
un mythe commence…
"il m'a fallu beaucoup contempler d'ombres pour pouvoir faire avancer mon rêve d'ombres. Et ensuite il m'a fallu beaucoup de rêve et de contemplation pour mettre les deux ensemble, et véritablement voir dans les ombres ce que je voyais dans mon rêve" C. C.
† l’ennui avec L’autre monde c’est que la partie virtuelle, l’univers du jeu Black hole, est infiniment plus belle que la partie réelle. Grosse déception par rapport à Qui a tué Bambi ?, le premier film de Gilles Marchand, qui baignait vraiment dans un climat mystérieux d’un bout à l’autre. C’est pas comme Summer Wars, ou la partie réelle (dessinée) est aussi réussie que la partie virtuelle (dessinée). Mais que voit on en lisant le générique ? Que le réalisateur de la partie Black Hole de L’autre monde (qui entre parenthèses porte le bien plus beau titre de Black Heaven en anglais) n’est pas Gilles Marchand mais Djibril Glissant. Moralité : j’ai beaucoup aimé le film de Djibril Glissant inclus dans L’autre monde. Tout comme j’avais nettement apprécié le premier long métrage de Djibril Glissant (malgré quelques réserves sur le scénario), intitulé L’éclaireur. Je le clame donc tout haut ici : Djibril Glissant est un cinéaste dont la France ne peut pas faire l’économie. Je somme Monsieur le Ministre de la Culture de lui accorder dare dare les moyens de tourner le film qu’il souhaite. Facétieux le Djibril, il a utilisé l’image de l’avatar Gordon (de Black Hole) comme photo sur Facebook. Une manière comme une autre de signer son œuvre. Bref, allez voir L’autre monde et fermez les yeux pendant les parties live, parfois embarrassantes… † "A dix-huit ans, Hemmings a déjà vécu plusieurs vies. Il décide alors de relancer sa carrière d'acteur." - J'adore cette phrase de Wikipédia
Apparemment David Hemmings, vedette de Blow-up et de Profondo rosso, fut chanteur d'opéra dans son enfance. A 38 ans, il a dirigé David Bowie, Kim Novak et Marlène Dietrich dans le même film (Just a gigolo). Dernière apparition au cinéma de la diva teutonne
† n'importe quel réalisateur normalement constitué peut réaliser n'importe quelle sorte de film. Tout est (quasiment) une question de production (pas de moyens, de production). Seuls les cinéastes qui réalisent les films que personne n'a envie de faire, ou dont personne n'a l'idée, ou dont les sujets ne correspondent pas à des modes médiatiques, sociétales, voire vestimentaires, ont un quelconque intérêt. Ils manquent plus que jamais à une époque où la normalisation bat son plein et où cette normalisation trouve des zélateurs, intimement persuadés que c'est dans le conformisme, la ressemblance que réside désormais la subversion. Paradoxe dur à avaler, mais qui existe, hélas. Bref, si on vous offre de tourner un film d'action à effets spéciaux avec des vaisseaux spatiaux et des dragons (oops !), ou une comédie sur les branchés de Ibiza, ou un documentaire sur les derniers caravaniers du Sahel, refusez et faites exactement le contraire : une comédie sur la passion de Freud pour la cocaïne, un drame sur une veuve caissière de supermarché à Limoges en 1967… Evidemment il y a les cas rares, ceux qui peuvent réaliser des œuvres sur les thèmes les plus éculés et s'en tirer brillamment. Mais je dis ça comme ça car je n'en ai pas en tête (qui a dit Godard ?)
s a b l e

Deux facteurs l'expliquent : la presse qui a généreusement accompagné la sortie de mon magnifique chef d'œuvre inoxydable et moulé à la louche et, effet concomitant, les billevesées de Isabelle R. sur son propre blog. Si c'est tout ce que produira la sortie de mon film, je préfère arrêter ce blog tout de suite. Si tous les fainéants du monde, si tous les touristes du net voulaient se donner la main et, au lieu de lire ce blog, se rendre toutes affaires cessantes rue Francis de Pressensé dans le 14e arrondissement de Paris à 20 h un soir pour voir mon œuvre obscure et mille fois plus intense et personnelle que ce que je suis en train d'écrire là, eh bien ce blog aurait servi à quelque chose, et la nécessité de la critique de cinéma se trouverait confortée, comme défricheuse de territoires vierges et passeuse de bibelots rares et fragiles. Quant aux provinciaux et aux étrangers, je ne sais pas, moi, louez un bus, affrétez un charter ! (Les Normands devraient avoir droit à une séance de rattrapage puisque Crime est programmé au Café des images de Hérouville [près de Caen] dans peu de temps)