30.12.09

AXI-den

juste quelques mots sur Accident — je rappelle que ne fais pas de critiques ici. Ça me soûle de parler de ce film sans intérêt, mais ça m'énerve que la presse académique le couvre de louanges. D'une part il y a ces soi-disants accidents mis en scène par le héros sans nom. Il maquille des meurtres en faux accidents. Une pure vue de l'esprit. Qui y croit, à part lui et les asiaticophiles complaisants ? Exemple : la séquence ridicule où il prévoit que tel personnage sera aveuglé par un pare-brise et sera "inévitablement” conduit à se faire renverser par une auto ou à recevoir un truc sur la gueule. Le cinéma c'est une question de croyance pas de postulat élégant. Par ailleurs, il y a en filigrane l'histoire de la femme du héros, qui reste un embryon de scénario émotionnel complètement sous-développé. D'autres choses achèvent de nous achever (un vrai accident qui a l'air d'un faux, un suspect qui n'a rien commis de réel). On est dans le faux semblant permanent, à des années-lumière des mécanismes implacables des thrillers millimétrés. Ici c'est plutôt du bluff à la puissance 10, de la farce grossière. Un peu la veine de Mad detective de Johnnie To (le producteur d'Accident) ou du film collectif Triangle, que j'avais eu du mal à digérer en raison de leur style (volontairement ou involontairement) parodique. Cela ne m'empêche pas d'énormément apprécier le Johnnie To sobre et classique de Election ou de PTU. Je suis impatient de voir PTU2, qu'il vient de tourner…
Je pense que je préfère encore le Accident de Losey — que je n'ai certes pas revu depuis des lustres, et dont je ne suis pas sûr qu'il tienne encore la route (ha). Enfin, tout sauf ce simulacre

citez-moi un grand réalisateur de télé, un seul !

P.S. le problème c'est que la télé est un flux indifférent et indifférencié, un tout organique, et que le cinéma est totalement le contraire, un art du prototype, de l'objet graphique. C'est sans doute pourquoi je n'ai jamais été exalté par aucune série télé. Il n'y a rien à voir à la télé. C'est un bain amniotique, avec tout ce que ça a d'englobant, de dégoûtant. En revanche je pense que la télé libère certains cinéastes. Pour moi, Lars von Trier est un réalisateur pénible, lourd, et insistant. Mais je trouve qu'avec sa série télé The Kingdom (in French L'Hôpital et ses fantômes) il a trouvé un style plus ludique, plus allumé, et surtout moins appuyé et m'as-tu-vu. Cela reste son meilleur travail à ce jour — si tant est qu'on s'intéresse à ce cinéaste pas vraiment indispensable

29.12.09

ruizien

entretien inédit sur mon blog spécifique (clic : ®) avec Raoul Ruiz (années 1980). Il y parle de son rapport à la musique de film. Il est de bon ton de dédaigner ce cinéaste chilien jadis fort prisé (il y a vingt-cinq ans les Cahiers du cinéma lui consacraient un numéro spécial). Amnésie désolante. C'est un peu comme si on jetait aux oubliettes Luis Buñuel. Ruiz n'est peut être pas aussi important, mais son cinéma a aussi toujours cherché à renouveler la narration, à prendre des chemins de traverse. Il m'a parfois ennuyé, mais j'ai toujours été intéressé voire fasciné par ses propositions. Un peu comme Godard. Ruiz appartient à une époque où l'on expérimentait beaucoup sur la forme en partant de la tradition. C'est un cinéaste post (hollywoodien, moderne). Aujourd'hui on est à fond dans le néo. Les naturalistes, les socio, les psycho, ont gagné, au détriment des formalistes. Certains cinéastes ont même retourné leur veste, comme Garrel, s'orientant vers un cinéma psychologique auquel ils tournaient précédemment le dos. Enfin, ce n'est pas le pire. Le pire ce sont les Honoré, les Kechiche, les Desplechin, qui font un cinéma néo-Nouvelle Vague, néo-académique, bourgeois ou social, qui renoue avec un style et une forme complètement discursifs, théâtraux, télévisuels. Le cinéma régresse en n'osant plus rien de différent et en retournant à la narration la plus attendue. La critique applaudit. A la limite en France, la nouveauté c'est l'engouement des intellos pour le cinéma de genre (surtout le polar et un peu le fantastique). On encense la conjonction de l'événementiel et du culturel à travers le biopic : Piaf, Coluche, Mesrine, bientôt Gainsbourg…

27.12.09

~-Ô-~

découvert incidemment une série récente de très courts métrages réalisés par des cinéastes célèbres et des people : One Dream Rush. 42 films de 42 secondes chacun, produits par une marque de vodka (!). Celui de Lynch est égal à lui-même : du Lynch basique, auto-académique. Je n’en dirai même pas autant du pitoyable segment surréaliste de Carax (Helena Christensen voit avec ses seins !). Idem pour Abel Ferrara.

