8.10.09

OLDSCHOOL=goodschool

k je dis régulièrement du mal du cinéma français, y compris des valeurs sûres de la cinéphilie bien pensante. Mais je suis obligé de me rendre à l’évidence : les deux films qui m’ont le plus impressionné, décoiffé, espanté depuis plus d'un mois sont bien français et signés par des vétérans d’âge canonique. D’abord il y a eu le Cavalier, Irène, élégie discrète et délicate, qui plus est truffée de natures mortes, ce qui n’est pas pour me déplaire. Et puis voilà le Resnais, Les herbes folles, qui vient de me désarçonner dans le bon sens grâce à sa folie raisonnée, son absence totale de cartésianisme, sa façon virevoltante d’adopter la logique du rêve plutôt que celle du bon sens social. Ça décape plaisamment les méninges. Pourtant, pris un par un, aucun des éléments (filmage, musique, effets baroquisants à tous les étages) ne correspond à ce que j’apprécie. Je suis plutôt pour le jansénisme de Cavalier que pour les entrelacs et les fioritures. Le Resnais est un peu chargé, non exempt de redondances. Infime exemple que personne ne remarquera : l’ouverture du hangar à avions se fait en deux plans de même valeur. Mais pourquoi deux plans au lieu d'un seul ? Le second ne sert strictement à rien et le premier, sublime, gagnerait à être allongé. Mais en fait on s'en fout. Je prends le tout tel quel. Pourtant avant de le voir c'était pas gagné. J’étais dubitatif, notamment à cause de la présence d’éternels pensionnaires du cinéaste, comme Dussolier et Azéma. J’avais de surcroît été passablement agacé par son opérette archaïque Pas sur la bouche et avais loupé le suivant (Cœurs). Mais là, je souscris à tout ce qui s’est dit (de bon) sur le film à Cannes. Comment peut-on rester aussi génialement fou à 87 ans ? Idem pour Sabine Azéma, bien moins âgée évidemment, mais tout aussi barrée, dont j’adore la gestuelle et la façon de se mouvoir (je n’en dirais pas autant d’Amalric, la seule erreur de casting du film). Décidément, ce précis de solitude zinzin est un délice…
k un autre qui remonte dans mon estime : Guy Maddin, avec son wellesien Winnipeg mon amour. Décidément, tout baigne

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