31.8.09

.......---sssssssssrrrrrrrrri∞∞`

certains encensent la mise en scène d'épisodes de Mad Men signés par Lesli Linka Glatter ou Tim Hunter, réalisateurs de télé aguerris qui ont travaillé sur des tonnes de séries (Twin Peaks, Urgences, Dr. House, etc.). Qu’on découvre soudain l’excellence du travail de ces vétérans semble étrange. Alors, il faut sûrement attribuer la réussite de Mad Men à une autre personne : Matthew Weiner, producteur et superviseur omniprésent, réputé pour sa maniaquerie et sa méticulosité.Bref, on en revient aux vieilles traditions hollywoodiennes où, de Irving Thalberg à David O Selznick en passant par Darryl Zanuck, c’était le producteur qui était considéré comme le véritable auteur d’un film. Ce qui contredit la politique des cinéastes-auteurs née dans les années 1950. Je la trouve excessive, mais il est aussi excessif de nier que certains cinéastes ont du talent et d’autres pas (évidemment, tous les films d’un cinéaste ne peuvent pas être réussis). Ce qui me frappe également c’est la versatilité de l'engouement. Le crédit et l'aura d'un créateur/producteur/auteur d’une série sont souvent limités à la durée de cette série, et encore même pas. Au cours des quinze dernières années, on s’est emballé (entre autres) pour X-Files, Ally McBeal, The Practice, Sex and the city, 24 heures, Les Soprano, Six Feet Under, Desperate Housewives, Lost, Heroes, Mad Men. Qu’en reste-t-il ? Chris Carter, l’auteur d’X Files est dans les choux, tentant de ranimer sa série au forceps avec des versions ciné vaseuses ; David Kelley, créateur jadis encensé de Ally McBeal et The Practice est has been ; idem pour Darren Star, mastermind de Sex & the city qui s’est perdu dans le remake de 90210 ; idem pour les Desperate Housewives, qui font partie du paysage comme le téléachat ; David Chase des Soprano prépare un gros coup fourré (ou un pétard mouillé) ; Alan Ball a un peu rebondi après Six feet under avec True blood, mais ne fait plus l’événement — de plus il s’est fourvoyé dans la réalisation d’un film sur la pédophilie, Towelhead, qu’on n’a même pas osé sortir en France ; J.J. Abrams a un peu mieux réussi sa reconversion au cinéma (Cloverfield, Star Trek) après Lost — qui se poursuit mollement —, mais il a fait un semi-flop avec Fringe, resucée déguisée des X-Files (tout comme Carter avait fait un semi-flop avec Millenium). Quand même bizarre : les séries et leurs auteurs durent au grand maximum une dizaine de saisons, puis on passe aux suivant(e)s, en oubliant totalement qu’on a pu écrire, trembler ou s’extasier sur les précédentes. Les auteurs d’une décennie sont remplacés sans complexes par d’autres. C’est la mode kleenex. Je me demande si dans dix ans quelqu’un se remémorera Matthew Weiner ou Mad Men avec des trémolos dans la voix. Qui ferait aujourd’hui l’éloge ou même l’analyse de X-Files ? Qui parle encore de Heroes qui suscita des papiers dithyrambiques à ses débuts il y a trois ans ? Je ne m’exclus pas du débat. Seulement, je n’ai jamais fait un trop grand cas des séries, même pas de celles qui m’ont fasciné pendant un bon moment : Twin Peaks, X-Files, Lost. Pour moi les séries sont un phénomène addictif qui n’a rien à voir avec l’art

28.8.09

--sou--viens (5)

k j'assistai autrefois au tournage de Jean de Florette de Claude Berri – moins par choix que par obligation. J'eus l'occasion de déjeuner avec l'équipe. Je me retrouvai à côté de Yves Montand qui, apprenant que j'écrivais dans les Cahiers du cinéma, voulut faire le malin, racontant qu'il aimait Bresson. Il me parla de Lancelot du lac, tout en ajoutant qu'il y avait quand même une chose qu'il ne supportait pas, c'étaient tous ces bruits d'armure…

©©©©©©cc®®®®®rrrrrrrrrrr--


k
Robert Crumb, jadis un des fers de lance de la contre-culture américaine a retourné sa veste et illustre désormais — de façon très convenable – la Bible (ils intitulent ça La Genèse, mais ça va plus loin) dans Télérama. Sic transit…

27.8.09

===zzzzzzzmmmmmmmm======>

k désolé les gars c'était bien tenté. Je viens de voir Gamer, in French Ultimate Game, œuvre parée de tous les atours de la réflexion multimédia sur l'enfer du monde virtuel, et patati et patata [des prisonniers deviennent les gladiateurs réels d'un jeu vidéo]. Mais c'est une idée déjà ancienne (sans parler d'Avalon, de Mamoru Oshii, qui en était la matrice chicos). L'excellentissime et méconnu Robert Sheckley, — dont plus aucune œuvre n'est disponible en librairie (scandale) —, a déjà écrit la même histoire il y a 50 ans dans une nouvelle : Le prix du danger. Au lieu d'un jeu vidéo c'est un jeu télé, mais le principe est exactement le même (Boisset l'a adapté dans les années 1980 - ouf, je ne l'ai pas vu). Le reste n'est qu'une question d'habillage.
Vu le même jour Au voleur de Sarah Leonor, film d'auteur pur et dur, atteint du même complexe que 60 % du cinéma hexagonal depuis A bout de souffle : intégrer l'imagerie du cinéma hollywoodien dans une trame plus flottante et/ou naturaliste, comme si une fiction française style Festival de Belfort ne pouvait pas se penser sans des gimmicks de thriller américain (flinguage, poursuite de bagnole, musique, etc.)

