26.2.10

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ceux qui adorent les chroniques de Stéphane Guillon, qui pallie son absence d'humour par une sorte d'emphase hystérique, seraient bien avisés d'aller voir le film Le temps de la kermesse est terminé, dont il tient le rôle principal. Ils comprendront encore mieux les limites de son jeu et de son esprit

j'ai pu me faire un peu avoir par certains films du Coréen Kim Ki-Duk, mais depuis le précédent, Souffle (où une femme au foyer tombait amoureuse d'un meurtrier emprisonné), j'ai compris qu'il représente exactement ce que j'abhorre au cinéma : le maniérisme gratuit, le symbolisme pesant, la poésie à deux balles. Dans le dernier, Dream, que j'ai eu la malencontreuse idée d'aller voir, l'héroïne se transforme en papillon et va se poser délicatement sur le corps inanimé du héros suicidé dans la neige. Au secours ! D'une certaine manière j'étais synchrone avec le film puisqu'il parle de rêves (cf. titre) et que j'ai dormi par intermittences durant la projection. J'en ai tout de même trop vu de cette fable idiote qui commence ainsi : un homme rêve d'un accident de voiture et se réveille. Au lieu d'aller boire de l'eau ou de se rendormir comme tout le monde, l'abruti se lève, prend sa bagnole et se rend sur les lieux de son rêve où, naturellement, il découvre une auto accidentée. On croit qu'il va s'agir d'un remake de Médium, où quelque chose d'approchant. Mais c'est bien plus pénible.
Pourtant, au milieu de ce récit sur-signifiant et lourd omme une enclume où les héros sont à tour de rôle habillés tout en blanc ou tout en noir (au cas où on n'aurait pas pigé), il y a une espèce de moment de grâce, où pendant quelques minutes, ça n'essaie plus de raconter quoi que ce soit. Ça m'a rappelé cette idée qui me travaille de temps en temps : un film de fiction sans récit ou presque. Ça semble absurde ou impossible, mais je prétends que non. Il suffit de ne raconter pas grand chose, de prendre le temps de le faire, et surtout de décomposer le réel. Filmer la brise sur des cheveux, la fabrication d'un outil, une conversation simple et incidente. L'intérêt c'est qu'il y ait de l'action, des actions, mais pas d'intrigue. Une intrigue suscite l'attention du spectateur, elle génère de la tension. Mais c'est aussi une limite.
Il y a tout de même une chose que j'ai adoré dans ce film aussi prétentieux que son titre (Dream), enfin en partie : la musique. Vers le moment où les héros sont dans un temple et s'amusent avec des cloches et des objets, il y a un passage de musique qui “pleure” — comme lorsqu'un projecteur est défectueux — que j'ai trouvé envoûtant. Je ne sais pas si c'est du synthé. L'autre jour, je louais les compositeurs des pays de l'Est. Mais il semble qu'en Extrême-Orient aussi, il y ait des musiciens inventifs (celui-ci s'appelle Ji-Park). On ne peut pas tout avoir
Cela dit, je ne mets pas tous les cinéastes coréens dans le même sac, puisque Hong Sang-Soo m'a ravi avec son beau doublé de l'an dernier : Night and day et Woman on the beach

24.2.10

vite

pas grand chose à raconter, d'autant plus que je suis accablé par ce que je vois en ce moment (j'ai touché le fond aujourd'hui avec le film d'un mec de Groland, Francis Kuntz). Seule exception qui met un peu de soleil dans toute cette eau froide et nauséabonde, le délicat et zen L'absence de Cyril de Gasperis (meilleur film français du mois). Apparemment un nouveau Scorsese est sorti. Je ne l'ai pas vu et ne pense pas le voir. Je ne hais pas Scorsese. Je l'apprécie souvent (à part certaines de ses excentricités comme Kundun ou A tombeau ouvert), mais tout compte fait s'il me fallait fournir une liste des 1000 meilleurs films du monde, je ne pense pas qu'il y aurait un seul Scorsese. Je ne sais pas comment dire ça, mais j'ai toujours l'impression que son cinéma fait doublon, qu'il n'a jamais rien d'essentiel, qu'il manque de concision. En revanche je ne pourrais pas oublier, a priori, Blake Edwards, Lubitsch, ou, pour citer un contemporain, Lodge Kerrigan. Simples exemples. Scorsese est un monument, mais un monument contournable. Je dirais un peu la même chose pour son collègue italo-américain Coppola (sauf Conversation secrète, que j'aime énormément). En revanche je sauverais le troisième larron de cette bande qui n'en est pas une, DePalma, dont je suis loin d'aimer tout. Mais il a un grain en plus. Ça fait toute la différence
P.S. Certaines rumeurs, probablement infondées, annoncent DePalma comme réalisateur de Paranormal activity 2. Lol. Quelle idée ! On prête également à Brian des projets de remakes ou sequels des ses Fantôme du paradis et Incorruptibles. Réflexion faite, la meilleure idée serait un remake du Fantôme du paradis dont le héros serait Michael Jackson. A suivre

