26.2.10

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ceux qui adorent les chroniques de Stéphane Guillon, qui pallie son absence d'humour par une sorte d'emphase hystérique, seraient bien avisés d'aller voir le film Le temps de la kermesse est terminé, dont il tient le rôle principal. Ils comprendront encore mieux les limites de son jeu et de son esprit

j'ai pu me faire un peu avoir par certains films du Coréen Kim Ki-Duk, mais depuis le précédent, Souffle (où une femme au foyer tombait amoureuse d'un meurtrier emprisonné), j'ai compris qu'il représente exactement ce que j'abhorre au cinéma : le maniérisme gratuit, le symbolisme pesant, la poésie à deux balles. Dans le dernier, Dream, que j'ai eu la malencontreuse idée d'aller voir, l'héroïne se transforme en papillon et va se poser délicatement sur le corps inanimé du héros suicidé dans la neige. Au secours ! D'une certaine manière j'étais synchrone avec le film puisqu'il parle de rêves (cf. titre) et que j'ai dormi par intermittences durant la projection. J'en ai tout de même trop vu de cette fable idiote qui commence ainsi : un homme rêve d'un accident de voiture et se réveille. Au lieu d'aller boire de l'eau ou de se rendormir comme tout le monde, l'abruti se lève, prend sa bagnole et se rend sur les lieux de son rêve où, naturellement, il découvre une auto accidentée. On croit qu'il va s'agir d'un remake de Médium, où quelque chose d'approchant. Mais c'est bien plus pénible.
Pourtant, au milieu de ce récit sur-signifiant et lourd omme une enclume où les héros sont à tour de rôle habillés tout en blanc ou tout en noir (au cas où on n'aurait pas pigé), il y a une espèce de moment de grâce, où pendant quelques minutes, ça n'essaie plus de raconter quoi que ce soit. Ça m'a rappelé cette idée qui me travaille de temps en temps : un film de fiction sans récit ou presque. Ça semble absurde ou impossible, mais je prétends que non. Il suffit de ne raconter pas grand chose, de prendre le temps de le faire, et surtout de décomposer le réel. Filmer la brise sur des cheveux, la fabrication d'un outil, une conversation simple et incidente. L'intérêt c'est qu'il y ait de l'action, des actions, mais pas d'intrigue. Une intrigue suscite l'attention du spectateur, elle génère de la tension. Mais c'est aussi une limite.
Il y a tout de même une chose que j'ai adoré dans ce film aussi prétentieux que son titre (Dream), enfin en partie : la musique. Vers le moment où les héros sont dans un temple et s'amusent avec des cloches et des objets, il y a un passage de musique qui “pleure” — comme lorsqu'un projecteur est défectueux — que j'ai trouvé envoûtant. Je ne sais pas si c'est du synthé. L'autre jour, je louais les compositeurs des pays de l'Est. Mais il semble qu'en Extrême-Orient aussi, il y ait des musiciens inventifs (celui-ci s'appelle Ji-Park). On ne peut pas tout avoir
Cela dit, je ne mets pas tous les cinéastes coréens dans le même sac, puisque Hong Sang-Soo m'a ravi avec son beau doublé de l'an dernier : Night and day et Woman on the beach

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