11.1.10

Eric Rohmer

Eric Rohmer est mort à 89 ans. La dernière fois que je l'avais aperçu, sortant du musée de Cluny, il me semblait mal en point (très loin du svelte marcheur avec sac à dos que j'apercevais jadis dans le métro ou le RER). Dommage. C'était mon préféré de la Nouvelle Vague avec Godard. A chaque fois que je parle de la spécificité du cinéma français, je cite Rohmer. Il représentait avec Renoir la quintessence de l'esprit français.
— suite………………… quand je parle d'esprit français, ce n'est bien sûr pas au sens nationaliste (il n'y a pas de grands artistes nationalistes, Dieu merci), mais c'est aussi presque un peu péjoratif. Ce que j'entends par esprit français, c'est une science ornementale, un raffinement extrême pour dire ou enrober des futilités. Rohmer c'est l'insoutenable légèreté de l'être français. Comme Proust. Des artistes sans la moindre profondeur mais d'une immense élégance. La quintessence du style français reste le jardin du même nom : de vains entrelacs d'une délicatesse infinie. Pour moi, la force de Rohmer était de filmer des pièces de théâtre comme des documentaires. Personne d'autre ne l'a fait, dans aucun autre pays. Voilà sa spécificité

Clint Eastwood n'est pas mort. Je boycotte son Invictus, mais il m'a encore énervé tout à l'heure sur les Champs Elysées où on a placardé des dizaines de photos géantes de ses films. Redneck déguisé en humaniste, il représente pour moi ce que l'Amérique a de plus obtus et hypocrite (contre exemple parfait : Ford)

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