25.8.09

////////////ri///////////

k arrête ton cirque, Rivette… il croit faire de la peinture (36 vues du Pic St Loup), mais il fait du théâtre bourgeois

k
M M.13/02 : C'est bien ce que je disais : Betty Draper est bâclée. Sa petite infidélité est expédiée (par rapport à celles de Don), squeezée par la crise des missiles qui excite tout le monde. Cela dit, épisode remarquablement rythmé. Le 1/03 est aussi réussi, bien qu'un de ses enjeux, la découverte de l'homosexualité de Sal par Draper, soit un peu bizarre. Sal fait tellement homo qu'on s'étonne que personne ne l'ait remarqué. Ça aurait été plus fort justement qu'il n'ait pas l'air homo… A part ça je laisse tomber cette série. Pas mal, mais tout de même déçu par rapport à ce que j'en avais lu. Les critiques eux-mêmes devraient travailler dans la pub, tellement ils sont doués pour faire mousser des choses moyennes. Comme le film d'Audiard (Un prophète). Pas vu (pas envie), mais c'est gros comme une maison que c'est factice. Jacques Audiard, enfin Jacques Audiard ! Pouf, c'est un génie ?

24.8.09

………a………h………a………w………a………p……

k je commence à avoir quelques certitudes concernant Mad Men. Ça manque un peu de piquant (= danger) et le héros n'est pas très sexy. Mais bon, il sait se rendre indispensable. Je scinderais la série en trois différents registres : “at home, at work, at play” (titre d'une chanson des Sparks). Comme le titre de la série l'indique, le cœur c'est la dimension “at work". Partie la plus excitante, et de loin (évidemment elle a besoin du reste). “At play", ce sont les sorties, les sauteries, les coucheries des uns et des autres. Nécessaire, mais comme une formalité (la maîtresse beatnik de Draper était risible). “At home”, c'est le contrepoint. Le plus faible à mon sens. Grace Kelly, Grace Kelly, on n'a que ça à la bouche (y compris dans la série) à propos de la brave January Jones. Sauf qu'il n'y a pas de meurtre, et qu'une blonde hitchcockienne en simple mère au foyer, bof. C'est le côté Desperate housewives de MM que j'aime le moins. A la limite les enfants sont plus intéressants que Betty… Le morceau de choix, c'est évidemment l'agence Sterling Cooper. Je ne connais guère les séries, j'ai vu des scènes de bureau dans Ally McBeal ou Ugly Betty, mais ici c'est plus raffiné et nuancé, et si je continue à regarder MM (je suis loin d'avoir tout vu), c'est essentiellement pour le panier de crabes de l'agence, entre clopes, alcool, amourettes, trouvailles géniales de Don, intrigues internes, magouilles autour du rachat de l'agence, etc. C'est le côté cérébral et guerrier de MM… Pour l'instant je n'ai pas vu le 13/02, ni le 1/03, mais le 11/02 et le 12/O2 me semblent des contresens et traduisent un désir d'aération que j'assimile à une perte d'inspiration. Le 11 ("Jet-set") m'a semblé désastreux car sa dimension fitzgeraldienne ne cadrait pas du tout avec l'esprit de la série (c'est pour ça que j'ai parlé d'Henry King, qui était certes plus mélo-romantique). Draper y était méconnaissable, inexistant. Le 12, avec ses jeux sur le passé et le présent, ses coups de théâtre identitaires, etc., me semble lorgner du côté de Lost, ce qui n'est pas sain. Il ne manque plus qu'une île… Possibilité à exclure. Je reviendrai après avoir vu la suite. Pour l'instant je suis plongé dans Ichikawa (Kon), cinéaste d'un éclectisme déroutant qu'on a eu tort de dédaigner. Tiens, ajouter à ma liste des interviews non publiées, celle d'un autre Ichikawa, Jun, dont un seul film est sorti en France…

23.8.09

-dick-whitman-is-dead-

k vers le #11-2 MM prend un tournant à la Henry King + joue avec les flashbacks façon Lost

k à quoi sert Twitter ? Toujours pas compris. La plupart du temps c'est incompréhensible. J'avais trouvé une liste de twitters de cinéastes sur Allo Ciné. Prosaïques, ils y faisaient surtout la promo de leurs différents produits (Lynch y vendait son café, par exemple).