21.2.10

C & moi

je sais que je ne devrais pas reparler de Cameron car il ne le mérite pas. Mais je ne me remets pas de sa putasserie qui revient à mettre la grosse artillerie hollywoodienne (moyens techniques + marketing dévastateur) au service d’une bluette (ou bleuette) néo-rousseauiste. Autrement dit, le rouleau-compresseur du cinéma américain fait semblant de célébrer la victoire des “peuples premiers” sur les vilains impérialistes occidentaux. Du baratin : c'est un vilain film impérialiste occidental comme un autre, après lequel l’herbe cinématographique ne repousse plus. D’ailleurs Cameron n’a toujours pas répondu à la tribu indienne, les vrais Na'vis, qui lui a demandé son aide dans Variety. Il est vrai que son blabla humaniste est seulement virtuel, comme ses pantins céruléens. — PS. Je signale à cette occasion que la couleur des Na'vis est un emprunt direct à l'hindouisme, puisque le dieu Krishna est habituellement représenté en bleu ; idem pour le mot “avatar”, mot sanskrit qui désigne les incarnations du dieu Vishnou.

Je suis content de faire partie de l’underground, complètement à l’opposé du spectre (livide) du cinéma en 3D numérique truffé d’ectoplasmes grossiers. Je suis content d’avoir fait un film intitulé Crime dont le budget équivaut sans doute à celui des cure-dents de James Cameron. Je viens d’apprendre que ce Crime va être visible dans une configuration tout aussi minimaliste, au cinéma l’Entrepôt à Paris, probablement vers le mois de juin. J’en reparlerai. Mais c’est d’ores et déjà un des événements cinématographiques français de l’année, faute de combattants. Sa particularité est simplement de ne rien singer de contemporain, de ne pas ressembler à ce que le robinet d’eau tiède déverse chaque semaine sur les écrans. Après on peut gloser, ergoter sur son contenu, sa consistance ou son inconsistance. C’est annexe. Fin du buzz et du marketing viral

P.S. Cameron prépare Battle Angel, adaptation du manga Battle Angel Alita (alias Gunnm), qui fait penser à un mélange de Blade Runner et de Nikita. Bref, retour à la case Terminator

19.2.10

lapin


le cinéma de genre espagnol ferait-il des petits en Amérique du Sud ? En tout cas j'ai vu ça, teaser d'un film d'horreur colombien clic. Trop court pour savoir quoi en penser. Ce qui m'intrigue c'est qu'on l'annonce en 3D (donc en relief, je présume). A voir

18.2.10

–]Ø[-

le snobisme a définitivement remplacé l'avant-garde

17.2.10

touche pas à Suspiria, coco !

