25.3.10

DOC

un mystère tout de même : pourquoi si peu de documentaires “artistiques” sortent en salle alors que les festivals en regorgent ? La plupart du temps on a droit à des sortes de digests politico-sociaux totalement informes. Exemple : la mode actuelle du film d'environnement, écolo-truc, ou le brûlot économico-engagé. Tout le monde s'y met, y compris des cinéastes de fiction. Dans la première catégorie écolo-truc, le dernier en date, c'est Solutions locales pour un désordre global de la brave Coline Serreau (réalisatrice de quelques daubes politiquement correctes). Dans la seconde, économico-politique, il y a La stratégie du choc de Michael Winterbottom (d'après Naomi Klein), autre réalisateur de daubes politiquement correctes, et bientôt L'encerclement du Québécois Richard Brouillette, qui enfonce des portes largement ouvertes depuis longtemps en criant haro sur le néo-libéralisme comme tout le monde. D'ailleurs je devrais être en train de regarder le film de Serreau en ce moment même. Mais j'ai zappé au profit d'un docu en DVD sur le chanteur Youssou N'Dour, artiste qui lui aussi en tient une couche côté politiquement correct. D'ailleurs quand on parle de mondialisation ou d'alter-mondialisme, c'est un peu la même chose. Voir le phénomène de la world music, représenté par N'Dour, qui n'a rien produit de formidable. Je ne sais plus quelle était la phrase de Jean Renoir sur le fait que tout ce qui est local a une valeur universelle. Moi je suis persuadé que tout ce qui est d'emblée conçu comme universel manque cruellement de saveur. Tout ça pour dire que le documentaire est vraiment le genre le plus sacrifié du cinéma. Les chefs d'œuvre passent dans les festivals, parfois à la télé, mais presque jamais dans les salles. D'un autre côté des ersatz de magazines télé (comme cette semaine Arropiero, le vagabond de la mort, qui ressemble comme deux gouttes d'eau aux émissions racoleuses de fait-divers de Hondelatte ou Morandini) sortent à la pelle, sans rime ni raison. Certes, il y a des exceptions, comme bientôt le nouveau Nicolas Philibert (Nénette, sur un orang-outan du Jardin des Plantes), que je n'ai pas vu, ou le splendide Despues de la revolucion (sur un séjour à Buenos Aires) de Vincent Dieutre, vu hier. Il y a eu aussi les films de Gheerbrant sur Marseille l'an dernier, et d'autres. Mais dans l'ensemble, la diffusion du documentaire me semble totalement anarchique et irrationnelle. Je dois dire pour ma part que si je pouvais y trouver mon compte (gagner ma vie), je ne refuserais pas de me reconvertir dans la critique de documentaire et de laisser tomber la fiction. Mais en général les gens qui me donnent du travail ne jurent que par "les histoires"

aperçu un bout des Demoiselles de Rochefort qui illustre un clip du groupe Best Coast, et devant cette grâce, ce côté pré-Starship Troopers du film, je me suis dit que finalement j'ai peut-être loupé Jacques Demy. A vérifier lors d'une réédition ou rétrospective. J'ai bien quelques DVD ici, mais Demy en DVD, bof

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