Les seuls à tirer leur épingle du jeu — parmi ceux que j'ai vus — sont Asia Argento, avec S/he, fête transsexuelle inspirée (clic ®), et Harmony Korine avec son Crutchnap complètement allumé (clic ®). Il y en a même un de Kenneth Anger, simplement intitulé Death. Evidemment très décevant, comme la plupart de ses courts récents. Mais ça fait plaisir de voir que Anger est toujours actif à 80 ans passés. Me replongeant par hasard dans certaines de ses interviews filmées, j’ai découvert un de ses projets incongrus (pléonasme). Il raconte que le sulfureux Aleister Crowley, star du satanisme qui fit jadis l’objet d’un culte dans le milieu rock (il figure sur la pochette de Sergeant Pepper’s des Beatles) aurait écrit un scénario de comédie burlesque inspiré par sa vie en Sicile. Le titre : Spaghetti ( !). En disciple dévoué, Anger (=colère), dont le vrai nom est Anglemyer, serait prêt à tourner ce Spaghetti endiablé. On n'en attend pas moins d'un adepte de LUCIFER (tatoué en lettres gothiques sur sa poitrine)

26.12.09

3dddddddddddddddddddddddddd

(je sais je me répète) on raconte régulièrement que le cinéma en relief a fait d’immenses progrès. Du pipeau : rien n’a changé depuis trente ans. Ça se perfectionne un peu, mais à peine. On a beau utiliser un projecteur au lieu de deux à la fois, le principe des lunettes et de la projection polarisée datant des années 1950 est conservé. Ouais, les lunettes ne sont plus en carton. Super. On utilise parfois le système (avec lunettes) à cristaux liquides, mais si c’est celui que j’ai vu plusieurs fois (où les verres clignotent alternativement), ça ne change pas grand chose. Il y a un problème majeur, dont personne ne semble avoir conscience : l’image est fortement assombrie par les lunettes. Pendant la projection d’Avatar, j’ai constaté que l’exposition était meilleure (et le film presque regardable) sans les lunettes. Je ne comprends pas pourquoi cela n’est pas réglé en amont ; en surexposant le film au tirage on obtiendrait une luminosité à peu près normale avec les lunettes assombrissantes.

Je ne vois qu'une explication à cette frénésie du relief : compliquer énormément la tâche des pirates qui refilment les films dans les salles pour les diffuser sur le net. Si on me laisse le choix, je préfère nettement la solution 2D, moins contraignante pour le nerf optique. Je ne suis pas un foudre de technique, mais je me suis toujours intéressé aux progrès du cinéma et j’ai toujours été à l’affût. Mon tout premier article pour les Cahiers du cinéma, en 1982, aurait dû être un long historique du cinéma en relief. Article jamais publié, qui fut immédiatement suivi par un compte rendu des balbutiements du cinéma holographique — qui fut publié, lui. Car en 1982, on réalisait des films en relief holographique. C’est à dire qu’on pouvait obtenir l’impression de la troisième dimension sans prothèses visuelles. Evidemment, c’était extrêmement primitif, mis au point par deux cinéastes expérimentaux (Claudine Eizykman et Guy Fihman). Mais ces recherches étaient prometteuses. On entrevoyait une vraie révolution. Elle n’a pas eu lieu. Pourquoi ? Au lieu de perdre son temps à améliorer le cinéma polarisé, pourquoi n’a-t-on pas misé à fond sur le cinéma holographique ? Ce que j’ai vu était une préhistoire, mais elle était impressionnante. James Cameron aurait pu allouer une partie de ses millions de dollars à explorer ce domaine encore vierge. Lorsque le cinéma holographique sera opérationnel, il rejoindra les rêves de la SF, où l’on projette son double à distance. On peut parier que le cinéaste le plus commercial du monde, qui n’est pas un vrai précurseur puisqu’il ramasse toutes les idées qui traînent et plagie tout ce qu'il peut, sera coiffé au poteau par un collègue moins mercantile. Espérons qu’à ce moment là, ce rapace ne ramènera pas encore une fois la couverture à lui.

23.12.09

ksksks

auteurisme pas mort : je ne comprends vraiment pas, mais vraiment pas, pourquoi tout le monde délire autant sur ce factice Tetro, mélo en noir et blanc tourné en Argentine (pourquoi pas à Tombouctou ?) par un cinéaste has-been, et interprété (notamment) par un acteur complètement à côté de la plaque (Vincent Gallo). On préfère ce cauchemar poussiéreux et empesé, ce Citizen Kane du pauvre tourné par un réalisateur de pubs de parfum, cette résurrection poussive de la bohème de Greenwich Village et de Saint-Germain-des-Prés (l'Argentine vue par Coppola c'est une colonie d'artistes anglo-saxons à la Hemingway), ignorante de son décor qui n'est qu'un décor (Buenos Aires), aux Chats persans de Ghobadi. Pourtant c'est un film qui pulse, en phase avec le réel, le présent, sans (se) raconter des fables beatniks, mais l'Iran d'aujourd'hui. Certes, c'est moins glamour

je dois être un peu autiste “quelque part” car je vois encore un film qui s'avance, que j'ai trouvé spécialement factice, et qui va à nouveau faire l'unanimité : le Coréen Accident