je ne connaissais pas les films d’Olivier Ducastel et Jacques Martineau. Je viens de voir leur dernier, L'arbre et la forêt, prix Jean Vigo — mazette — et j’ai été atterré. Ça se passe en 1999 et on dirait que ça date des années 1960. Les années 1960 les plus bourgeoises et poussiéreuses, pas celles de la Nouvelle Vague et du rock garage. Je ne vais pas me lancer dans une critique argumentée, car comme je l’ai déjà dit je ne fais pas de critique sur ce blog. Mais après avoir vu ça, tous les navets français clinquants et dans l’air du temps me semblaient plus vrais et vivants que cet imbuvable salmigondis. Je dois dire que l'apparition de Guy Marchand dans la scène d’ouverture (en passant, la seule scène potable du film), m’a rappelé le mauvais souvenir de Dans Paris. Se méfier de Guy-Guy, devenu sur le tard la mascotte des Ôteurs français. Pourtant dans L'arbre il y a deux acteurs que j’aime bien : Catherine Mouchet, toujours plaisante même si elle n’a quasiment jamais eu de rôle à sa hauteur ; et François Négret, qu’on est enfin en train de redécouvrir, des lustres après De bruit et de fureur. C’est drôle d’ailleurs, j’ai failli faire des films avec deux acteurs découverts par Brisseau. D’abord l’irréelle Emmanuelle Debever (il y a très longtemps), actrice de Un jeu brutal. Je l’ai hélas perdue de vue après. Et puis François Négret, qui était d’accord pour jouer dans ma version de Bartleby. Il y aurait été formidable. Hélas ces films ne se sont pas faits car je n’ai pas su trouver d’argent. Dans L’arbre et la forêt, Négret s’en sort très bien avec son rôle ingrat. Mais il lui faudrait un vrai film. On va crier au miracle, mais c’est quand même une grosse bouse culturelle, politiquement correcte à mort

16.2.10

-totem-

les Indiens d'Amérique sont des Russes, enfin plus exactement des Sibériens. Dans la presqu'île du Kamtchatka, le peuple très réduit des Itelmènes ressemble comme deux gouttes d'eau à ses cousins d'Amérique.
Par ailleurs, il faut se souvenir que tous les humains actuels, y compris les Asiatiques, viennent d'Afrique. C'est prouvé scientifiquement. Rappelons nous donc que nous sommes tous à l'origine des Noirs plus ou moins blanchis. Donc Adam et Eve, s'ils ont existé, étaient noirs de peau. Dieu le père de la Bible avait également le type foncé, puisqu'il les a créés à son image. Problème : le fils de (ce) Dieu, alias Jésus Christ (Superstar), était un Juif blanc. Bref, Jésus est un Blanc fils d'un dieu noir

12.2.10

rouge

deux cinéastes trentenaires, Hélène Cattet et Bruno Forzani, dissèquent le giallo de façon brillante mais vaine dans Amer. Pendant ce temps, le (leur) Maître, Dario Argento, réalise un film intitulé Giallo (avec Adrien Brody et Emmanuelle Seigner) et personne n'en parle. Le film ne sort même pas. Je sais, je me doute, qu'Argento a beaucoup baissé. Je n'ai même pas vu ses films après Le syndrome de Stendhal (à part deux de ses épisodes, pas mal, de la série Masters of horror). Mais en même temps, j'aimerais savoir… Voir. J'ai tellement adoré Profondo rosso, film culte de mon adolescence, découvert dans une salle de quartier à San Remo, que j'ai toujours peur d'être déçu. Dommage qu'on ne l'ait pas célébré au moment où il tournait des films encore époustouflants (Ténèbres, Phenomena). Tout un chacun pourra constater que j'ai constamment, modestement, tenté de parler de lui (en bien) dans les Cahiers du cinéma dans les années 1980. Je sens que la presse cinéphile va délirer sur Amer alors qu'elle dédaignait (dédaigne) totalement celui qui a inspiré cet exercice de style.
Par ailleurs Dario s'enferre dans l'erreur et produit un remake de Suspiria réalisé par David Gordon Green. Lequel a beaucoup déçu depuis ses débuts dans le cinéma indépendant. All the real girls (et je suppose, George Washington, que je n'ai pas vu) étaient subtils et sensibles. Mais le ver était déjà dans la pomme avec L'autre rive, sur lequel tout le monde s'est extasié. Je m'étais aussi fait avoir, mais je sentais le truc puisque j'écrivais : En plongeant dans la violence primitive, biblique, manichéenne de l'Amérique, il montre un savoir-faire de cinéaste d'action et rentre un peu dans le rang”. Je ne croyais pas si bien dire. DGG est devenu un faiseur. Maintenant il alterne les genres sans scrupules. Après la comédie Délire express, il a refait Suspiria, et prépare une comédie médiévale, Your highness. N'importe quoi. De toute façon, on ne devrait jamais faire des remakes des chefs d'œuvre. Ça devrait être interdit. Remember le Solaris de Soderbergh. LOL

