31.10.09

-------prolet-cult------

k depuis que j'ai vu le Michael Moore (pas si mal dans le fond), je me creuse la tête pour me souvenir quels films américains récents mettent en scène des prolétaires ou des lumpen-prolétaires. Non pas que j'aie une folle passion pour le cinéma dit social. Ça serait plutôt le contraire… Pourtant la personne de l'indigent m'intéresse a priori bien plus que celle du bourgeois/businessman. Pour l'instant, je ne trouve pas d'autres exemples que Frozen river, Wendy and Lucy, et d'une certaine manière Sherrybaby. Trois films de femmes, comme c'est étrange ;)
Côté documentaire, c'est évidemment plus fourni. Mais je n'ai pas eu le temps d'y penser très sérieusement. J'y reviendrai ultérieurement, ainsi que sur le Moore (Capitalism : a love story)

29.10.09

•••••tous des ZUrichois••••


k à propos de Zürich, je trouve étrange que personne n'ait encore adapté Mars de Zorn…

28.10.09

-^guigui^-

k deux films aujourd'hui, dont le dénominateur commun est Valérie Benguigui : La famille Wolberg de la collègue A. Ropert — que je n'ai pas l'heur de connaître — et La Sainte Victoire de F. Favrat (où, chose insensée, Christian Clavier joue un député-maire de gauche !). On aimerait que le Ropert ait un peu du souffle romanesque et de l'énergie du Favrat ; et que le Favrat ait un peu du sens pointu de la notation et de l'acidité du Ropert. A part ça, RAS. Comme disaient les Who : "We won't get fooled again". Le cinéma français continue à ne pas m'intéresser — hormis les miracles d'Irène (le Cavalier, sorti aujourd'hui) et des Herbes folles (le Resnais zinzin, next week).
P.S. Eva Ionesco qui avait apparemment un rôle plus conséquent dans La famille Wolberg a été sucrée au montage. Elle n'a plus qu'une seule réplique, genre : "Eh bien merci". Scandale pour cette excellente comédienne, trop cantonnée aux seconds rôles (on va la revoir aussi dans le prochain Claire Denis). Dans mon film Crime, elle a le premier rôle féminin – même s'il n'y a pas des tonnes de dialogues. Dans certains plans elle y est splendide. Pourra-t-on le voir un jour ? Dès qu'il y a une projo en vue, j'invite tous les lecteurs de ce blog.
P.P.S. Eva Ionesco est aussi photographe et cinéaste. Elle prépare son premier film, très autobiographique, qui retracera son enfance étrange : elle fut la modèle favorite de sa mère zarbi, la photographe pré-gothique Irina Ionesco. Le film a une actrice principale (Huppert), des producteurs, mais ne semble pas facile à mettre en route, dixit Eva, ne serait-ce qu'en raison du sujet un peu délicat à notre époque (enfance + érotisme et +). En attendant, Eva cherche des petits boulots d'appoint. Moi aussi…

27.10.09

_-_Djibouti & Boston Rules—__—


k je disais qu'on allait me virer. Ce n'est pas faux, mais un peu plus subtil qu'une simple exclusion. On me vire à petit feu, en me coupant graduellement l'accès à l'écriture. Ce phénomène sournois m'est déjà arrivé aux Cahiers, qui ne m'ont pas viré officiellement mais c'est tout comme. En fait, les Cahiers m'ont viré deux fois. Une fois en 1986, et une autre fois en 1998. A part ça, j'ai vu Rec 2 qui m'a donné l'impression de ressasser la problématique un peu dépassée de la sidération induite par la vidéo légère. D'où ces films en caméra subjective qui ont fleuri il y a deux-trois ans. On s'en est déjà lassé comme du style Dogme. On veut bien que le médium soit le message (vieille chanson), mais le médium ce n'est pas le matériel technique, ce n'est pas la pioche et la truelle, bref pas les outils. C'est le concept, le dispositif… Capito ? Je suis bien plus content de revoir ce soir Desperate housewives qui tout compte fait synthétise toutes les séries suburbaines, de Peyton Place à Mad Men

