26.12.09

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(je sais je me répète) on raconte régulièrement que le cinéma en relief a fait d’immenses progrès. Du pipeau : rien n’a changé depuis trente ans. Ça se perfectionne un peu, mais à peine. On a beau utiliser un projecteur au lieu de deux à la fois, le principe des lunettes et de la projection polarisée datant des années 1950 est conservé. Ouais, les lunettes ne sont plus en carton. Super. On utilise parfois le système (avec lunettes) à cristaux liquides, mais si c’est celui que j’ai vu plusieurs fois (où les verres clignotent alternativement), ça ne change pas grand chose. Il y a un problème majeur, dont personne ne semble avoir conscience : l’image est fortement assombrie par les lunettes. Pendant la projection d’Avatar, j’ai constaté que l’exposition était meilleure (et le film presque regardable) sans les lunettes. Je ne comprends pas pourquoi cela n’est pas réglé en amont ; en surexposant le film au tirage on obtiendrait une luminosité à peu près normale avec les lunettes assombrissantes.

Je ne vois qu'une explication à cette frénésie du relief : compliquer énormément la tâche des pirates qui refilment les films dans les salles pour les diffuser sur le net. Si on me laisse le choix, je préfère nettement la solution 2D, moins contraignante pour le nerf optique. Je ne suis pas un foudre de technique, mais je me suis toujours intéressé aux progrès du cinéma et j’ai toujours été à l’affût. Mon tout premier article pour les Cahiers du cinéma, en 1982, aurait dû être un long historique du cinéma en relief. Article jamais publié, qui fut immédiatement suivi par un compte rendu des balbutiements du cinéma holographique — qui fut publié, lui. Car en 1982, on réalisait des films en relief holographique. C’est à dire qu’on pouvait obtenir l’impression de la troisième dimension sans prothèses visuelles. Evidemment, c’était extrêmement primitif, mis au point par deux cinéastes expérimentaux (Claudine Eizykman et Guy Fihman). Mais ces recherches étaient prometteuses. On entrevoyait une vraie révolution. Elle n’a pas eu lieu. Pourquoi ? Au lieu de perdre son temps à améliorer le cinéma polarisé, pourquoi n’a-t-on pas misé à fond sur le cinéma holographique ? Ce que j’ai vu était une préhistoire, mais elle était impressionnante. James Cameron aurait pu allouer une partie de ses millions de dollars à explorer ce domaine encore vierge. Lorsque le cinéma holographique sera opérationnel, il rejoindra les rêves de la SF, où l’on projette son double à distance. On peut parier que le cinéaste le plus commercial du monde, qui n’est pas un vrai précurseur puisqu’il ramasse toutes les idées qui traînent et plagie tout ce qu'il peut, sera coiffé au poteau par un collègue moins mercantile. Espérons qu’à ce moment là, ce rapace ne ramènera pas encore une fois la couverture à lui.

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