6.3.10

rétro/satanas

la mode et le mot “rétro” sont nés dans les années 1970. Avant on vivait au présent. Et soudain, on a décidé qu’avant c’était mieux que maintenant. Au début on appelait ça la nostalgie. La première mode rétro a visé les années 1930. Au cinéma, il y a eu Bonnie & Clyde (avec Beatty/Dunaway), Boulevard du rhum (avec Bardot), Borsalino (avec Delon). En musique, il y a eu Bonnie & Clyde idem, de l’opportuniste Gainsbourg. Et puis, ça a pris de l’ampleur avec l’avènement du glam rock, raccourci de glamour rock. Mode androgyne : des chanteurs comme David Bowie ou Marc Bolan empruntaient aux stars féminines de Hollywood leur paillettes et leur paraphernalia fardée et clinquante. Le glam rock a été la première mode rétro en musique (même si la musique elle-même était tout à fait contemporaine, mixant hard rock et influence du Velvet Underground). A cette époque (circa 1974-1975), il y avait à Londres un grand magasin génial nommé Biba. De style entièrement Art Déco, on y trouvait au dernier étage le somptueux Rainbow Restaurant — où si je ne m’abuse je consommai un milk-shake banane.

Ce premier courant rétro-décadent était aimable à côté du plus pernicieux et tenace de tous : le revival seventies. Vous le croirez si vous voulez mais ça a commencé dès la fin des années 1980. A cette époque je me rappelle être allé dans une boîte rue Dauphine où tout le monde était sapé 1970. Depuis ça ne s'est jamais arrêté. Le compteur de la nostalgie s’est définitivement fixé sur les années 1970. Certes il y a eu quelques tentatives du côté des années 1980, avec le retour des synthés préhistoriques et des mélodies à deux notes. Mais les seventies restent une valeur inébranlable et nous valent bien une demi-douzaine de films par an…

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