11.2.10

aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa

génial coup médiatique de l'organisation Survival pour attirer l'attention sur le sort de la tribu Dongria Kondh de l'Est de l'Inde, qui comme dans Avatar est menacée par les exploiteurs de ressources minières de la région. Survival a publié un appel à James Cameron dans Variety, la gazette américaine du show biz. Ça rappelle le coup de Slumdog Millionaire où le réalisateur Danny Boyle fut mis sur la sellette à propos des bidonvilles de Bombay. Là, si Cameron ne donne pas suite à cet appel (et des sous), on pourra définitivement le classer parmi les hypocrites politiquement correct. Petit documentaire sur la question, assez kitsch dans la forme, mais très éloquent (c'est en italien) : clic

une révélation : La reine des pommes de Valérie Donzelli. Je plaisante !

Ce film ouvre le bal des films d'acteur et d'actrice qui vont déferler en salve au mois de mars. Je n'en dirai rien à part que ça se situe entre Christophe Honoré (que je connais mal, car je n'ai vu qu'un film de lui, qui m'a découragé d'en voir d'autres) et Emmanuel Mouret. No comment, sinon une généralité : je déteste de plus en plus le cinéma français. Et cela pour une raison simple : il devient de plus en plus môvè ! Pourquoi ? Parce qu'il pousse encore plus loin le travers habituel, que dis-je, historique, des Français : la légèreté. Les Français sont légers, inconsistants, et donc ridicules. Je prends un exemple chez l'un des plus grands, qui vient de mourir, Eric Rohmer. C'est l'un de nos grands, et pourtant on trouve chez lui la même inconsistance. Simplement c'est fait avec beaucoup plus de classe… Donc, cet exemple, vraiment infinitésimal : le côté insistant et la durée de la scène où Hugues Quester coupe des tomates dans Conte de printemps de Rohmer. On n'a jamais vu quelqu'un couper des tomates de façon aussi maladroite. D'une certaine manière ce détail minuscule est représentatif de tout le cinéma de Rohmer, et même de tout le cinéma français. On va dire : c'est ce qui fait son charme. OK, mais au bout d'un moment le charme se dilue tellement qu'il n'y a plus rien. Il serait temps de tirer la sonnette d'alarme. Le cinéma français se nullifie à vue d'œil. Il n'y a pas longtemps mes amis Inrocks m'ont demandé de faire la liste de mes 50 meilleurs films des années 2000. C'est la mode. Peu importe. Voilà les films français que j'ai cités dans ma liste :
-Avant que j’oublie – Jacques Nolot
-Du soleil pour les gueux – Alain Guiraudie
-L’homme qui marche – Aurélia Georges
-Les hommes – Ariane Michel
-Lettre à la prison – Marc Scialom (un incunable inédit des années 1970)
-Panique au village – Vincent Patar et Stéphane Aubier (c'est belge, mais bon…)
-Triple agent – Eric Rohmer
-La Peau trouée – Julien Samani
-Un lac – Philippe Grandrieux
-Violent days – Lucile Chaufour
Il y a sûrement des oublis, des films non vus (souvent volontairement). Je pourrais ajouter l'autre moyen métrage de Guiraudie, Ce vieux rêve qui bouge, qui m'avait également séduit. Mais c'est tout ce que j'ai pu trouver d'irréprochable (et parfois de novateur) parmi les œuvres françaises sorties en salle. En fait ça m'étonne moi-même, mais je ne trouve rien d'autre…
P.S. Evidemment il y a mon film Crime, long métrage court (environ 1 h 07), mais il n'est pas sorti. Plein de défauts, inconsistant aussi à sa manière (peut-être même vide), mais au moins il ne ressemble pas au cinéma d'auteur français habituel. Sans doute le verra-t-on dans dix ans, où il fera figure d'inédit miraculeux comme Lettre à la prison