22.8.09

@};<-



légende absente

Points

k amusant comme certains prennent au pied de la lettre ce que j'affirme sur un ton péremptoire (cf. R33)

k l'enquête sur Mad Men se poursuit. Bientôt mes conclusions…

k feriez bien de revenir aux sources, à la matrice de tout ça : Peyton Place

k dans les années 1960-70, il y eut un phénomène appelé "tiers-mondisme". Aujourd'hui, c'est fini. Les Occidentaux sont redevenus ethnocentristes à fond. Réflexion valable pour le cinéma aussi (seules exceptions : Chine, Corée, Japon)

21.8.09

--sou--viens (4)

k encore les années 80. Je suis à Los Angeles, en vacances, hébergé par un ami français. Un soir, nous allons à Westwood voir Fingers (Mélodie pour un tueur), polar scorsesien de James Toback dont je me souviens toujours de la rengaine Summertime, écoutée en permanence par le héros, tueur-musicien incarné par Harvey Keitel. (Jacques Audiard en a fait le remake De battre mon cœur s'est arrêté). Toback est dans la salle pour revoir son film (?). En sortant, je ne sais plus comment, mais nous nous retrouvons à discuter avec lui. Il insiste assez lourdement pour qu'on lui déniche un numéro de la revue française Positif dans lequel il est interviewé. Toback est très coté aux Etats Unis dans le milieu du cinéma. On ne comprend pas bien car, à part Fingers, sa carrière n'est pas transcendante. Evidemment, il a un certain aplomb (euphémisme), une certaine culture. Il a fait Harvard (ça lui a d'ailleurs inspiré un film).
Quelques années plus tard, je suis devenu journaliste. On me demande d'interviewer Toback. Pourquoi ? Mystère. Le prétexte c'est la sortie de son film Surexposé, tourné à Paris avec le danseur Rudolf Noureyev et Nastassja Kinski. Je n'ai pas vu le film, ce qui est gênant quand on est censé faire une interview. Alors on m'organise une projection en solo de ce polar assez médiocre. A cause de cela je suis un peu obligé d'interviewer Toback.
Comme à Los Angeles, Toback est une pieuvre, voire une sangsue. Il ne vous laisse pas de répit. Je passe plusieurs heures à l’interviewer à l’hôtel Raphaël, où il m'invite à dîner. Ensuite il insiste pour que je l'accompagne acheter du sucre au drugstore de l’Etoile. J'en profite pour le prendre en photo. Mais comme il a toujours des trucs à rajouter à son interview, il me rappellera chez moi. Quelques jours plus tard, Surexposé est présenté au Festival de Deauville. Rebelote : Toback m'appelle une fois encore, de Deauville. Le plus drôle c'est que cette interview-fleuve ne sera jamais publiée. Je ne l'ai jamais transcrite. Unique trace de cet épisode : quelques photos. Ce n'est pas la seule interview que j'aurai faite pour rien. Liste (non exhaustive) des interviews mort-nées : Wes Craven, Dario Argento (une sur deux), Peter Hyams (réalisateur de 2010, suite de 2001 de Kubrick), Youssef Chahine, Shinya Tsukamoto, Kiyoshi Kurosawa, Amos Kollek, Tsai Ming-Liang, le metteur en scène Bob Wilson ; et les acteurs Darry Cowl, Chloe Sevigny, Anna Thomson, Frances McDormand (femme de Joel Coen), etc.

``` S A U T E r ```

k j'aime pas faire comme tout le monde. Je dirai tout de même un mot de la finale du championnat du monde de saut en hauteur féminin. Beau moment, théâtral, mais justement… Quand l'Allemande Ariane Friedrich allait sauter, elle faisait taire le stade entier. Plus un seul bruit. Silenzio. La Croate Blanka Vlasic, elle, frappait dans ses mains et entraînait tout le public à scander ses passages. Alternance sonore envoûtante. Bien sûr il y avait aussi les sauts, bien sûr…

*bath/men*

k nous baignons dans le superlatif. Dans son blog, Charles de Zohiloff, pourfendeur de la critique parisienne, parle de "plus grand film de l'année" à propos de District 9. Pour mon collègue Jacky Goldberg, "Café Lumière est le meilleur film d'Hou Hsiao Hsien. Le meilleur film tout court". Et Mad Men "une des meilleures séries jamais vues". Au moins c’est clair. Je ne suis pas capable d’autant de certitude. Ce qui me gêne c’est cette pseudo-objectivité, qui a quelque chose de tyrannique. Affirmer envers et contre tout que telle chose ou telle autre est la meilleure, la plus belle, etc. signifie que tout débat est impossible, interdit. On est catégorique, on nie toute subjectivité. Pour ma part, je ne dirais jamais "telle chose est la meilleure", car je n’ai pas un point de vue universel. Je dirais plutôt : "telle chose est ma préférée", ou "une de mes préférées". A propos, je n’ai pas encore statué sur le cas Mad Men. J’ai enfin perçu un frémissement au 13e épisode, Saison 1 (bien sûr je n’ai pas vu tous les précédents). Là ça commençait à se fissurer joliment. Peut-être suis-je une buse obtuse et peut-être les autres l’avaient senti avant. Mais je ne pense pas puisque cette série existe depuis deux ans et cela ne fait que quelques mois qu’on en parle en France. Enfin, quand Betty va voir un petit garçon dans la rue parce qu’elle ne trouve personne à qui parler, ou quand Don passe ses diapos de vacances heureuses sur le carrousel de Kodak, là j’aime. Mais il a fallu longtemps. Ce qui m’avait aussi plu dans les épisodes du début, c’est un truc tout fugitif, la femme inconnue qui sanglotait dans les toilettes. J’en suis à l’épisode 1 Saison 2, mais il s’est arrêté en cours de route parce que je suis un amateur en matière de streaming… A part ça j’ai compris pourquoi ça s’appelle Mad Men. Pas parce qu’ils sont fous (ils ne le sont pas, hélas), mais parce qu’il travaillent sur Madison Avenue, centre new yorkais de la pub. C’est aussi un jeu de mots avec "Ad Men" = advertising men = publicitaires.
