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vous avez vu l'affiche de La Rafle, le gros film de Roselyne Bosch (nom difficile à porter dans le contexte) sur la rafle du Vel d'Hiv ? Certains films se disqualifient dès l'affiche. Là on comprend tout de suite, avec cette illustration très Bibliothèque Verte, que c'est complètement à côté de la plaque. Il y a quelque temps, Louis Skorecki expliquait que les spectateurs étaient les premiers responsables des mauvais films. Il avait entièrement raison, car le cinéma fonctionne sur un principe darwinien de sélection naturelle. Si les gens n'allaient pas voir autant de films médiocres, il y en aurait de moins en moins. Et vice versa. Dans le même ordre d'idées, comme je fréquente les projections de presse, je peux quasiment dire comment sera un film en fonction de la composition de la salle… Parfois, rien qu'en voyant le public, j'ai déjà envie de sortir
P.S. Ce qui m'étonne c'est que La Rafle étant co-produit par TF1 et France 3, c'est sur France 2 que passe, le 9 mars, la veille de la sortie du film, un documentaire historique sur la Rafle, qui sert évidemment de promo. Mais comme on est dans l'institutionnel, peu importe. D'ailleurs, on va fourguer le film à tous les mômes de gré ou de force. C'est l'effet lettre de Guy Môquet à la puissance dix. Si je ne m'abuse on casse même les prix pour les scolaires. Dans le cadre du commerce, on appelle ça de la vente forcée. Si on voulait dégoûter les enfants de tous ces devoirs de mémoire et éternels radotages sur la Shoah, on ne s'y prendrait pas autrement. J'ai fréquenté des écoles de frères durant tout le primaire, plus un an de secondaire, et ça ne m'a pas rendu plus bigot. Au contraire : j'ai une phobie de la messe, et les litanies de "ceci est mon corps, ceci est mon sang” m'écœurent
chouette : on est plus ou moins en train de tuer les super-héros. Comment ça a commencé ? Peut-être en 2005 avec Les Invincibles, série québécoise dont une adaptation française est actuellement diffusée sur Arte ; la vie de quatre losers trentenaires y est commentée en permanence à travers une BD où ils sont transposés en super-héros. Peut-être avec Heroes, série américaine où des personnes lambda sont affligées de super-pouvoirs comme on contracte un virus. Trop de super-héros tuent les super-héros. En Grande-Bretagne, même son de cloche avec des séries semi-humoristiques sur des personnes ordinaires dotées de pouvoirs : No heroics et Misfits. Ce n'est rien à côté de la deuxième vague : celle des super-héros nuls ou des mythos. D'abord Kick-Ass, qui va sortir bientôt — finalement ce n'est pas un film de super-héros nul, mais un film de faux super héros, ce qui revient au même, et ensuite Defendor, avec Woody Harrelson, plus grand acteur d'action comique (volontaire) du moment. La France n'est pas en reste avec Hero Corp, série de Simon Astier, qui met en scène un groupe de super-héros idiots aux pouvoirs faiblards. Cette façon de dénigrer le genre n'est pas nouvelle. Il y a déjà eu des parodies (foireuses) dans les années 80, comme The Return of Captain Invincible (avec Alan Arkin) ou Condorman. Mais là, ça semble devenir un vrai courant

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