qu'on a oublié tout ça et qu'on est retombé depuis dans les vieux clichés du vieux roman…

5.6.10

boule

je viens d'apprendre que le distributeur Bodega films s'installe à l'ancienne adresse des Cahiers du cinéma, au 9, passage de la Boule Blanche, dans le 12e arrondissement de Paris. Probablement dans les mêmes locaux. Ça n'intéressera sans doute personne, mais ça me fait un drôle d'effet. J'ai écrit 15 ans dans cette revue. Je sais que je n'y étais pas à ma place (mais où est à ma place ?), je sais que j'étais mal à l'aise quand j'y allais, je sais que parfois j'étais presque malade en sortant de certaines réunions (tant il y avait de fumée et tant je fumais). Mais il y avait tout de même un esprit communautaire aux Cahiers, une forme de camaraderie (certes distante), que je n'ai jamais retrouvée ailleurs. Maintenant les Cahiers ont déménagé je ne sais où (je m'en fous). Je leur en veux tout de même de ne pas m'avoir invité à la fête du 50e anniversaire de la revue (en 2001). Quels ingrats ! Je peux dire, en gros, que j'ai été le seul à écrire sur Dario Argento dans la revue et un des rares à suivre la carrière de Lynch. J'ai participé à la réhabilitation de Cronenberg (avec Tesson et Assayas). J'ai peut-être été le premier dans la presse cinéphile à m'intéresser aux images de synthèse (je suis allé plusieurs fois à Imagina, où l'on pouvait en découvrir les balbutiements). J'ai même écrit sur les jeux vidéo (d'arcade) à l'époque où tout le monde n'avait que Barthes et Deleuze à la bouche. J'en passe et des meilleures…

3.6.10

entering indifference

ce qui m'énerve n'est pas que les gens aiment ou n'aiment pas mon film, mais qu'ils ne le disent pas. J''ai croisé certains collègues critiques qui soit n'ont rien dit (alors qu'ils l'ont vu), soit y ont très vaguement fait allusion, sans se mouiller. Evidemment je n'attends pas de miracles de ceux qui défendent le ventre mou du cinéma d'auteur bien pensant (Honoré, Hansen-Love, Assayas, Kechiche, voire Coppola, père et fille). Comment pourraient-ils aussi aimer mon film ? J'en suis réduit à me satisfaire de la critique de Studio CinéLive, négative mais en tout cas concrète (sans parler des louanges du cinéaste Cyril de Gasperis). Tout me semble préférable à l'indifférence. Pour l'instant je confectionne moi-même l'affiche qui sera exposée dès mercredi prochain dans le hall du cinéma L'Entrepôt. On fait du cinéma artisanal ou on n'en fait pas
P.S. dernière minute : une excellente critique sur ce site : clic
P.P.S. : évidemment ils parlent tous de Lynch, les paresseux. Pourtant, la plupart des références sont à chercher à l'Est. Go East, young man…

2.6.10

-8-

s'il y a une affiche bidon c'est bien celle de The Crazies, le remake du film de George Romero par je ne sais plus qui. On y voit une petite fille avec un masque sur la bouche au milieu d'une rue déserte. A cela s'ajoute un slogan : “Et si la folie était contagieuse”. On n'a jamais rien vu d'aussi faux. D'abord l'affiche semble avoir conçue exprès pour le film des frères Pastor, Infectés (Carriers), sorti il y a peu, où apparaît effectivement une petite fille malade avec un masque sur le visage. Ensuite il y a cette notion de contagion. Dans The Crazies, film vite oublié, dont j'aime assez le début où la banalité américaine est bien traitée, pas trop chromo, il n'est pas question de contagion mais de contamination (pas d'enfant avec un masque). Les gens qui ont bu une eau malsaine deviennent fous furieux, comme le titre l'indique, puis meurent dans les convulsions. Faut arrêter de mélanger les films et de mettre n'importe quoi sur une affiche
P.S. Je viens de me souvenir que l'affiche d'Infectés montrait également une fillette avec un masque sur le visage. Mais dans ce cas c'était amplement justifié

1.6.10

histoire d'U

ça y est : ils sont enfin arrivés à Udolphe (cf. Les mystères d'Udolphe d'Ann Radcliffe) ! Il était temps, on en est à la page 312 !!! Et là ça prend vraiment tournure. Comme si l'écrivain mettait soudain un grand coup d'accélérateur. Le roman date de 1794, mais il annonce déjà Lovecraft. Enfin, il faut que je le finisse avant de confirmer cette impression. Pour l'instant, je suis pris par l'ambiance proprement gothique. Le mot (gothique) est effectivement employé deux fois (pour l'instant), désignant l'architecture du lieu (le château médiéval d'Udolphe en Italie) où les personnages se trouvent. Il semble que ce soit bien à la suite d'une sorte de revival architectural gothique au XVIIIe siècle en Angleterre que cette branche de la littérature a vu le jour