P.S. Je me souviens soudain d'un autre passage du 13/1 qui m'a vraiment bluffé : la fausse scène du retour heureux de Don chez lui où il annonce que finalement il va passer Thanksgiving avec sa famille. On voit ensuite ce qui s'est réellement passé. Ça c'est vraiment fort, car aucun artifice ne le souligne. On se contente de passer les deux versions l'une après l'autre et on comprend tout de suite.
D
ébut de la 5e saison de Lost sur TF1 hier soir (trop tard). Ce qui m’a amusé le plus c’est le moment où Hugo résume les 4 saisons précédentes en moins d’une minute. A part ça, aucun intérêt majeur, mais un ton que j’aime toujours. Plus ça va plus j’ai l’impression que, comme on parle parfois de "mouvement perpétuel", Lost est la série perpétuelle (même si elle s’arrête bientôt), parce qu’elle n’a aucun sens, aucun début, aucune fin. Le présent, le passé et le futur n’existent plus. Eternel retour, répétition, etc. Génial, ça pourrait durer mille ans sans problème (si ce n’est notre lassitude, mais même cette lassitude pourrait devenir intéressante). Evidemment, on ne pourrait pas empêcher les acteurs de vieillir. Mais je pense qu’on pourrait aussi faire quelque chose avec ça.

19.8.09

====cou-------leur


k
j'ai vu un film autrichien à 13 h ; je le passerai sous silence par charité. En fait, je voulais parler d'autre chose. Un phénomène étrange : je peux dire dans 100% des cas, enfin plutôt 80%, en voyant un seul plan d'un téléfilm ou d'une série, s'il est ou non allemand — et pas seulement sur Arte, car c'est trop facile. La raison la plus évidente, c'est la couleur, une dominante qui oscille entre le verdâtre et le marron-rouge, et n'existe pas dans les fictions françaises ou américaines (Derrick est l'exemple le plus flagrant, mais c'est facile parce que les épisodes datent souvent d'il y a vingt ans). Ensuite il y a d'autres détails (vêtements, visages, décors). Je ne me trompe presque jamais. Un tel don ne me sert évidemment à rien, mais le côté glauque (au sens de verdâtre) de l'Allemagne est tout de même révélateur de l'ambiance toujours un peu plombée de ce pays, et par extension de ses fictions (y compris les meilleures), assez souvent dépressives. Ne me dites pas qu'il y a aussi des comédies allemandes (je ne parle pas du génial Lubitsch qui a surtout travaillé à Hollywood). Je ne veux pas les voir. D'ailleurs on n'ose pas nous les montrer et c'est très bien comme ça. Le pays de Goethe, de Kant, et de Beethoven est tout sauf marrant. A un moment il fut même le plus sinistre du monde. Cela ne l'a pas empêché de produire certains des plus grands cinéastes de tous les temps, comme Murnau et Lang, qui n'étaient pas des joyeux drilles. Deutschland, bleiche Mutter…

18.8.09

SFSFSFSFSFSFSFSFSFSFSFSFSFSFSFSF

j je l'avais presque prédit, ils l'ont fait. Il y a peu, je disais que le renouveau de la SF ne viendrait pas de Cameron. Plus loin je pensais que ce "qui cartonnerait actuellement serait un polar plutôt violent, avec une bonne dose de mystère (voire de fantastique), mais en même temps comique". En fait, pour l'instant ça sera un film de SF plutôt violent avec une bonne dose de suspense, en même temps comique, et au style pseudo-documentaire. Ça s'appelle District 9 (ne pas confondre avec Numéro 9), et c'est formidablement efficace. Je ne peux pas dire que je n'ai pas aimé regarder ça, avec ce léger côté Starship Troopers (la chasse aux aliens), mais je ne suis franchement pas dupe. Ça s'évapore de l'esprit en 5 minutes. C'est encore du jeu vidéo (le réalisateur en vient) déguisé en film. Donc totalement décérébré. Typiquement le truc cousu main pour ados (mâles)…

##avvaattaaaarrr##

k continuent à nous soûler avec Avatar. Grosse artillerie. Reçu au courrier ce matin invitation pour une projo le 7 septembre à 10 h 30 (on précise : "ouverture des portes à 10 h"). En fait il ne s'agit pas vraiment du film, mais d'un extrait (!) : “Projection de 15 minutes d'images exceptionnelles en 3D". Comme si j'allais me déplacer pour un extrait. Le risque (pour eux comme pour moi), c'est que ça décourage de voir le reste. Faut penser à ça…
PS : En fait c'est encore plus ringard : cet extrait aura déjà été diffusé dès le 21 août lors de séances gratuites dans une dizaine de villes de France

17.8.09

P. S.

