29.12.09

ruizien

entretien inédit sur mon blog spécifique (clic : ®) avec Raoul Ruiz (années 1980). Il y parle de son rapport à la musique de film. Il est de bon ton de dédaigner ce cinéaste chilien jadis fort prisé (il y a vingt-cinq ans les Cahiers du cinéma lui consacraient un numéro spécial). Amnésie désolante. C'est un peu comme si on jetait aux oubliettes Luis Buñuel. Ruiz n'est peut être pas aussi important, mais son cinéma a aussi toujours cherché à renouveler la narration, à prendre des chemins de traverse. Il m'a parfois ennuyé, mais j'ai toujours été intéressé voire fasciné par ses propositions. Un peu comme Godard. Ruiz appartient à une époque où l'on expérimentait beaucoup sur la forme en partant de la tradition. C'est un cinéaste post (hollywoodien, moderne). Aujourd'hui on est à fond dans le néo. Les naturalistes, les socio, les psycho, ont gagné, au détriment des formalistes. Certains cinéastes ont même retourné leur veste, comme Garrel, s'orientant vers un cinéma psychologique auquel ils tournaient précédemment le dos. Enfin, ce n'est pas le pire. Le pire ce sont les Honoré, les Kechiche, les Desplechin, qui font un cinéma néo-Nouvelle Vague, néo-académique, bourgeois ou social, qui renoue avec un style et une forme complètement discursifs, théâtraux, télévisuels. Le cinéma régresse en n'osant plus rien de différent et en retournant à la narration la plus attendue. La critique applaudit. A la limite en France, la nouveauté c'est l'engouement des intellos pour le cinéma de genre (surtout le polar et un peu le fantastique). On encense la conjonction de l'événementiel et du culturel à travers le biopic : Piaf, Coluche, Mesrine, bientôt Gainsbourg…

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

no entiendo