26.10.09

°°°°hadewiixiiciqsdqfjjch°°°°

k détesté Hadewijch de Bruno Dumont. Certes je ne l'ai pas vu (la maîtresse de presse m'a puni parce que je suis arrivé avec deux minutes de retard à la projo), mais j'ai tout compris en lisant le synopsis et regardant la bande-annonce. Ce qu'on appelle une œuvre syncrétique ou saint-crétine, je ne sais plus ; une sorte de gloubiboulga sur le fanatisme religieux. Je n'ai vu que deux films sur cinq de Dumont à ce jour (Vie de Jésus et 29 palms), et je suis toujours resté circonspect sur ce réalisateur, qui joue allègrement avec la provoc et le néo-puritanisme. De plus, ce Haneke français a le culot de piquer les titres des autres : le 29 palms de Leonardo Ricagni est sorti avant le sien. Quant à Hadewijch c'est le titre d'un court métrage belge de 1996

25.10.09

/ blog II

j'inaugure aujourd'hui un nouveau blog où, faute de mieux, je publierai quelques entretiens inédits. Pour commencer, entretien de 1985 avec Youssef Chahine. Pas vraiment mon cinéaste préféré, mais personnage attachant : clic ®

* tous à Djibouti !

k étrange : ce qui m'a touché le plus ou que j'ai considéré comme une sorte de sceau d'authenticité pour la Red Riding trilogie, c'est le fait que dans le troisième volet de cette minisérie britannique constituée de trois films (d'après les romans d'un Ellroy british, David Peace) — sortant prochainement en salle —, l'avocat Piggott, bedonnant et vivant seul dans un désordre représentatif de son esprit et de l'ambiance des films (meurtres et corruption dans le Yorkshire), s'éclate en écoutant des chefs d'œuvre inconnus de la soul-music tels que Just because your love is gone de Darrell Banks (clic h), You're gonna miss me de Reuben Bell, ou bien une sublime version de Help me make it through the night par Gladys Knight. Liste non exhaustive. Ou comment trois polars mélancoliques situés au Nord de l'Angleterre dans les années 1970-80 font souterrainement le lien avec la lettre et l'esprit de ce qu'on a appelé la Northern SoulLien

19.10.09

----cop------

k je retire tout ce que j'ai dit sur Jarmusch, qui est quand même un cinéaste aventureux et inventif. En effet, malgré une certaine bêtise, assumée ou revendiquée, que je qualifierai plutôt de candeur, malgré l'inconsistance du scénario, la vacuité des dialogues (comme gimmick : Est-ce que vous parlez espagnol ?”, c'est un peu simple), malgré une forme de prétention que j'appellerais plutôt frime, il ne s'appuie sur aucun schéma préexistant et fait des tentatives de renouvellement du récit et de la mise en scène. Le reproche majeur qu'on pourrait lui adresser, qui est le même que pour la plupart de ses films, c'est son incapacité à envisager un long métrage comme un tout. Le syndrome du sketch. Oui, il aurait pu faire quelque chose de mieux avec Paz de la Huerta (la fille nue), mais tel quel c'est déjà charmant. Il y a une vraie liberté chez Jarmusch.
k je n'en dirai pas autant du vétéran Coppola, qui est tombé au fond du tonneau de l'académisme (avec Tetro), et se prend pour Orson Welles à chaque plan (mon Dieu, quelle vanité !), plus biscornu que le précédent. En même temps, il fabrique un mélo poussif et poussiéreux sur la famille, la création, la folie. Un vrai pudding ridicule et le plus souvent caricatural (le Festival de Patagonie ; la "plus grande critique d'Amérique latine"), qui confirme la dégringolade du cinéaste. Qu'a-t-il réalisé de vraiment solide en dehors de Conversation secrète et d'Apocalypse now ? (Le Parrain reste à réévaluer, mais le cabotinage fatal de Brando doit rendre le premier volet inregardable). Coppola fait partie des fausses valeurs, des bluffs tellement gros que tout le monde les gobe sans réfléchir