k je ne sais pas ce que j'ai aujourd'hui, mais je suis en verve. Pourtant j'ai aussi écrit des articles…
Je viens de regarder la fin du premier épisode de Mad Men, qui confirme hélas ma mauvaise impression. Ce n'est pas du théâtre mais de la telenovela feutrée, du soap de bon goût… Quand le héros trouve un slogan pour les Lucky Strike ("It's toasted !"), il semble trouver ça génial et ses collègues aussi, mais on n'arrive pas à comprendre "what the fuss this is all about". "It's toasted" signifie "c'est grillé". C'était le slogan réel de Lucky Strike, mais bon, ça ne fait pas de Don Draper un Mallarmé ou un Char de la réclame. J'ai commencé le deuxième épisode, qui semble aussi barbant que le deuxième. On ne comprend même pas comment ce mec qui a l'air aussi sérieux tendance neurasthénique (tout en adorant manifestement sa voix dont il joue comme un saxophone) peut avoir une maîtresse…
En fait, je ne voulais même pas parler de ça, mais plutôt des bribes de Psychose que j'ai aperçues l'autre jour à la télé. Ça a fait remonter Hitchcock en flèche dans mon estime. Non seulement la musique du passage que j'ai vu était sublissime (Hollywood a eu un musicien du calibre de Schönberg, Bernard Herrmann), mais le passage en lui-même m'a époustouflé. On y voit Perkins nettoyer le sang après le crime. Aucune parole, gestes précis, méthodiques, justes, crédibles, élégants. Perkins d'une parfaite froideur lucide. Je me rends compte que j'avais oublié Psychose (que je classais pourtant parmi les bons Hitchcock). Je me demande si tout le film est aussi bon. J'ai très peur de la fin, de la confession finale. N'est-ce pas trop mélo ? Mais je le mets en tête des films à revoir (en salle, évidemment). Le mieux serait qu'un bon Samaritain le ressorte en copie neuve. Aussi me fournir la BO en CD. Je l'ai en vinyle, mais je n'écoute jamais mes vinyles

--sou--viens (3)

k 14 octobre 1983 : je rencontre Lillian Gish au Royal Monceau le jour de ses 90 ans. C'est sans conteste la personne de tout le cinéma que je suis le plus fier d'avoir connue, même si cela n'a duré que quelques heures. Vous vous rendez-compte, j'ai rencontré une des deux Orphelines, l'actrice de Griffith, le génial pionnier du cinéma, l'actrice du Vent de Sjöström, et de La nuit du chasseur (même si je n'aime pas trop ce film). Elle nous a parlé de faits qui s'étaient déroulés dans les années 1910 (cf. Cahiers du cinéma n°353). Honnêtement, j'ai un peu oublié les détails de l'entrevue, mais je me souviens de ma fierté. Le moment qui me reste, c'est celui où Xavier Lambours l'a photographiée dans l'escalier de l'hôtel (lieu qui comme Lillian Gish n'existe plus), où on avait installé un fauteuil. Je ne sais plus qui le lui a demandé ni pourquoi, mais à un moment elle a détaché ses cheveux qu'elle portait le plus souvent serrés en nattes autour de la tête. On a découvert qu'ils étaient, certes blancs, mais surtout infiniment longs et fins, comme dans sa jeunesse. Elle les lâchés sur ses épaules et le photographe a appuyé sur le bouton… La classe et la beauté à l'état pur

--kanetooooooooooooooooooooooo--

k le saviez-vous ? Manoel de Oliveira est menacé dans sa suprématie de réalisateur-le-plus-âgé-du-monde par un Japonais, Kaneto Shindo, toujours actif à 97 ans. Le réalisateur des mythiques L'île nue et Onibaba, assistant et disciple de Mizoguchi, est toujours vivant et tourne encore… Etonnant ! On ne le sait pas parce que ses films ne sortent pas chez nous. Mais certains passent dans des festivals. Je me demande ce que ça vaut. J'ai remarqué que le résumé d'un de ses films récents, Fukuro, ressemblait assez à celui d'Onibaba (histoire de femmes tueuses dans des marais). Pourquoi ne parle-t-on jamais de lui ?

__mas__o__menos

k la période de latence circonstancielle, équivalent estival de l'hibernation, est propice aux vérifications, rattrapages, et autres réévaluations. J'ai donc vu quelques films et séries auxquels j'avais échappé. De celui qui m'a le plus plu, sans toutefois me laminer, je ne dirai pas grand chose : Donnie Darko n'est pas LA révélation, mais clairement un objet étrange sur lequel je reviendrai un jour. Une chose est sûre, ça m'a donné envie de voir la suite, Southland Tales, et le prochain de Richard Kelly, The Box (dont il faut que je regarde la bande annonce, quand j'y penserai –– P.S. Je l'ai vue (en partie), j'ai peur, ça ressemble à une fable morale).
D'autres m'ont laissé plus perplexe et m'ont donné envie d'évoquer, une fois n'est pas coutume, la critique. D'abord, Toto qui vécut deux fois, des Siciliens Cipri et Maresco. J'avais adoré leurs courts métrages, totalement à l'Ouest, d'un primitivisme forcené. Leur premier long, L'Oncle de Brooklyn, il me semble l'avoir vu dans un festival. Je dois dire qu'il m'était tombé des yeux. Idem pour le troisième, Le Retour de Cagliostro, le moins fort. Toto qui vécut deux fois est plus proche des courts métrages. Mais, malgré des moments formidables, ça ne forme pas un tout compact et étincelant. C'est très répétitif et plein de trous. Sans oublier la parodie des morceaux de bravoure de l'Evangile (la Cène, etc.), dont on a soupé. Buñuel avait fait ça il y a longtemps et plusieurs fois… Ça n'intéresse que les croyants, qui adorent se flageller. Pourtant la presse délire. De façon diverse, certes. Si on en croit les Inrocks, il s'agit d'un objet très distingué, alors que c'est tout de même un délire punk
