13.3.10

S

étonné de voir à quel point Shirin déclenche l'hostilité. Sous des arguments fallacieux, qui reviennent à dire en gros que ce film n'est pas réaliste, diverses personnes, dans des blogs ou autres, attaquent ce film de Kiarostami plus radical et audacieux qu'on ne le dit. Sa radicalité et son audace reviennent un peu à faire ce qu'on voit dans les concerts (rock) quand les projecteurs sont soudain pointés sur la salle. C'est assez gênant, mais pas autant que Kiarostami qui retourne (symboliquement) sa caméra vers le public. Ce qu'un spectateur de cinéma normalement constitué supporte mal, c'est d'être vu en train de regarder. D'une certaine manière c'est un viol de l'intimité. Pendant la projection de ce film, je me disais que les gens ne pourraient pas l'aimer précisémennt à cause de ça. Kiarostami a toujours été dérangeant, mais là c'est pire. Quand j'ai vu le film, j'étais seul dans la salle avec un autre critique. Deux hommes devant un défilé de visages de femmes. Comme si un dialogue entre sexes se nouait de part et d'autre de l'écran. Encore plus étrange, pendant la projection, deux autres hommes sont arrivés, et toujours debout ils ont un peu regardé le film. L'un des deux a disparu ; l'autre est resté dix-quinze minutes, puis a fini par partir. Impression étrange. N'est-ce pas un peu la (une) définition de l'hystérie : spectacle féminin destiné à méduser les hommes ?

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