18.10.09

———>"""fffffRENCH toucH""""———————>

k je tiens à remercier M. Michel Drucker d'avoir diffusé la bande-annonce du nouveau film de Jean-Pierre Jeunet. Cela m'a permis de me réjouir de n'être pas obligé de visionner ce nouveau chef d'œuvre nauséeux du brocanteur du cinéma, grand maître de l'image jaunâtre. (Je n'ai pas toujours tout détesté chez Jeunet, mais Amélie Poulain m'a décidé à le boycotter définitivement). Dans le même ordre d'idées, je suis aussi assez ravi de louper le nouveau Arthur et les Minimoys de Besson, dont la seule photo de l'affiche me donne envie de fuir en Sibérie. A propos, il n'y a pas si longtemps que ça, un soir dans une chambre d'hôtel russe j'ai regardé à la télé de longues bribes du Cinquième élément de Besson. Dans mon idée, c'était un film de SF sérieux à l'américaine. Or j'ai découvert que c'était simplement une sorte de spectacle de cabaret d'un kitsch repoussant. Les Français, qui se targuent d'être des gens raffinés, dépositaires d'une grande tradition artistique, font les films les plus moches du monde. Dans le meilleur des cas ce sont des œuvres neutres sans la moindre invention, souvent à cheval sur les bonnes manières et accros au patrimoine. Je me rappelle encore comment dans le risible L'Heure d'été ce brave Assayas stigmatisait implicitement l'idiotie des ados écoutant du rap, et l'opposait à la tradition culturelle bourgeoise représentée par une maison ancestrale pleine de croûtes et poteries de musée. The french classe, c'est à dire où souffle l'esprit le plus étriqué et mesquin.
Résumé : soit
on a la brocante des Puces (Jeunet), soit le kitsch criard (Besson), soit la bourgeoisie snob (Assayas). Entre ces trois pôles, pas grand chose, à part quelques individus qui tournent résolument le dos à leur époque, aux modes, à la mondanité, à la tradition, au fétichisme décoratif, pour travailler dans une autarcie matérielle et/ou spirituelle. Autrefois, ça aurait été Tati ou Bresson. Aujourd'hui je vois une maigre poignée de septuagénaires (et plus) : Godard, Resnais, Cavalier. Aucune relève à l'horizon (à part Grandrieux et un ou deux que j'oublie). Heureusement, il n'y a pas que la France dans la vie

16.10.09

---tttuuuRRRRRRRiiiiissssstttaaa///

k the limits of directing and framing, the limits of name-dropping and guest-starring, the limits of TOURISM, the limits of Jim Jarmusch
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P.S. je dis souvent que mes films préférés sont en noir et blanc (ce n'est pas complètement vrai) et je pense que les meilleurs films de Jarmusch sont aussi en noir et blanc. Mais ça n'est pas absolu non plus car, dans l'ensemble Coffee and cigarettes — en noir et blanc — est faiblard, et Year of the horse — en couleurs — est un de ses meilleurs films. Ghost Dog — en couleurs — est tangent. Evidemment, Dead Man, chef d'œuvre de JJ est bien en noir et blanc. Désolant de penser qu'il va peut-être encore tourner une dizaine de films (au mieux une quinzaine) mais qui jamais ne feront oublier Dead Man. Impossible. Evidemment, j'espère être contredit un jour. J'espère
P.P.S. J'ai moi même réalisé quelques courts métrages (et un long), couleur et noir et blanc, et ma balance subjective penche également du côté noir et blanc. De là à en faire une loi… Je remarque juste que le noir et blanc a mauvaise presse et que c'est une grande injustice

k Clones c’est beau comme du veau

14.10.09

:o)


k
encore une preuve qu'en Europe continentale seuls les BELGES sont forts en humour
P.S. les "blagues belges" sont une invention des Français pour masquer la grande pauvreté de l'humour hexagonal.

Panique au village (Patar/Aubier)

12.10.09

-+-fr-+-

k j’ai failli écrire sur Frédéric Mitterrand que je connais (bien) depuis très longtemps et qui a toujours été parfaitement amical avec moi. Mais je suppose qu’il n’a pas besoin de moi pour le défendre (BHL, qui remonte dans mon estime, l’a très bien fait). Je remarque juste qu’à l’occasion de cette pure cabale, Stéphane Guillon s’est révélé le plus vil (sur France Inter), délaissant même son masque d’humoriste pour tirer sur l'ambulance. Guillon est-il un parangon de vertu, lui ?

11.10.09

--sou--viens (8)

k eu l'occasion il y a une dizaine d'années d'interviewer longuement (plusieurs heures) Kenneth Anger, une des idoles de ma jeunesse (surtout Inauguration of the Pleasure Dome), à l'occasion de sa venue à Paris pour une expo… Curieusement, j'ai rencontré la plupart de mes cinéastes préférés (à part Murnau, Dreyer et Tati). Je ne me rappelle rien d'extraordinaire en dehors de ce qui fut publié à l'époque. Mais, après avoir envoyé le magazine à Anger, qui résidait (réside ?) alors à Palm Springs, la Mecque des riches retraités américains (ce qu'il n'est pas, lui), il m'a répondu par une lettre invraisemblable accompagnée d'une coupure de presse à laquelle je n'ai rien compris (ou presque), racontant qu'il avait été attaqué et mutilé par un chien hargneux. C'était frappant dans la mesure où cela ressemblait à ces échos, ces fait divers sordides sur les stars, dont il a copieusement alimenté ses célèbres bouquins Hollywood Babylone. Vérité ou fiction ?
On ne sait pas qu'il a tourné quelques courts métrages ces dernières années, qui n'arrivent hélas pas à la cheville de ses œuvres mythiques des années 1940-70. Cependant j'en ai découvert un que je n'avais pas encore vu, Mouse Heaven (2004), entièrement réalisé avec des figurines de Mickey, où l'on retrouve la "Anger's touch" presque intacte. Il me semble bien (à vérifier) qu'il y a intégré de façon virtuose quelques bribes de la séquence du manège de L'inconnu du Nord-Express. Avis aux amateurs (clic
h)