("mise en scène admirable […] élégant noir et blanc […] cadrages dignes du cinéma classique hollywoodien"). Il faut appeler un chat un chat et ne pas induire les gens en erreur. Le Monde est plus près de la vérité en disant Pasolini hardcore. A Libération, c'est simple, on parle de chef d'œuvre de la décennie. Heureusement, certains sont plus honnêtes : "Le film, soyons francs, n'est pas toujours plaisant à regarder" (Chronicart). Mais c'est aussi une manière de suggérer que le film est trop intense (voire insoutenable). Or le film n'est pas "dérangeant, mal aimable, cruellement beau... et horriblement indispensable", comme le raconte Première. Du pipeau journalistique. Le film est surtout ennuyeux. Si les cadrages, décors, images, lumière sont la plupart du temps fabuleux (on dirait des gravures anciennes), si le côté sale, contrasté et granuleux du noir et blanc ressemble à ce que j'aime le plus, les diverses provocations blasphématoires me barbent. Ceux qui critiquent le plus la religion, ceux qui en salissent ou en dévoient les symboles sacrés, sont ceux qui s'y intéressent le plus (comme les satanistes : croire en Satan, c'est croire en Dieu).Quant à ce qui tourne autour du sexe, c'est assez simpliste. Au mieux, la laideur affichée des personnages est un grand atout. La candeur poétique du second degré permanent du film est convaincante et le sauve, mais on a du mal à s'extasier. Tous les rôles de femmes sont joués par des hommes. Et alors ? On a du mal à prendre tout ça pour argent comptant. Comment ne pas voir que le roi est nu ? Trop de distanciation nuit. Alors quand certains parlent de "la déflagration libératrice d'un formidable "film de décharge" dont l'éjaculat inséminateur éclabousse et transfigure le rebut et l'ordure" (Cahiers du cinéma), on se demande s'ils ne confondent pas les intentions et le résultat. On aimerait bien que ça soit ça, mais franchement ce n'est pas du Lautréamont (et encore, Lautréamont est surfait). On voit ces intentions, mais elles produisent rarement quelque chose. Il faudrait revoir le film en détail pour dire à quel moment il atteint réellement au sublime. Ça arrive, rarement, mais la plupart du temps, c'est du gag bêtifiant. (Dans le genre "Affreux, sales et vieux cochons" — tout est relatif —, Le roi de l'évasion de Guiraudie est plus stimulant — tout est relatif ici aussi).
Mad Men, la série sur les mœurs du milieu publicitaire des années 1950-60 sur laquelle tout le monde s'extasie. J'ai vu la moitié du premier épisode (saison 1) et j'ai laissé tomber. Naturellement, ce n'est pas nul, mais ce n'est pas
ma tasse de thé. Certes, les personnages sont cyniques, machos, peut-être dépressifs (je n'en ai pas assez vu). On s'étonne parce qu'on voit ça dans un décorum et une époque dont le cinéma (et les séries) nous a toujours renvoyé une image lisse et morale. Pour ma part je ne vois que bavardages ad libitum dans des décors de studio. Du théâtre. Bon, je vais faire l'effort d'en regarder au moins deux épisodes entiers avant de me prononcer définitivement. Mais ce que je recherche au cinéma ou à la télévision, c'est une sorte de vertige visuel et narratif, quelque chose qui déflagre. Dans Mad Men, la seule chose qui m'a sidéré, c'est à quel point on y fume (c'est même le sujet de l'épisode). Sur ce plan, c'est curieux. Pour le reste je m'en tiens à mes évidences bébêtes à moi, certains passages de Lost ou de Twin Peaks qui m'avaient vraiment scotché. A suivre

15.8.09

--sou--viens (2)

k octobre-novembre 1982 : "J’ai rencontré un mec assez attachant, un certain Vincent Gallo, qui fait le serveur dans un bar branché. Nous avons sympathisé. Il est peintre, mais aussi musicien. Il joue très bien de la guitare. Il vient d’enregistrer un disque expérimental (sous le nom de Bohack), dont il m’a fait écouter des bandes. Il me l’enverra à Paris quand je serai rentré. Chez lui, en plein Little Italy, dans Elizabeth Street (dans un sombre appartement familial bourré de vieux meubles), il m’a fait découvrir Charles Mingus, et m’a même indiqué un magasin où on pouvait acheter un de ses disques à un prix modéré. Il est aussi très cinéphile. Il va souvent voir des films de la Nouvelle Vague. Je suis loin d’imaginer qu’il deviendra un acteur célèbre et un réalisateur underground très prisé. Je n’ai jamais reconnu dans cet être charmant le personnage odieux et réac qu’il semble s’être créé par la suite dans les médias. Je ne comprends pas ce qui a pu arriver. Je ne l’ai jamais revu puisque je ne suis jamais retourné aux Etats Unis." Quelques années plus tard, j'utiliserai des morceaux de Bohack pour la BO d'un court métrage…

