15.3.10

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déjà lundi !

en voyant Mammuth de Kervern/Delépine, je me faisais une réflexion compliquée, que je ne suis pas sûr de pouvoir expliciter. Je me disais que ce film, dans la bonne moyenne des réalisations du tandem de Groland, remplit un manque. Sans être franchement rétro (sauf dans son côté pseudo-granuleux et sa couleur pseudo passée), il porte en lui la nostalgie des années 1970. D'ailleurs la présence de Depardieu dans le rôle principal n'est pas un hasard. C'est la continuation du cinéma grossier et nature de Blier, des Valseuses, par exemple, aujourd'hui.
Dans un monde parfait ce film n'aurait aucun intérêt, n'existerait pas. Car il reste anecdotique et ne parvient pas à former un tout organique. Mais dans notre cinéma français actuel, d'une médiocrité de bon aloi, mais profonde, il fait souffler un peu d'air frais. Moralité, ce Mammuth est un ersatz de film marginal comme le cinéma français en manque cruellement, aujourd'hui plus que jamais. Il y avait bien Damien Odoul, mais on ne sait pas où il en est. Il n'a pas tenu ses promesses.
Ce n'est pas le cinéma du milieu qui manque, comme disaient les doctes cinéastes réunis en conclave. Le cinéma français crève par son milieu pléthorique. Ce qui manque c'est précisément le reste : les superproductions et la marge, l'aventure. Et Mammuth à sa manière factice montre le chemin de cette marge. Il ne manque plus qu'un bon cinéaste de la marge, un savant fou du 7e art

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