30.12.09

AXI-den

juste quelques mots sur Accident — je rappelle que ne fais pas de critiques ici. Ça me soûle de parler de ce film sans intérêt, mais ça m'énerve que la presse académique le couvre de louanges. D'une part il y a ces soi-disants accidents mis en scène par le héros sans nom. Il maquille des meurtres en faux accidents. Une pure vue de l'esprit. Qui y croit, à part lui et les asiaticophiles complaisants ? Exemple : la séquence ridicule où il prévoit que tel personnage sera aveuglé par un pare-brise et sera "inévitablement” conduit à se faire renverser par une auto ou à recevoir un truc sur la gueule. Le cinéma c'est une question de croyance pas de postulat élégant. Par ailleurs, il y a en filigrane l'histoire de la femme du héros, qui reste un embryon de scénario émotionnel complètement sous-développé. D'autres choses achèvent de nous achever (un vrai accident qui a l'air d'un faux, un suspect qui n'a rien commis de réel). On est dans le faux semblant permanent, à des années-lumière des mécanismes implacables des thrillers millimétrés. Ici c'est plutôt du bluff à la puissance 10, de la farce grossière. Un peu la veine de Mad detective de Johnnie To (le producteur d'Accident) ou du film collectif Triangle, que j'avais eu du mal à digérer en raison de leur style (volontairement ou involontairement) parodique. Cela ne m'empêche pas d'énormément apprécier le Johnnie To sobre et classique de Election ou de PTU. Je suis impatient de voir PTU2, qu'il vient de tourner…
Je pense que je préfère encore le Accident de Losey — que je n'ai certes pas revu depuis des lustres, et dont je ne suis pas sûr qu'il tienne encore la route (ha). Enfin, tout sauf ce simulacre

citez-moi un grand réalisateur de télé, un seul !

P.S. le problème c'est que la télé est un flux indifférent et indifférencié, un tout organique, et que le cinéma est totalement le contraire, un art du prototype, de l'objet graphique. C'est sans doute pourquoi je n'ai jamais été exalté par aucune série télé. Il n'y a rien à voir à la télé. C'est un bain amniotique, avec tout ce que ça a d'englobant, de dégoûtant. En revanche je pense que la télé libère certains cinéastes. Pour moi, Lars von Trier est un réalisateur pénible, lourd, et insistant. Mais je trouve qu'avec sa série télé The Kingdom (in French L'Hôpital et ses fantômes) il a trouvé un style plus ludique, plus allumé, et surtout moins appuyé et m'as-tu-vu. Cela reste son meilleur travail à ce jour — si tant est qu'on s'intéresse à ce cinéaste pas vraiment indispensable

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