≠21===23™

il y a quelque temps, j’ai découvert (à retardement) que France Musique avait réactivé sa Tribune des critiques de disques, qui avait déjà existé de 1946 à 1984 (je ne sais pas sur quel poste au départ, car France Musique n’a été fondé qu’en 1959). Emission créée par Armand Panigel, également producteur et historien de cinéma. Contrairement au cinéma (en général) et à la littérature (toujours), la musique classique ne produit presque jamais de prototypes, mais des reproductions. On a donc moins affaire à des créateurs qu’à des interprètes. Peut-être cela rend-il justement cette émission passionnante. Elle est animée par François Hudry, accompagné d'un aréopage de critiques, qui comparent plusieurs versions d’une même œuvre. L'inverse du Masque et la plume de France Inter où l’on ne traite que d’objets uniques et récents.

On pourrait faire un peu la même chose en inventoriant les remakes et sequels d’un film. On se bidonnerait en comparant par exemple les suites oubliées (y compris par moi) de Psychose de Hitchcock : Psychose II, III et IV, toujours avec (et même de) Anthony Perkins, que son personnage avait rendu à moitié dingue — il a fini par se prendre pour Norman Bates —, ou le remake du film, image par image, par Gus Van Sant ; ou bien 2010 de Peter Hyams, suite (également bien oubliée) de 2001 de Kubrick ; ou bien les 25 Vendredi 13, Freddy et Halloween.

L’émission de France Musique rend modeste les critiques de cinéma car leurs collègues mélomanes sont infiniment plus précis et connaisseurs de leur art (ils analysent en détail tous les éléments d'une interprétation). Le vocabulaire de la critique de cinéma est un des plus pauvres qui soient. Je ne m’exclus pas du lot. Je dirais pour ma défense que je ne suis critique que par défaut. Un simple amateur. Un imposteur même

22.12.09

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la pub n'est pas toujours une mauvaise chose. Pour accompagner un spot de Orange, on est allé chercher “Christmas is-a-coming” de Leadbelly, un des génies absolus du folk-blues, grand inspirateur du rock pillé par tout le monde, de Led Zep à Nirvana. Il est mort en 1949. Imaginez que ça devienne un tube vendu dans les hypermarchés à Noël. Dingue

“pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ?” Jaco Van Dormael, philosophe belge chrétien du XXe siècle















p.s. je file un mauvais coton : je fais des tweets sur un blog


21.12.09

sfsfsfsfsfsfsfsfsfsfsfsfsfsfsfsfsfsfsfs

les grands chocs de la SF des origines à nos jours :
Metropolis — Planète interdite — 2001 : l'odyssée de l'espace — Solaris — Star Wars — Alien
Le reste ??????????? (District 9 ? trop gag) (Avatar ? trop bleu)


aperçu un bout de Hook de Spielberg à la télé tout à l'heure (je ne l'ai pas vu au cinéma). Gleurps ! On dira ce qu'on voudra et il a sans doute réalisé des merveilles (notamment l'incompris AI [de Kubrick]), mais il ne faut pas non plus l'auteuriser à mort et oublier ses désastres (exemple : La couleur pourpre). Cela dit, Avatar version Spielberg aurait eu une autre allure

20.12.09

blaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa

peut-on cautionner les méga-budgets sans cautionner le libéralisme le plus aveugle et le plus destructeur ?

18.12.09

17.12.09

mod-mod-mode-modes_______________________________________________

erratum : Lovely bones sortant le 10 février, il sera en lice pour la compétition de 2010. Pour le remplacer je propose Hôtel Woodstock de Ang Lee, auquel je décerne le Navet d’Or 2009


petite explication de texte sur le Best of 2009 :

Tokyo Sonata de Kiyoshi Kurosawa — ça fait longtemps que je cite Kurosawa dans mes best of annuels. D’habitude je suis un peu seul. Cette année, K est sorti du genre fantastique, alors on a crié au miracle, on a décrété qu'il était sauvé, qu'il était enfin devenu adulte. Je pense qu'il est plus grand dans le fantastique — la scène où le garçon joue du piano à la fin, est limite putassière, téléramesque —, mais il y a d'autres aspects très réussis, donc je le classe encore dans les meilleurs cette année. Je me souviens de Cronenberg, méprisé par la critique bien pensante à l’époque de Scanners et même Vidéodrome, qui est devenu soudain un génie lorsqu’il est sorti du genre. La critique et les festivals peuvent tuer des cinéastes, en faire des académiciens bien pensants et bien filmants. Cronenberg est un bon exemple. J'ai trouvé son Eastern promises assez médiocre dans l'ensemble, bien que tout le monde se soit extasié