10.10.09

••••NU•wave••••

k ¡¡¡¡¡¡¡¡¡ Youpii, la Nouvelle Vague a 200 ans !!!!!!!!! Elle ne les fait pas. Je ne lui aurais pas donné plus de 90 printemps. C'est un léger zapping sur l'émission comique de Serge M. (Cinémas, sur France 5), recevant le non moins distrayant Serge T., directeur de la Cinémathèque, contré par le pitre de service, Vincent L., un acteur quinquagénaire en vogue, s'escrimant pour faire entrer Henri Verneuil dans la dite Vague (minimisée par son ex-compagne actrice, Sandrine K.), qui m'a rappelé l'anniversaire de cet événement maouss de notre Cinquième République balbutiante.

9.10.09

tssssstsssttttsssstttttssssss-----

k un peu déçu par la fin de la saison V de Lost, qui s'achève sur une explosion atomique [comme d'hab, me souffle quelqu'un…] L'introduction du personnage de Jacob, sorte de Deus-ex-machina responsable de tous les maléfices, me convainc peu, tout comme le segment antique style péplum où il font du tissage ou grillent du poiscaille sur une pierre. S'ils avaient vraiment du culot, ils feraient un saut de 10 000 ans dans le futur. Ce qui est certes coton à penser

8.10.09

OLDSCHOOL=goodschool

k je dis régulièrement du mal du cinéma français, y compris des valeurs sûres de la cinéphilie bien pensante. Mais je suis obligé de me rendre à l’évidence : les deux films qui m’ont le plus impressionné, décoiffé, espanté depuis plus d'un mois sont bien français et signés par des vétérans d’âge canonique. D’abord il y a eu le Cavalier, Irène, élégie discrète et délicate, qui plus est truffée de natures mortes, ce qui n’est pas pour me déplaire. Et puis voilà le Resnais, Les herbes folles, qui vient de me désarçonner dans le bon sens grâce à sa folie raisonnée, son absence totale de cartésianisme, sa façon virevoltante d’adopter la logique du rêve plutôt que celle du bon sens social. Ça décape plaisamment les méninges. Pourtant, pris un par un, aucun des éléments (filmage, musique, effets baroquisants à tous les étages) ne correspond à ce que j’apprécie. Je suis plutôt pour le jansénisme de Cavalier que pour les entrelacs et les fioritures. Le Resnais est un peu chargé, non exempt de redondances. Infime exemple que personne ne remarquera : l’ouverture du hangar à avions se fait en deux plans de même valeur. Mais pourquoi deux plans au lieu d'un seul ? Le second ne sert strictement à rien et le premier, sublime, gagnerait à être allongé. Mais en fait on s'en fout. Je prends le tout tel quel. Pourtant avant de le voir c'était pas gagné. J’étais dubitatif, notamment à cause de la présence d’éternels pensionnaires du cinéaste, comme Dussolier et Azéma. J’avais de surcroît été passablement agacé par son opérette archaïque Pas sur la bouche et avais loupé le suivant (Cœurs). Mais là, je souscris à tout ce qui s’est dit (de bon) sur le film à Cannes. Comment peut-on rester aussi génialement fou à 87 ans ? Idem pour Sabine Azéma, bien moins âgée évidemment, mais tout aussi barrée, dont j’adore la gestuelle et la façon de se mouvoir (je n’en dirais pas autant d’Amalric, la seule erreur de casting du film). Décidément, ce précis de solitude zinzin est un délice…
k un autre qui remonte dans mon estime : Guy Maddin, avec son wellesien Winnipeg mon amour. Décidément, tout baigne

