20.6.10

bye bye les touristes !

n'importe quel réalisateur normalement constitué peut réaliser n'importe quelle sorte de film. Tout est (quasiment) une question de production (pas de moyens, de production). Seuls les cinéastes qui réalisent les films que personne n'a envie de faire, ou dont personne n'a l'idée, ou dont les sujets ne correspondent pas à des modes médiatiques, sociétales, voire vestimentaires, ont un quelconque intérêt. Ils manquent plus que jamais à une époque où la normalisation bat son plein et où cette normalisation trouve des zélateurs, intimement persuadés que c'est dans le conformisme, la ressemblance que réside désormais la subversion. Paradoxe dur à avaler, mais qui existe, hélas. Bref, si on vous offre de tourner un film d'action à effets spéciaux avec des vaisseaux spatiaux et des dragons (oops !), ou une comédie sur les branchés de Ibiza, ou un documentaire sur les derniers caravaniers du Sahel, refusez et faites exactement le contraire : une comédie sur la passion de Freud pour la cocaïne, un drame sur une veuve caissière de supermarché à Limoges en 1967… Evidemment il y a les cas rares, ceux qui peuvent réaliser des œuvres sur les thèmes les plus éculés et s'en tirer brillamment. Mais je dis ça comme ça car je n'en ai pas en tête (qui a dit Godard ?)

P.S. Zut ! j'apprends que David Cronenberg tourne justement un film sur la rencontre de Freud et Jung — A dangerous method. Mais, vu le bonhomme, je doute que ce soit une comédie. Quoique faire interpréter le père Sigmund par Viggo Mortensen soit assez loufoque. Pauvre Cronenberg. Je regretterai toujours qu'il ait abandonné la série B fantastique (sa deuxième mauvaise idée est de préparer un sequel des Promesses de l'ombre !)

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