Ponyo sur la falaise de Hayao Miyazaki — je n’avais pas été convaincu par ses précédents films. Mais là il a retrouvé le sens de l’espace et des éléments. Le plus grand des cinéastes animistes/panthéistes

Un lac de Philippe Grandrieux — idem, son incursion branchée en Bulgarie dans un hôtel de passe m’avait beaucoup déçu (horrifié). Là il renoue avec la simplicité du conte de fées qui faisait la force de Sombre

Gamperaliya – changement au village de Lester James Peries — pas une découverte, mais une confirmation : LJ Peries est le Satiyajit Ray sri-lankais

Winnipeg mon amour de Guy Maddin — lui aussi me déçoit en bien en mêlant documentaire et fiction comme il ne l’avait jamais fait. Son idée de série (dans le film) sur un homme qui à chaque épisode se tient sur le rebord d’une fenêtre d’immeuble, prêt à sauter (Ledge man), est excellente. Il devrait la tourner… “The Forks, the Lap, the Fur”. J'ai découvert jadis qu’on tournait des dizaines de films canadiens anglais chaque année et qu'ils ne sortaient presque jamais chez nous (conséquence évidente du protectionnisme yankee). Pourtant j'en avais vu de fort singuliers

Irène d’Alain Cavalier — j’ai hélas loupé tous ses autres films intimistes en vidéo. Mais là c’est formidable. Le cinéaste qui me rend le plus jaloux et me (re)donne le plus envie de tourner des films

Panique au village de Vincent Patar et Stéphane Aubier — j’ai été très agréablement surpris de constater que le critique du Village Voice, le recommandable Jim Hoberman, était très dubitatif sur Avatar, et citait comme contre-exemple Panique au village, dont la fantaisie et le sens de la couleur étaient pour lui infiniment supérieurs…

Les Herbes folles d'Alain Resnais — Resnais, idem, remonte dans mon estime avec ce film que je n’aime pas intégralement, mais dans lequel le sens de l’incertitude, les variations infinies du récit à partir d’un énoncé de départ élémentaire, me semblent approcher ce qu’on pourrait appeler un total délire fractal —— et puis j'ai redécouvert Sabine Azéma, que certains détestent, mais que j'ai, moi, toujours rêvé de voir en méchante de film d'horreur

Lettre à la prison de Marc Scialom — extraordinaire incunable, qui est le seul film poème de l’année : mélopée hypnotique des mots et des plans. Franchement, un vrai dépaysement, comme disent les guides touristiques

Les Chats persans de Bahman Ghobadi — jamais vu un film iranien aussi ludique et rentre-dedans. Musicalement excellent de surcroît. Si on pouvait avoir l’équivalent en France…

Violent days de Lucile Chaufour — un peu la réponse française aux Chats persans, mais exclusivement sous l’angle (rétro) du rockabilly. J’ai aimé l’alternance permanente entre fiction et documentaire, et l’association entre rock’n’roll et monde ouvrier. Il y a aussi une vraie beauté formelle. Dommage que la réalisatrice, qui joue le rôle principal, ne joue pas dans d’autres films

The pleasure of being robbed de Joshua Safdie — le film américain le plus libre et ludique de l’année. J’ai adoré cette impression permanente d’imprévu, ce plaisir fou et idiot de filmer. Le seul dont je suis sorti quasiment euphorique

Wendy and Lucy de Kelly Reichardt — un film social mais pas misérabiliste. Ce qui est formidable c’est le côté infinitésimal du récit. La vraie vie n’est pas ailleurs. Elle est là

petite remarque à propos de la notion de sauvagerie et d’animalité. Dans Fantastic Mr. Fox, le héros, un renard (voix de G. Clooney), ne cesse de rabâcher qu’il est un animal “sauvage”. Cette sorte de méthode Coué semble servir d'alibi et de contrepoint à sa vie, à son attitude, à son mode de vie civilisé (il est journaliste). Les trois derniers films qui évoquent le plus l’animalité et la vie sauvage sont des films d’animation : Max et les maximonstres, dont le titre original est précisément : “La où se trouvent les choses sauvages” ; Avatar, sans doute le film le plus sophistiqué, techniquement, de tous les temps ; et Fantastic Mr Fox, animation plus à l’ancienne. Ceux qui revendiquent la sauvagerie sont des laborantins en blouse blanche travaillant dans les officines aseptisées (enfin pas Spike Jonze, mais de toute façon c’est une façon de parler). Il va y avoir un film sur la vraie vie sauvage, intitulé Océans (taxé de “naturaliste” dans le Film Français), mais c'est une vision très clean de la mer et des poissons, décorative, presque plastique (d’où un passable ennui pendant de longs moments). Sans parler de l’inévitable cache-sexe musical. Ceci pour dire que tous ces cinéastes qui n’ont que le mot “sauvage” à la bouche, qui pleurnichent sur le sort des Indiens (Avatar), devraient prendre leur caméra et aller tourner la fiction la plus roots possible quelque part dans un coin encore un peu préservé. Ça me convaincrait plus que ces Stroumpfs géants dépositaires d’une pseudo-sagesse ancestrale, tout droit sortis du cerveau d’un cinéaste hypocrite qui, il y a quelques décennies, cautionnait à fond (dans True Lies) le racisme qu'il fait mine de dénoncer aujourd'hui — P.S. tout à coup, je me rappelle que Cameron est né au Canada, mais ça ne change rien au problème