6.10.09

<““maelstromforever””>

il n'y a qu'à voir les films de Megan Fox pour comprendre où elle va : droit dans le mur. Combien de temps arrivera-t-elle à empêcher ses implants et ses faux trucs d'imploser ou de se faire la malle ? Problématique résumée par le titre et accessoirement par le film Jennifer's body, où il lui faut sans cesse ingérer de la chair fraîche pour conserver son look bimbo. Son conflit avec Michael Bay provient du fait qu'il l'avait transformée en poster pour camionneurs alors que son vrai fantasme c'est de devenir la star des T-shirts heavy metal.
j'attendais beaucoup de Richard Kelly, mais j'ai compris avec The box que j'avais fait fausse route. Mes craintes exprimées à la vision de la bande-annonce se sont confirmées. Pendant la projection, je suis passé par toutes les couleurs avant de revenir à la case départ. Le début m'a rendu assez dubitatif (cette histoire de boîte, de yin et de yang). La suite m'a donné à penser que je m'étais trompé et qu'en fait Kelly mettait au rancart son énoncé de départ pour amorcer d'incroyables volutes baroques où les histoires de boîte, de bouton à pousser, allaient être englouties dans un vertigineux vortex narratif. Et puis non, il retombe sur ses pieds, l'idiot. (Et il croit super chicos de se référer à
Huis-clos, cette sombre chose poussiéreuse de J.-P. Sartre). J'ai commencé à douter à partir du moment où les effets spéciaux ont été exhibés comme dans un tableau de Magritte. Cf. cette histoire sans queue ni tête de portails aquatiques — qui font très Stargate — dans une bibliothèque. Pour Kelly, l'Au-delà est mouillé. Référence à la gestation intra-utérine ? Ensuite, il y a cette dualité permanente, le côté moraliste, punition divine. Si je ne m'abuse c'est quasiment la Genèse ; le bouton poussoir remplaçant la pomme mangée par Eve. Femmes fatales. Symbolisme, fable, morale, religion, curé… Péché originel. Kelly anéantit l’espoir que j'avais depuis Donnie Darko (je n'ai pas vu Southland Tales) de l'intégrer au club fermé des beaux bizarres du fantastique hollywoodien. Le seul à ne m'avoir jamais déçu dans ce registre (sauf un peu avec La fille de l'eau), c'est M. Night Shyamalan (Christopher Nolan est parfois intéressant, mais moins fulgurant), qui est revenu en force avec l'époustouflant Phénomènes.
The box s’enferre dans ses
dilemmes cornéliens et châtiments divins dignes du Yahvé de l’Ancien Testament, avec ses épreuves cruelles et gratuites (rappelant l'histoire d'Abraham et son fils). Moralisme à deux balles corroboré par la fin, boucle parfaite mais vaine, signifiant à ces pauvres Terriens leur absence de libre-arbitre. Qu’est-ce que c’est vieillot ! A la rigueur, on peu comprendre ce schématisme dans le cadre d’une nouvelle un peu gag de Richard Matheson (dont le film est tiré, mais que je n’ai pas lue). Ça conviendrait très bien à un Au-delà du réel ou à une Quatrième dimension d’antan en beau noir et blanc [je ne croyais pas si bien dire ; ça a été justement adapté dans une 4e dimension]. Dans un cadre raréfié, synthétique, minimaliste, bressonnien, on pourrait presque éprouver du plaisir. Mais là, on se barbe en attendant la fin de la visite guidée du plateau. On sent le délayage permanent du matériau originel. Car Kelly semble surtout s’être amusé à reconstituer toute la NASA, toutes les années 1970. Une vraie pièce montée avec 975 figurants, 2000 bagnoles. Il y a certes de beaux moments car l’auteur de Donnie Darko n’est pas un nul, mais rien ici ne fait vibrer comme le lapin maléfique… La grâce Kelly est morte

1.10.09

belœil

k j'ai beau me forcer, j'ai beau reconnaître la grâce et l'intelligence de Vincere, son intégration des images d'archives, la grande dans la petite histoire, l'Histoire racontée par le cinéma (Le kid de Chaplin, où cette Ida Dalser voit le reflet de son malheur de mère). J'ai beau reconnaître l'influence très bénéfique de Daniele Cipri sur le design du film (le cinéaste le plus dingue d'Italie au service du cinéma le plus classique, c'est cocasse). Pourtant, je ne suis pas transporté par cet opus virtuose de Bellocchio, le dernier auteur respectable du cinéma italien. Trop d'images d'archives justement, trop de mises en abyme du fascisme dans le cinéma, trop d'osmose pesante entre folie et fascisme. Même si Giovanna Mezzogiorno doit émouvoir avec son faux air de Romy Schneider, je vois surtout la fresque. Et moi les fresques (à part celles de Giotto)…