29.9.09

----rappptttttttttttttssssssoooocialismmmm……

k au lieu de se focaliser sur un cinéaste de 76 ans arrêté en Suisse pour une vieille affaire dont on n’a que faire, pourquoi ne s’intéresse-t-on pas plutôt à un cinéaste suisse de 78 ans toujours actif qui vient de tourner un film au titre qui tombe à pic car il met les pieds dans le plat ? C’est Socialisme et c’est le dernier Godard, sur lequel on trouve peu d'échos, bien que la bande-annonce (clic h) donne envie. On craint un peu qu’en ressortant sa sempiternelle marotte Israël/Palestine, le vieux barde de Rolle redise ce qu’il a déjà dit maintes fois. Mais apparemment le propos est bien plus vaste (l'argent ou plutôt l'or, topique très suisse, est au centre de cet essai). J’ai beau ne pas adorer le cinéma de Godard, il m’intrigue et me stimule plus que le moindre Chabrol ou Rivette, qui n’en finissent pas de délayer le théâtre et le polar. Et puis dans quel autre film pourra-t-on trouver Alain Badiou, Elias Sanbar et Patti Smith dans un même bateau voguant au large de la Méditerranée ? Rien que les cuts bien cut de la bande-annonce me ravissent. Et puis je suis assez fier que Godard ait donné le rôle principal féminin de Forever Mozart à une actrice inconnue de mon premier court métrage (Madeleine Assas)…
k aujourd’hui, les films des années 1970-80 nous paraissent incroyablement suréclairés. On opte maintenant pour un rendu plus naturaliste, que ça soit en pellicule ou en vidéo. Mais par la même occasion on a perdu en définition et en densité de l’image. Parfois c’est un choix assumé, qui correspond vraiment à une économie pauvre, comme le home-movie de Cavalier dont je parlais hier (tourné en DV). Mais souvent c’est un pis aller. Ah oui, les années 1970… C’est à ça que je pensais en regardant Rapt, interminable thriller à l’ancienne de Lucas Belvaux, qui rappelle les grandes heures du cinéma de qualité à la française, entre Francis Girod, Georges Conchon et Jacques Rouffio (avec un zeste de Sautet). Transposant à notre époque l’enlèvement du baron Empain (affaire de 1978), Lucas Belvaux semble avoir en même temps voulu imiter le cinéma guindé et cossu de l’ère giscardienne ; tableaux pompiers des mœurs bourgeoiso-politico-policières où, des businessmen aux flics, tout le monde cause sur un ton flûté, et où tout le monde s’appelle “mon vieux” dans des apparts haussmanniens croulant sous les lambris dorés. La mise en scène se confond avec le sujet. Qu’on ne parle pas de “critique de la société”
k comme je suis un zappeur plus ou moins chronique, souvent, entre deux films, ou après, je fais un petit tour des chaînes hertziennes. Et il n'est pas rare que je sois plus impressionné par ce que je vois à la télé que par les films que je vois en salle. En tout cas, aujourd'hui, entre deux grosses fictions plus ou moins policières (Rapt et Mensch), j'ai fait — grâce à France 5 — une petite incursion chez les Adi, peuple primitif ("premier", comme dirait Chirac) de l'Himalaya, qui ressemble assez aux Indiens d'Amazonie. En tant que documentaire ça ne vaut pas grand chose, mais en tant que document c'est fort, notamment sur certaines activités, certaines caractéristiques de ce peuple, pour qui l'économie de moyens, la frugalité et la rationalité sont un art. A côté de ça tout le reste est littérature

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