note connexe, qui recoupe mes réflexions précédentes : à quoi sert une critique qui vole au secours du succès ? Je ne dis pas qu'il faut seulement aimer et défendre ce qui est obscur, caché, bizarre, souterrain. Je dis que les critiques qui ont le même goût que le public international, qui sont autant asservis aux visions et valeurs du cinéma américain, ne servent quasiment à rien. Je sais qu'on va me répondre que là n'est pas le but recherché, que ce qu'on veut mettre en évidence c'est une plus value esthétique cachée dans le cinéma hollywoodien, qu'il soit commercial ou non (ou dans les séries télé, nouveau dada). Oui mais pourquoi seulement les Etats-Unis ? Sont-ils seuls à faire du (bon) cinéma ? Le grand spectacle a-t-il besoin d'une caution intellectuelle. Si on met en avant une quelconque politique des auteurs, je ne vois pas où sont les nouveaux auteurs. Quels sont-ils ? Michael Mann, James Cameron, Paul Greengrass ? Et Tim Burton ? A la trappe ? Et Sam Raimi (on a glosé sur Spiderman 1 de long en large) ? Oublié ? Et les frères Wachowski ? Et Michael Bay, bon ou méchant ? Tout ça n'a pas de sens. On défend l'un ou l'autre bec et ongles, puis peu de temps après, il est soudain has-been, et on le remplace par un autre sans état d'âme. Ça ne ressemble nullement à la théorie des auteurs d'antan où Hitchcock et Hawks (ou même Welles) étaient des dieux indéboulonnables. Ici on ne voit qu'un registre : la consommation immédiate. Un clou chasse l'autre. Si on pense que James Cameron ou Richard Kelly sont des auteurs, il serait bon de s'atteler sérieusement à la tâche pour le démontrer. Sinon, tout est condamné à une amnésie et un recyclage permanents. Pas la peine de s'exciter toutes les cinq minutes pour trois fois rien

15.12.09

*****TOP 2009*****

pour faire comme tout le monde, voici mon Top 15 de l'année, sans ordre particulier car je n'ai jamais su faire de hiérarchie (mon côté libertaire) :

Tokyo Sonata de Kiyoshi Kurosawa

Ponyo sur la falaise de Hayao Miyazaki

Un lac de Philippe Grandrieux

Gamperaliya – changement au village de Lester James Peries

Winnipeg mon amour de Guy Maddin

Irène d’Alain Cavalier

Panique au village de Vincent Patar et Stéphane Aubier

Les Herbes folles d'Alain Resnais

Lettre à la prison de Marc Scialom

Les Chats persans de Bahman Ghobadi

Violent days de Lucile Chaufour

The pleasure of being robbed de Joshua Safdie

Wendy and Lucy de Kelly Reichardt


En prime un clip fabuleux :

Wrong (Depeche Mode) de Patrick Daughters — c'est aussi un excellent morceau


… et un inédit bluffant (DVD) :

Meurtres de Drew Barnhardt — j'y reviendrai un jour ou l'autre pour dire à quel point ce qui ressemble de prime abord à un simple slasher movie est novateur


J'aimerais bien aussi faire un Top Naze de l'année, mais c'est difficile car il y a l'embarras du choix. Pour l'instant, je décerne le Navet d'Or à Lovely Bones de Peter Jackson

14.12.09

((((((ml;klm+dfkhm))))))

je ne parle évidemment pas de tous les films que je vois. Par exemple je ne dirai rien sur la daube innommable (je ne la nommerai donc pas), mixte de pub pour le fromage Belle des champs et l'eau d'Evian, grâce à laquelle je me suis rendu compte à quel point un acteur coté comme Mark Wahlberg est mauvais, mais mauvais. I repeat (pour nos amis internationaux) : "Mark Wahlberg is a damn lousy actor” -- même s'il a joué dans quelques bons films

cinéma roumain, suite. En attendant Police, adjectif, le film de Corneliu Porumboiu (12h08 à l'Est de Bucarest), qui continue à écumer les festivals, je suis de plus en plus convaincu de l'irrésistible montée en puissance du cinéma roumain, et je projette plus ou moins une enquête là-bas dans quelques mois, avec l'aide de mon ancienne assistante Andra, laquelle va aussi passer à la réalisation…