+++tita.nic2+++

k vraisemblablement, James Cameron compte rééditer le coup fumant de Titanic avec son film de SF Avatar, gigabudget dont la sortie est annoncée pour décembre, et que certains comparent déjà à Matrix. Pour ma part, je suis très méfiant. Il est évident que le renouveau de la SF ne viendra pas de Cameron (des photos d'extraterrestres aux oreilles pointues ne laissent rien présager d'original). Toujours est-il qu'on n'a pas fini de nous bassiner avec ça. Sur certains sites spécialisés où la pub pour la sortie des films est souvent présentée comme un compte à rebours, on fait carrément le compte à rebours de la diffusion de la bande annonce d'Avatar ("encore 4 jours, 5 heures, 34 minutes…").
D'après les statistiques la presse écrite est en perte de vitesse. Il ne fallait pas être grand clerc pour le prévoir. Moi-même je suis aux premières loges et j'en subis les conséquences. Si on n'avait pas créé tous ces trucs inutiles qui excitent les gens, comme les blogs, on n'en serait pas là. Pour ma part, je conseillerais de fermer les écrans et de lire des livres, qui font beaucoup plus planer que tout ce qu'on peut voir sur la Toile. Par ailleurs, si la presse écrite est en voie de régression, le cinéma connaît, dit-on, cette année, un pic de fréquentation quasi absolu (en France). Les patrons de journaux devraient en tirer une conclusion logique : investir dans le cinéma. Je n'ai réalisé que des courts métrages expérimentaux et un long du même tonneau, plus quelques petites fictions, mais j'ai le sentiment de pouvoir définir exactement le type de film que le public moyen veut voir. Exemple entre mille : ce qui cartonnerait actuellement serait un polar plutôt violent, avec une bonne dose de mystère (voire de fantastique), mais en même temps comique. Autrement dit, l'époque serait mûre pour un remake d'En quatrième vitesse de Aldrich dans un esprit plus BD. Tout ceci pour dire que si quelqu'un tombe sur ce blog et qu'il a le moyen (ou les moyens) de produire des films, je lui offre (euh, loue) mes conseils. Pour ma part, je n'envisage pas le cinéma comme une manière de gagner de l'argent. Mais je pourrais…
(N.B. Il y a bien eu un nouveau film intitulé Kiss me deadly [titre original de En 4e vitesse] en 2008, mais il n'a rien à voir)

14.8.09

--sou--viens (1)

k j'ai été au casting de L'Argent de Bresson. Connaissant un assistant du film, nous étions toute une rimbambelle à défiler à la queue leu leu devant le maître, dans un bureau de l'immeuble de la rue Pierre 1er de Serbie où il y avait du cinéma à tous les étages : Jean-Luc Godard, Bulle Ogier, Barbet Schroeder et les films du Losange. Le même immeuble où quelques années plus tard j'interviewerai Schroeder à un étage, et Eric Rohmer à un autre. D'ailleurs quelques autres années plus tard nous rencontrerons un soir avec une productrice de ma connaissance, au coin de cette rue, Bulle Ogier et Schroeder. Il préparait à cette époque un méga-film sur Mesrine. Apparemment il a refilé son projet à Jean-François Richet…
Pour revenir à L'Argent, c'est finalement Vincent Dieutre qui a fait de la figuration dans le film. On le voit bien dans les scènes de prison.
La prochaine fois je vous parlerai de ma rencontre avec Lillian Gish…

12.8.09

quoiquoi

k j'ai regardé par désœuvrement quelques bribes de Secret Story sur TF1. A ce moment, c'était tout de même là qu'il y avait le plus fort sentiment d'immédiateté, voire de fraîcheur. Parfois ce qui me gêne, encore plus à la télé, c'est cette impression de réchauffé, de renfermé, de vieille tambouille en boîte de conserve. C'est pour cela que j'aime plus souvent regarder des journaux télévisés, ou même certaines émissions de téléréalité. Je suis un très mauvais client des fictions au petit écran. Après, Secret Story est aussi amusant pour ses personnages. Très souvent ils portent des lunettes de soleil, même à l'intérieur. Manière de se cacher en étant exposés à la vue de tous… J'ai bien aimé leurs démêlés avec le mot "hermaphrodite" (certains disaient "hermaphrodige", d'autres carrément "mère Aphrodite"). Après j'ai bien vu quelques films, mais je n'en ai rien à dire pour l'instant.
Cet après-midi j'ai fait le consultant (amical) sur un documentaire en montage. Je me suis étonné moi-même pour mon radicalisme. J'espère que je ne les ai pas trop choqués.
Mais la chose dont je m'occupe le plus en ce moment, c'est un récit de mes séjours à New York au début des années 1980. Je n'ai pas fini mais c'est déjà bien avancé. Je ne sais toujours pas ce que je vais en faire : un roman, un essai ?

J'ai aussi créé un blog assez débile h. C'est le moins qu'on puisse dire

10.8.09

--------H--------


