6.10.09

<““maelstromforever””>

il n'y a qu'à voir les films de Megan Fox pour comprendre où elle va : droit dans le mur. Combien de temps arrivera-t-elle à empêcher ses implants et ses faux trucs d'imploser ou de se faire la malle ? Problématique résumée par le titre et accessoirement par le film Jennifer's body, où il lui faut sans cesse ingérer de la chair fraîche pour conserver son look bimbo. Son conflit avec Michael Bay provient du fait qu'il l'avait transformée en poster pour camionneurs alors que son vrai fantasme c'est de devenir la star des T-shirts heavy metal.
j'attendais beaucoup de Richard Kelly, mais j'ai compris avec The box que j'avais fait fausse route. Mes craintes exprimées à la vision de la bande-annonce se sont confirmées. Pendant la projection, je suis passé par toutes les couleurs avant de revenir à la case départ. Le début m'a rendu assez dubitatif (cette histoire de boîte, de yin et de yang). La suite m'a donné à penser que je m'étais trompé et qu'en fait Kelly mettait au rancart son énoncé de départ pour amorcer d'incroyables volutes baroques où les histoires de boîte, de bouton à pousser, allaient être englouties dans un vertigineux vortex narratif. Et puis non, il retombe sur ses pieds, l'idiot. (Et il croit super chicos de se référer à
Huis-clos, cette sombre chose poussiéreuse de J.-P. Sartre). J'ai commencé à douter à partir du moment où les effets spéciaux ont été exhibés comme dans un tableau de Magritte. Cf. cette histoire sans queue ni tête de portails aquatiques — qui font très Stargate — dans une bibliothèque. Pour Kelly, l'Au-delà est mouillé. Référence à la gestation intra-utérine ? Ensuite, il y a cette dualité permanente, le côté moraliste, punition divine. Si je ne m'abuse c'est quasiment la Genèse ; le bouton poussoir remplaçant la pomme mangée par Eve. Femmes fatales. Symbolisme, fable, morale, religion, curé… Péché originel. Kelly anéantit l’espoir que j'avais depuis Donnie Darko (je n'ai pas vu Southland Tales) de l'intégrer au club fermé des beaux bizarres du fantastique hollywoodien. Le seul à ne m'avoir jamais déçu dans ce registre (sauf un peu avec La fille de l'eau), c'est M. Night Shyamalan (Christopher Nolan est parfois intéressant, mais moins fulgurant), qui est revenu en force avec l'époustouflant Phénomènes.
The box s’enferre dans ses
dilemmes cornéliens et châtiments divins dignes du Yahvé de l’Ancien Testament, avec ses épreuves cruelles et gratuites (rappelant l'histoire d'Abraham et son fils). Moralisme à deux balles corroboré par la fin, boucle parfaite mais vaine, signifiant à ces pauvres Terriens leur absence de libre-arbitre. Qu’est-ce que c’est vieillot ! A la rigueur, on peu comprendre ce schématisme dans le cadre d’une nouvelle un peu gag de Richard Matheson (dont le film est tiré, mais que je n’ai pas lue). Ça conviendrait très bien à un Au-delà du réel ou à une Quatrième dimension d’antan en beau noir et blanc [je ne croyais pas si bien dire ; ça a été justement adapté dans une 4e dimension]. Dans un cadre raréfié, synthétique, minimaliste, bressonnien, on pourrait presque éprouver du plaisir. Mais là, on se barbe en attendant la fin de la visite guidée du plateau. On sent le délayage permanent du matériau originel. Car Kelly semble surtout s’être amusé à reconstituer toute la NASA, toutes les années 1970. Une vraie pièce montée avec 975 figurants, 2000 bagnoles. Il y a certes de beaux moments car l’auteur de Donnie Darko n’est pas un nul, mais rien ici ne fait vibrer comme le lapin maléfique… La grâce Kelly est morte

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