12.12.09

RF

comme souvent, j'ai un peu changé d'avis sur un film. En écrivant pour L'Huma sur Avatar et sur Max et les maximonstres, qui ont la mauvaise idée de sortir la même semaine (Max va être laminé par la tornade Cameron), j'ai fini par me dire que, dans le fond, Max était une œuvre délicate et émouvante. Cameron se la joue fleur bleue (ha ha) mais n'oublie à aucun moment qu'il est le réalisateur de Terminator et Aliens, c'est à dire le genre de macho que je n'apprécie pas beaucoup. En fait j'attendais tellement du Spike Jonze que j'ai été décontenancé. Mais tout bien pesé c'est un conte très charmant, que j'ai presque envie de revoir, à l'occasion. Le seul film de l'année, avec Ponyo sur la falaise, qui touchera autant les enfants que les adultes (s'ils ne sont pas trop bornés)

11.12.09

{ avasteaktartare }


gentil, mais assez hésitant sur le style, le ton, voire le sujet, La terre de la folie de Luc Moullet est une docufiction ou une fiction documentaire sur des meurtres commis dans les Alpes de Haute Provence, plus précisément dans un pentagone que le cinéaste délimite lui-même avec un élastique sur une carte devant la caméra. Est-ce autre chose qu’une version gentiment rigolarde de ces émissions très en vogue à la télé sur les faits divers, type Faites entrer l’accusé ? Le pentagone reste l’idée la plus originale. Mais j’ai préféré l’entretien du dossier de presse, où Moullet explique que l’idée du film provient de sa manie des listes. A l’occasion, il défend sa politique de films à budget réduits, au diapason de son existence frugale, ajoutant que “de toute façon, le film le plus cher d’un cinéaste est presque toujours le plus mauvais, ou en tout cas le plus décevant”. Il cite en exemple Cléopâtre, Les 55 jours de Pékin, L’étau, Le Messie, La terre des Pharaons, Simon le pêcheur, Le Sang des autres, La sirène du Mississippi, Tout va bien, Ali Baba, Un sac de billes, Casanova, etc. Cela correspond exactement à ma vieille théorie selon laquelle au-delà d’un certain budget, on ne peut pas faire un film valable. Quand un film coûte très cher, le réalisateur doit sans cesse rendre des comptes, et il lui est matériellement impossible de tout contrôler. Il est prisonnier de ce budget, contraint à toutes sortes de concessions par les épiciers qui l’ont financé et espèrent non seulement rentrer dans leurs frais mais faire des gros bénéfices. On peut appliquer ce principe à James Cameron qui, après avoir crevé le plafond du box-office avec son Titanic, est condamné aux mégabudgets et aux mégarecettes. Certes son Avatar n’est pas le plus gros budget de tous les temps, et certains avancent des sommes farfelues, mais, quoi qu’il en soit, son budget est supérieur à celui de Titanic : environ 230 millions de dollars, selon la source la moins inflationniste (sans compter le poste pharamineux du marketing). Cameron doit donc obligatoirement ratisser large, et viser le public familial (parents et enfants) pour rentabiliser sa camelote. D’où la mièvrerie du produit final, qui ressemble exactement à ce que je prédisais (Apocalyse now meets Bambi). Je ne m’étendrai pas sur le fait qu’il a fallu des milliers de produits chimiques, des tonnes d’ordinateurs, de machines, une ingénierie gigantesque pour produire cet hymne lyophilisé et bariolé (au-delà de l’entendement) à la vie sauvage*. Et les produits dérivés made in China, ils sont BIO ?

* comme dit le critique de The Guardian, It really is like a Yes album cover come to life.” Ça ressemble à une pochette de disque animée du groupe Yes…

Je ne vais pas m’étendre sur le fond ni le sujet du film, qui me font tordre de rire. Ce n’est qu’un produit de fête foraine parmi d’autres. A propos de gadget de fête foraine, on nous impose les lunettes car c’est projeté en 3D, procédé qui n’est toujours pas au point, provoque un réel inconfort visuel (j’enlevais tout le temps les lunettes) et a le défaut d’assombrir l’image (l’exposition est plus juste sans les lunettes). Je suspecte qu’on utilise le 3D uniquement pour servir de parade au piratage (plus difficile à copier). Autrement je ne vois pas l’intérêt. Ils ont inventé un faux nouveau procédé, le “RealD 3D” : “Le Real3D crée une profondeur qui vous plonge au cœur de l’action, que vous marchiez au côtés des héros dans un monde nouveau ou que vous cherchiez à éviter des objets qui semblent voler à travers la salle”. Ceux qui nous racontent que le relief a énormément évolué sont des menteurs. Dans les années 80, voire 50, le relief en était pratiquement déjà au même stade (on utilise les lunettes polarisantes depuis longtemps). Vous pourrez bientôt le vérifier avec une rétrospective de films en relief à la Cinémathèque Française.