! à propos de film d'horreur (cf. Raqi33 h), celui qui m'a fait le plus peur de ma vie est Abandonnée du Catalan Nacho Cerda — situé en Russie mais tourné en Bulgarie avec une actrice américaine (d'origine russe, comme son personnage). Sorti l'été 2007 et passé totalement inaperçu. J'ai lu que certains l'ont trouvé ennuyeux. Moi ça m'a fait flipper longtemps la nuit (comme Le Tertre de Lovecraft)

===rien2

k semaine creuse (évidemment les moutons sont partis dans les prés). Vu tout de même Je suis heureux que ma mère soit vivante, histoire de filiation tirée d'un fait divers. Réalisation : papa Claude Miller et son fifils Nathan. Laughing Out Loud…
Pour les punir de leur bêtise il faut leur passer en boucle J'ai tué ma mère de Xavier Dolan

8.8.09

.....cla ss***hi c

k dans notre grande série inépuisable “les grands classiques de l'ennui”, on peut ajouter l'inénarrable Enfants du paradis, festival de bons mots et de rodomontades sur fond de carton-pâte. Mais c'est facile. Il faudrait un peu aller voir du côté de Renoir aussi, trop indéboulonnable à mon goût. J'ai notamment un souvenir atterré du Carrosse d'or, fable lourde et farcesque, baroque de boîte à bonbon, festival de cabotinage et de criailleries, sans parler de l'apothéose de la tarte à la crème du “théâtre dans la vie ; la vie est une comédie ; le cinéma dans le théâtre et lycée de versailles”. N'oublions pas non plus le très douteux La grande illusion, avec son personnage de gentil/faux-méchant allemand ; toute cette grotesque aristocratie militaire ; sans parler de la peinture condescendante des sans-grades. La bête humaine, sommet du réalisme poétique, est aussi à réexaminer — quoique j'aie toujours eu un faible pour Julien Carette. Ensuite mes chouchous, comme Le fleuve, qui reste dans mon esprit un vrai sommet poétique et un des plus beaux films sur l'Inde (malgré ou grâce à sa fausseté) ; La chienne parce que Michel Simon y est à son apogée. La règle du jeu, je ne suis plus très sûr : je parie que ça ne tient pas la route (trop démonstratif et théâtral) ; Boudu sauvé des eaux, idem ; French cancan, je ne l'ai jamais vraiment vu (des bouts à la télé), mais j'ai peur… La période américaine serait à revoir. Quant à La nuit du carrefour, vu dans une copie pourave de la cinémathèque, cela reste mythique dans mon esprit, mais je me fais peut-être des idées. Ensuite, il y a tout ce que je n'ai pas vu de Renoir. Hitchcock aussi, il y en a un bon paquet à jeter, mais j'y reviendrai plus tard. Finalement les cinéastes intéressants (excitants) c'est ceux dont on n'attend rien, les mal aimés dont on s'aperçoit qu'ils avaient un grain… Mais là je n'ai pas d'exemple qui me vient spontanément à l'esprit. Bon, je retourne à mon dur labeur

6.8.09

*****déca//danse*****

k incroyable dégringolade du cinéma d'Europe de l'Est (vu hier le hongrois L'investigateur), à part quelques rares exceptions. Espérons que l'Allemagne aura un peu d'influence sur ses voisins.
avec Goodbye Solo l'Irano-Américain Bahrani s'est vraisemblablement (vaguement) inspiré du Goût de la cerise de son compatriote Kiarostami — mais à bon escient, sans plagier éhontément

5.8.09

c - - r - - i - - s - - e

k on vit dans un monde anxieux donc anxiogène. Je ne comprends toujours pas de quelle crise on nous rebat les oreilles. Ce qui est clair c'est que ce n'est pas une crise totale. Elle touche essentiellement les pauvres et les précaires. Les riches sont juste un chouïa moins riches. Ça ne change pas grand chose pour la majorité d'entre eux. Les bourgeois n'ont quasiment pas été touchés. Notre société croule toujours autant sous l'abondance et le superflu. Les restaurants sont de plus en plus chers et toujours pleins (s'ils ne l'étaient pas ils baisseraient leurs tarifs, j'imagine). Les voitures roulent. Les gens partent en vacances. Les films n'arrêtent pas d'être produits et de sortir, de façon totalement irrationnelle, à un rythme délirant.
je ne parle évidemment pas de moi ; ma situation n'est pas mirobolante, mais elle ne l'a jamais été. La lente et inexorable érosion de mes ressources a commencé il y a au moins dix ans. Donc je suis quasiment habitué (trop d'ailleurs)…
il y aura sûrement une (ou des) catastrophe(s) finale(s), mais elle(s) ne se fera (feront) pas en un jour. Il faut du temps pour construire un désastre. Il faudrait une vraie débâcle économique + un cataclysme climatique + une guerre mondiale (atomique) + une épidémie + une pollution géante. Mais ces choses n'arrivent jamais toutes en même temps. Seulement le jour où deux ou trois d'entre elles se conjugueront…
je pense qu'il est temps de lancer le concept de la tabula rasa. "On efface tout et on recommence" : c'était un des slogans du farcesque L'An 01 des utopistes années 1970, qui n'avaient pas tout aussi faux qu'on l'a dit. En fait si on avait vraiment suivi les babas "retour à la terre", les pré-écolos (comme Reiser), les situationnistes, et divers "autonomes", le monde irait peut-être mieux aujourd'hui

2.8.09

¨ - Kr ` ` r . .


k Muinski, le héros de CrimeLien