9.3.10

rock'n'roll


tout le monde fait n'importe quoi, tout le monde est léger. Aujourd'hui la notoriété permet tout. C'est le sceau artistique par excellence. Agnès b. a initié la mode des expositions de cinéastes. Maintenant ça fait tache d'huile. Après David Lynch et Dennis Hopper, la Fondation Cartier ouvre grand son espace d'exposition à Takeshi Kitano, qui sort parallèlement un film, Achille et la tortue, sur la trajectoire grotesque et tragique d'un peintre raté. Autrement dit, Kitano se dédouane d'être un artiste à travers son film et en même temps il expose ses toiles et autres mises en scène naïvo-conceptuelles à la Fondation Cartier. Genre, je crache dans la soupe et je vous entube joyeusement. “J'ai peint quelques toiles au fil des années et je les ai presque toutes offertes à mes amis ou à des connaissances. J'ai toujours su qu'on pouvait en faire quelque chose mais je ne les ai même pas photographiées en vue d'une publication ou d'une exposition. Mes toiles n'étaient pas destinées
à ça.” (Kitano dans le dossier de presse du film).
Quel culot !
Dans un même ordre d'idées, l'avalanche des actrices-chanteuses continue. C'est au tour de Judith Godrèche de pousser la chansonnette dans Toutes les filles pleurent, dont elle est l'actrice-auteuse-réalisatrice. Elle déclare dans son dossier de presse : “Je me souviens m'être dit que je ne réaliserais pas de films tant que ce désir ne serait pas de l'ordre de la nécessité absolue, de la survie”. Qu'ajouter à cette magistrale profession de foi d'une profondeur abyssale ? Rien, car c'est très difficile de disserter sur le rien. Cela ne fait que confirmer mon idée selon laquelle, à part de rares exceptions, les acteurs (et actrices) ne sont pas les mieux qualifiés pour réaliser des films, surtout lorsqu'ils y figurent. Hélas ce sont aussi les mieux placés pour le faire, en raison de leur proximité avec les sphères financières et décisionnaires du milieu du cinéma. La seule actrice-réalisatrice dont j'attends un peu quelque chose (et encore) c'est Julie Delpy avec sa vision de l'histoire de la sanglante Erzsebet Bathory dans La Comtesse. Vediamo.
Ensuite, sans forcément parler des films d'acteur, je pense que la complaisance des uns et des autres (producteurs comme critiques) pour le cinéma français lui fait beaucoup de mal. Il s'étouffe à force de proliférer. Trop de films tuent les films. On gaspille un argent fou qu'on pourrait économiser en concentrant tous les efforts sur les projets les plus atypiques qui feraient la spécificité du cinéma français. Là on ne fait qu'alimenter indirectement les diverses chaînes télévisuelles

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