Par ailleurs, je remarque que sans faire injure à Cameron en lui disant qu’il a copié sur les aventures des Stroumpfs, il est clair qu’il a pompé sur La planète sauvage de Laloux (d’après Wuhl) et aussi sur le moins connu et plus récent (2003) Kaena, la prophétie, de Chris Delaporte et Pascal Pinon (bande-annonce clic ®). Notamment cette histoire écolo new-age d’arbre géant, comme source de vie et habitat tribal (on retrouve aussi ça dans Eden Log de Franck Vestiel). Selon certains, il se serait en plus inspiré du récent film d’animation Delgo (où on trouve des montures volantes similaires), qui a l’air bien plus délirant qu’Avatar. Je ne m’étendrai pas non plus sur la référence aux peuples dits primitifs, qui est du niveau maternelle, par rapport à ce que l’on peut lire dans les best-sellers séminaux de Carlos Castaneda ou de Lévi-Strauss. Il est clair que Cameron n’a jamais lu Tristes tropiques — son public non plus. Au-delà de tous ces discours et de ce pipeau politiquement correct (wouah la parodie de la guerre d’Irak, la phrase sur “la guerre à la terreur”), c’est juste un ride où on se balade dans une forêt fluo en regardant les beaux champignons roses et les belles méduses volantes.

Pour finir, quelques extraits du dossier de presse qui m’ont beaucoup plu :

- Avatar vous entraîne dans un univers qui repousse les limites de notre imagination”. Parle pour toi, James !

- “Avatar offre une expérience cinématographique unique”. Pas autant que Shirin de Kiarostami où on était deux à la projo de presse !

- “Une technologie révolutionnaire inventée pour le film qui laisse toute sa place à l’authenticité émotionnelle des personnages, pour une immersion totale du spectateur dans l’intensité de l’histoire”. On ne se lasse pas de ce verbiage publicitaire pondu par des marchands de jouets !

8.12.09

€€€€€€€€€€€€€€€€€€€€€€€

"Warner Bros. France s’apprête à lancer la première campagne de street marketing « Glow in the Dark », le vendredi 11 décembre à Paris, pour annoncer la sortie d’ESTHER (le 30 décembre au cinéma).Grâce à un nouveau procédé d’encre phosphorescente, ces affiches emmagasinent la lumière le jour pour la restituer quatre heures durant la nuit et révéler l’autre visage d’ESTHER."
J'espère que les gens vont gueuler. Il y a encore plein d'espaces et de possibilités à explorer pour matraquer des pubs. Jusqu'au jour où à force de saturation la publicité ne fera plus aucun effet…

U$$$$$

pas un seul yankee dans mon Top 10 2009 des Inrocks (seulement un Canadien). A vrai dire il y en avait au départ, mais j'ai dû faire des choix (drastiques). Cette année, j'avais finalement l'embarras du choix. Comme d'hab j'ai donné la priorité aux dingues, aux pauvres et aux baroques. Je posterai bientôt mon top 15 où il y aura des Etats-Uniens. Car je ne suis pas contre les Américains, je suis tout contre (d'ailleurs j'écris un roman situé à NYC)

7.12.09

rien

je ne sais pas ce que j'ai à m'intéresser à des Zooey Deschanel qui n'ont décidément rien dans le carafon (et une tête de petite fouine)… à la rigueur comme chanteuse rétro…
————> Gigantic restera une chanson des Pixies

5.12.09

! hey ho let's go !

“D'où vient que tu es chez moi tout de glace, quand tu montres ici tant de feu ? Mais grâce au ciel, c'est ton propre champ que tu viens de labourer, et non celui d'autrui. Je ne m'étonne plus si tu t'endormis hier au soir sans me faire la plus petite caresse : tu voulais te ménager pour faire aujourd'hui des prouesses et arriver tout frais au champ de bataille. Mais encore une fois, grâce à Dieu et au bon avis que j'ai reçu, l'eau a suivi sa pente ordinaire : tu es venu malgré toi moudre à mon moulin…”

Giovanni Boccaccio, Le Décaméron

ce que je disais plus bas sur l'ethnocentrisme de la critique parisienne — et ipso facto ou non du public français —, me semble très bien corroborer ces histoires d'“identité nationale" dont l'actualité politique est toute bruissante. Qu'on ne me fasse pas croire que les curés de gauche qui s'enflamment pour les sans-papiers parce que ça fait altruiste, vont aussi voir des films du tiers-monde. Je n'y croirais pas. En France, les 3/4 des gens de gauche ont une vie, un comportement, des attitudes, un esprit de droite. Etre petit, grand bourgeois, bobo, ou écolo c'est être de droite dans les faits