6.2.10

888888889999999

aperçu des bouts de Vol au-dessus d'un nid de coucou à la télé ce soir (en VF). Encore un film que j'avais oublié. Ça donnait envie de le revoir (ne serait-ce que parce que ça préfigure Man on the moon). Mais je sentais (ou me souvenais) que ça allait tourner au tragique, comme tous les films de H.P., alors j'ai laissé tomber. Cela dit, je ne sais pas… Le symbole politiquement correct de l'Indien, ça me laisse perplexe. Et puis comme beaucoup de films de l'époque (années 1970) ça semble un peu trop clean aujourd'hui

comme sujet de votre prochaine dissertation vous aurez à traiter le sujet suivant : est-ce que vous pleurez au cinéma ? Avec quelle fréquence ? Quels genres de films vous font pleurer ? (on ne sait jamais : il y a peut-être des gens qui sanglotent en regardant un porno). Pourquoi pleurez-vous ? Parce que la situation décrite est tragique ou bien parce que trop de beauté ou d'humanité vous submergent ? Pleurez-vous parfois en regardant des navets ? Avez vous honte et tentez vous de réprimer votre émotion (cacher vos larmes, les retenir) ? Restez-vous de marbre devant des films dont vous dites ensuite que ce sont des chefs-d'œuvre ?
Pour répondre à côté de mes questions je dirais que ce qui me fait le plus pleurer c'est la musique (phénomène psycho-physiologique, je pense). En revanche, la littérature, que j'aime autant que la musique, et plus que le cinéma, n'a jamais suscité d'émission lacrymale chez moi. Bizarre

j'écoute en boucle Being with you par Smokey Robinson. Vous connaissez Smokey ? Faites le écouter à Justin Timberlake…

j'habite dans la rue où vivait jadis Gilles Deleuze. Tout à l'heure en rentrant chez moi, je vois passer un groupe de jeunes gens, vingt-trente ans, allure sportive. Il devaient savoir que l'homme qui a réhabilité le mot “image” [tabou chez les cinéphiles purs et durs des années 1980, pour qui il n'y avait que des “plans"] avait vécu là puisqu'ils parlaient de lui. J'ai entendu l'un d'entre eux dire un truc du genre : "Son Abécédaire a changé ma vie”. Etonnant non
Curieusement, dans ma prime jeunesse j'ai fréquenté des groupes punks qui étaient très potes avec le coauteur de Deleuze, Félix Guattari… Tout ça pour dire que mon rapport avec Deleuze est assez light. Je n'ai jamais rien lu de lui. J'ai aperçu des bribes de son Abécédaire que j'ai trouvé excellentes, mais je ne suis jamais donné le mal de le voir en entier. Je me souviens avoir vu Deleuze à une projection d'un court métrage de sa fille, Emilie — où j'avais été par erreur.
Le nom Emilie Deleuze me fait penser à un personnage dont je n'ai jamais parlé, qui est sans doute la plus grande tragédie ou le plus grand crash du cinéma français : Stéphane Drouot, cinéaste qui est tombé littéralement en enfer après avoir réalisé un étonnant court métrage de SF (Star Suburb) dans son appartement du VIIIe arrondissement de Paris. Lequel court métrage avait été couvert de prix (César, Clermont, etc). On voit Stéphane dans Irréversible de Gaspar Noé (il me semble car je n'ai pas vu le film). A ma connaissance, Gaspar Noé, dont on peut dire ce qu'on voudra, a été un des rares a se soucier de ce pauvre garçon perdu. La compagne de Noé, Lucile Hadzihalilovic (auteur de l'étrange Innocence), Guillaume Bréaud (réalisateur de courts), et Emilie Deleuze, l'ont aussi soutenu. J'ai moi-même tenté de l'aider pendant quelques années, et puis je me suis totalement découragé (car j'avais l'impression que ça ne servait à rien, qu'il n'y avait rien à faire). Stéphane a fait énormément de conneries et je n'ai plus entendu parler de lui. Sauf par deux lettres complètement incohérentes, reçues aux Inrocks. Je ne sais pas si c'était un génie. Mais il était tellement ravagé qu'il ne pouvait que devenir une sorte d'Artaud du cinéma fantastique (ses scénarios étaient vraiment space) ou exploser en vol


Kick Out The Jams

Right now, right now it's time to…………………Kick Out The Jams (Motherfuckers !!!!!!!!!)

