29.1.10

aCT

feuilleté Le Film Français et constaté que le seul pays sur 16 à résister à l'invasion avatarienne, dans le tableau hebdomadaire du box-office international, était la Suède, où le ?@&*£! de Cameron est bon deuxième, loin derrière un thriller local nommé Snabba Cash (Easy Money)

autre constat : le 31 mars, on annonce pas moins de quatre films réalisés par des acteurs : celui de Anne Le Ny (Les invités de mon père), qui n'est certes pas une mégastar ; celui de Francis Kuntz (Henry), pensionnaire de Groland, à l'origine auteur de BD, qui profite apparemment de la brèche ouverte par ses petits camarades Kervern et Delépine ; celui de Judith Godrèche (Toutes les filles pleurent) — sans commentaire ; et celui de Pascal Elbé (Tête de turc). J'oubliais, la semaine suivante il y a celui de et avec Julie Delpy (La comtesse), devenue réalisatrice à part entière… Le but n'est pas de dire : les films d'acteur c'est pas bien. Mais plutôt constater un glissement persistant. Tous les comédiens ne réalisent pas des comédies. Mais c'est une tendance. Je dégagerais une sous-tendance : celle des comiques qui réalisent des comédies. Ils sont légion. Tous les Nuls y sont passé (ou presque) ; les Robins des bois, idem. Etc. A priori des gens qui ne voient dans le cinéma qu'un vivier parodique. Ils ne font donc que des imitations de films (genre celui de Jean-Paul Rouve sur Spaggiari, parodie de polar seventies). Des imitations, ça veut dire en général des œuvres destinées à faire rire par leurs approximations. La plupart sont des gens apparus à la télévision, qui ne forme guère, quoi qu'on dise, à l'exigence esthétique, du moins pas les sketches comiques. La comédie est un genre qui marche toujours, surtout s'il y a du second degré et de l'action. Bref, les comédiens/acteurs/frimants de tous poils ont toutes les chances de pouvoir réaliser leur daube, à condition qu'ils aient une petite notoriété télévisuelle (équivalent d'une grande notoriété cinématographique). Cette notoriété est donc la valeur absolue qui décide de la réalisation d'un film, en général tourné pour le cinéma, mais en réalité destiné à la télévision. D'où un appauvrissement permanent et croissant du cinéma français. Ce qui le mine ce cinéma français, bien plus que l'américain, moins sensible aux aléas sociétaux, c'est précisément l'emprise de la société, du commerce et des médias. On fait deux films sur Coco Chanel, en partie pour promouvoir un produit commercial typiquement français (la marque Chanel) ; idem pour Gainsbourg dont on doit vouloir relancer le catalogue de chansons. Les cinéastes-cinéphiles, les inventeurs, n'ont plus qu'une place minuscule dans cet océan de produits où le cinéma n'est qu'un support parmi d'autres

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