3.12.09

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après une longue enquête j'ai compris le mystère : si j'aimais tant Max et les Maximonstres (titre nul de Where the wild things are) à l'avance, c'était 1. à cause de la chanson Wake up de Arcade Fire dans la bande-annonce (qui ne figure pas dans le film) ; 2. à cause du montage de la bande-annonce, conférant une impression euphorique persistante. Hélas, le film lui-même m'a beaucoup déçu, voire ennuyé, même s'il a de très beaux moments et si la musique de Karen O n'est pas mal…
Bref, se méfier des bandes-annonces…

P.S. J'échange sans problème les 1h40 de Where the Wild Things are contre les 4 minutes du formidable clip de Spike Jonze Y Control pour les Yeah Yeah Yeahs (clic ®) — dont la chanteuse est la Karen O évoquée plus haut. Là aussi, on retrouve l'univers enfantin, mais plus fou et sauvage que dans Max, version bio/bobo/grunge d'Alice au pays des merveilles

Tout compte fait, j'ai changé d'avis. Voir plus haut

2.12.09

/// blog II

pour ceux que ça intéresse, s'il y en a, un entretien inédit (sur mon deuxième blog : clic ®) avec le metteur en scène Bob Wilson, qui n'est pas un cinéaste (même s'il a fait quelques films), mais dont l'avis compte beaucoup, à mon sens, justement parce qu'il a pensé le son et l'image en dehors du cinéma. Je n'ai pas vu beaucoup de ses spectacles, mais ils m'ont toujours fasciné. C'est d'ailleurs un réalisateur (V. Dieutre) qui me l'a fait connaître…

1.12.09

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seule chose amusante dans Bliss (in English Whip It !) : Ellen Page, qui a 22 ans dans la vraie vie, joue une fille de 17 ans qui se fait passer pour une fille de 22 ans. Quant à Juliette Lewis, qui déclare avec hargne dans le même film “j'ai 36 ans !”, comme si elle disait “j'ai le sida !”, elle a bien 36 ans, si sa date de naissance est exacte sur IMDB

30.11.09

Ô--------Ô

le meilleur film de Juliette Binoche. Elle apparaît deux minutes à tout casser dans l’étonnant Shirin de Kiarostami (hélas elle a un rôle plus important dans le prochain, Copie conforme), un visage français parmi une centaine de visages de femmes iraniennes en train de regarder un film. C’est en fait la transposition en long métrage de la brève contribution du cinéaste pour le film collectif Chacun son cinéma. Je reviendrai ou pas sur Shirin, que je trouve passionnant à sa manière, et qui confirme le surcroît d’audace du cinéma iranien. Ce qui m’a le plus frappé c’est qu’à la projection (de presse) ce matin, nous n’étions que deux dans la salle. Abbas Kiarostami, qui était la coqueluche du cinéma d’auteur il y a une quinzaine d’années, en gros, ne fait plus un strapontin. A mon sens, ce n’est pas Kiarostami qui est en cause, même s’il est clair que peu de spectateurs de cinéma ont envie de voir un film sur des spectateurs de cinéma (pourtant ça peut être passionnant). C'est lié à ce que je signalais il y a quelque temps et que je trouve franchement inquiétant : un rejet croissant de la part des cinéphiles occidentaux pour tout ce qui n’est pas occidental (Japon/Chine/Corée exceptés, et encore). Je ne parlerai pas de xénophobie ni de racisme (quoique), mais il est clair qu’en dépit des festivals internationaux où l’on voit de tout, les critiques français ne s’excitent guère que sur les cinémas américains et français (voir la salle pleine à craquer pour le biopic Gainsbourg), alors que ce sont pratiquement les moins intéressants (inventifs). Le résultat c’est que tout un pan du cinéma mondial ne circule plus et que chaque pays consomme sa propre production sur place sans l’exporter. Dans les années 1960-70, on se passionnait, on débattait sur les cinémas brésilien, canadien, états-unien, bolivien, argentin, mexicain, cubain, hollandais, suédois, anglais, allemand, français, italien, groenlandais (je plaisante), soviétique (russe), tchèque, yougoslave, polonais, suisse, italien, syrien, égyptien, sénégalais, algérien, indien, japonais, indonésien. Je n’ai cité (avec des oublis) que les cinématographies qui avaient pignon sur rue à l’époque, qui avaient chacune son (ses) auteur(s) phare(s), comme Bergman en Suède, Rocha au Brésil, etc. Qu’en reste-t-il aujourd’hui ?

P.S. Ce soir j'ai vu un affreux péplum moraliste, Agora (réalisé en anglais par un Espagnol, signe des temps)

c'est amusant, dès que j'écris le moindre mot, il y a quelqu'un qui se connecte… Il y a des alertes spéciales ?