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titre de Libération :

Le parti néo-nazi allemand NPD pourra distribuer ses CD devant les écoles

L'office allemand de protection de la jeunesse n'a pas trouvé d'arguments pour interdire les disques en question qui contiennent des interviews de membres du NPD.


après on nous dit que les Allemands sont traumatisés par le nazisme et tutti quanti !

Cela pourrait-il se passer en France ? Pour l'instant, ça m'étonnerait

4.2.10

ppppppppppppp

en sortant d'une projection, un collègue très cosy dans ses baskets me demande tout de go si j'ai vu le dernier Coen. Je lui répond tout à trac : non, et ça ne me dérange pas. J'ai le luxe de ne pas être obligé de tout voir. En fait ça ne me dérangerait même pas que les frères Coen n'existent pas. J'ai regardé leur filmographie et me suis aperçu avec horreur que j'avais presque tout vu. Franchement, je brûlerais tous leurs films pour en sauver un seul de Shyamalan, qui n'est même pas mon cinéaste préféré… Les Coen ont le défaut d'être des besogneux. A quoi correspond leur rétromanie ? En fait ce que je leur reproche le plus c'est leur mépris pour leurs personnages, qui sont tous des pauvres choses grotesques. Exemples parmi d'autres : le Dude de leur fameux Big Lebowski, sans doute très cool et tout quand il pisse sur un tapis. Mais il reste un vieux freak pénible. Un gros veau. Exemple encore plus clair : Brad Pitt, en prof de gym débile avec mèche peroxydée dans Burn after reading. Vous trouvez ça drôle, vous ? J'arrête la liste pour dire que malgré tout j'aime bien regarder leurs films, parfois. Sans plus

aperçu par hasard un bout de La Ferme Célébrités en Afrique. J'ai eu peur, surtout que j'ai vu une sorte de vieux fantôme d'Aldo Maccione. J'étais persuadé qu'il était mort (je confonds, mais avec qui ?) Quoi qu'on dise c'est un des spectacles les plus tristes qu'on puisse voir. Les snobs qui divaguaient jadis sur la télé-réalité devraient raser les murs. On a leurs noms

