11.6.09

bo o m

k noir et blanc factice de Somers Town, où l'on sent tout de suite la couleur, qui mettra du temps à arriver, puisqu'il faut attendre la dernière bobine – pseudo film de vacances de touristes à Paris. Problème dont je sais quelque chose puisque mon film Crime tourné en noir et blanc 16mm est devenu une espèce de gloubiboulga en 35mm couleur à cause des cinq premières minutes repiquées sur une VHS de 1991. Mais au moins, moi, j'annonce la couleur, et par contraste le noir et blanc du reste du film (60 minutes) est à peu près plausible. Reste le médiocre kinéscopage dû au manque de moyens, qui transforme les personnages en ectoplasmes moirés et solarisés, soulignés d'un liseré blanc dans les plans les plus contrastés. Bref, pour l'instant je laisse ce désastre en chantier et me replonge dans mes autres projets (Neige, Sable, NY80).


Grido de Pippo Delbono. La fausse bonne idée du film brut de décoffrage du théâtreux sauvage et otentik, style scrapbook. Seule sa relation bizarre avec le "fou" Bobo, devenu membre de sa troupe, parvient à soutenir l'attention. Beaucoup plus soft que Le roi de l'évasion de Guiraudie, mais avec lequel on peut le rapprocher en raison de leur gérontofolie/philie. Vu aussi un navet coréen (Le grand chef) dans une copie vidéo presque aussi pire que le prologue de mon film. Un spectateur bedonnant me traite de pauvre type dans le noir parce que je m'entretiens calmement de la médiocrité technique de la projo avec JM, critique d'un journal du soir. Very bad trip : oui, titre français bien trouvé (en anglais c'est Hangover : gueule de bois). Bancs publics : rétro, foutoir et obsession incompréhensible du cinéaste pour l'univers d'Hergé (il met la fusée d'On a marché sur la lune dans tous les coins). C'est déroutant. L'aspect Lubitsch du premier sketch, Tati du dernier (le meilleur) dans la quincaillerie, gratuit de celui du milieu dans le square. Mais c'est incroyablement vieillot. Comment fait-il pour avoir un esprit aussi poussiéreux (et une boucle d'oreille) ? Il y a des gens qui m'échappent. Encore, Otar Iosseliani, on comprend (l'âge, l'origine géographique). Mais Bruno Podalydès ? Et puis pourquoi toujours Versailles ? Manifeste de la vieille France ?
La femme invisible, très bonne idée mal traitée, du moins pas rigoureusement. Soit elle est vraiment invisible, soit personne ne la voit, soit on peut la toucher, soit elle est totalement immatérielle. Dans le film c'est un peu de tout ça, de façon aléatoire et approximative. Donc, pas intéressant…
Pendant ce temps on va racheter le journal qui héberge ma prose (Les I***) et une grève fait encore sauter ma chronique du samedi dans L'Humanité