3.2.10

---écoute---

longtemps j'ai cru que la musique de film allait disparaître. Je pensais que c'était une survivance vieillotte, un truc malhonnête pour provoquer l'émotion, un adjuvant, un gimmick pour pallier l'absence de style et d'atmosphère. Et puis elle est revenue au galop. Plus déplorable que jamais. Le pire c'est que personne ne semble y faire attention. Moi ça m'écorche les oreilles. La plupart des réalisateurs semblent être des infirmes dans ce domaine, des incultes. Je pense qu'ils doivent écouter soit des tubes style Britney Spears, soit de la variété gnangnan style Vincent Delerm, soit du rock-pop style Phœnix ou Placebo… Bref, la musique de film française, vaguement néo-classique, est la pire du monde. De très bon aloi, comme on dit, avec beaucoup de musique de chambre où le hautbois où la clarinette font leur loi. Moi ça me gâche la plupart des films. Le problème de cette musique c'est qu'elle est vieillotte et insipide, académique à pleurer (exemples entre mille : Gabriel Yared ou Alexandre Desplat). Je ne comprends pas pourquoi, quitte à mettre du classique, on ne va pas piocher dans le répertoire, qui est immense et infiniment meilleur. Kubrick a su le faire de façon magistrale (Godard aussi, parfois). Qu'on s'en inspire ! C'est d'ailleurs grâce à lui que j'ai découvert Ligeti ou Penderecki (que j'ai vu diriger au théâtre du Châtelet !). Après, Kubrick m'a un peu gâché la Musique pour cordes, percussions et célesta de Bartok dans Shining, mais c'est parce que je connaissais déjà le morceau et je l'aimais trop pour que j'admette qu'on l'utilise dans un film. Parfois les images gâchent la musique… Bref, en France c'est la nullité absolue. Aux Etats-Unis, où de très grands musiciens se sont réfugiés au XXe siècle (Bartok et Schönberg par exemple), c'est moins dramatique. Tout n'est pas nul. On a le choix. J'ai très souvent été bluffé par des musiques de séries policières ou de téléfilms américains, très proches de la musique sérielle et atonale. Il faut dire qu'une grande partie de la musique classique du XXe siècle, dite contemporaine, est dissonante et se prête facilement au cinéma d'horreur ou d'angoisse… J'ai déjà parlé du génie de l'orchestration de Michael Giacchino (Lost).
En revanche dans les pays de l'Est, la flamme semble être restée intacte. Il faut dire que c'est un des grands viviers de la musique contemporaine (cf. les exemples précédents : Bartok, Ligeti, Penderecki). Mais peu de films nous parviennent de ce côté là de l'Europe où la production est exsangue. J'ai toujours adoré le travail, à mi-chemin entre tradition populaire (rôle important de l'accordéon) et modernité, de Mihaly Vig (ou Vig Mihaly à la hongroise), le musicien attitré de Béla Tarr. Acteur fascinant de surcroît puisqu'il joue un des rôles principaux de Satantango. Je crois avoir même tenté de lui envoyer un mail pour lui signifier mon admiration. Naïvement j'étais persuadé qu'il allait devenir célèbre, qu'on allait se l'arracher partout. Mais non, il continue à végéter en Hongrie… C'est désolant. Pendant ce temps, Alexandre Desplat fait la musique d'Harry Potter et du prochain Terrence Malick ! Autre exemple que je cite parce qu'il est encore frais dans mon esprit : Tatarak, le dernier film du vétéran Andrzej Wajda. Ce n'est pas mon cinéaste de chevet, mais le film a quelques beaux moments. Et la musique, très simple, est souvent passionnante. Parfois c'est presque rien : quelques notes de piano, quelques frottis de cordes. Au moins il y a de l'inattendu, des demi-tons, des pianissimo. Bref, des pleins et des déliés. Ce n'est pas du sous-sous Mozart au kilomètre qu'on pose sur le film comme du papier peint. Ah oui, le nom du musicien : Pawel Mykietyn. Encore quelqu'un qui rame malgré son talent évident. En quinze ans il n'a même pas travaillé sur dix films. Même en France on peut trouver des musiciens intéressants (comme Hervé Zénouda, qui navigue entre les genres et a travaillé sur quelques courts métrages)

2.2.10

-----=-----

je pense pouvoir expliquer l’engouement accru pour les séries télé. Elles ont un effet addictif que n'aura jamais (ou rarement) le cinéma. C'est d'abord dû à la solitude. Les urbains occidentaux sont de plus en plus seuls. S’ils vivent en couple c’est souvent éphémère. Même si ça ne l’est pas, la série est un substitut de famille. Une famille virtuelle. Un ersatz convivial. Semaine après semaine, année après année, on a régulièrement rendez-vous avec des gens qu’on connaît et qu’on a plaisir à retrouver (l'exemple le plus éclatant étant Friends, qui parle justement d'une bande de copains, comme son titre l'indique). D’autre part, si on va souvent au cinéma en groupe, on regarde rarement le petit écran à plusieurs. Encore moins les écrans d’ordinateurs. Et comme de plus en plus de gens voient les séries sur leurs PC… La série est donc aussi un plaisir solitaire

j’ai failli croire pendant quinze bonne minutes que j’allais enfin aimer un film d’Atom Egoyan. Et puis patatras… J’aurais dû me méfier (de la musique et) du graphisme du titre, Chloe, évoquant la marque Chanel. Le pompon : la séquence lesbienne soft, sommet de la vulgarité egoyenne

IRONMAN

imaginez qu'un quelconque écrivain russe décide soudain de réaliser lui-même une adaptation de son roman sur l'Occupation française, dont un des héros serait Pétain. Il le tournerait naturellement avec des compatriotes dans sa langue. Ça ferait à peu près l'effet du film Une exécution ordinaire de Marc Dugain, situé en URSS sous Staline (donc années 40/50). C'est André Dussolier qui joue Staline. Très fort. J'ai pas vu le film. Seulement la bande-annonce. Ça donne presque envie tellement ça a l'air délirant ce navet de la mort. En prime il y a Edouard Baer dans un rôle sérieux, bien rasé, qui fait très jeune premier. S'il y avait un César du producteur le plus largué, celui de ce film aurait beaucoup de chances