k "c'est un film de faible intensité sur un événement d'une grande puissance", a écrit justement un journaliste du Hollywood Reporter à propos de cette horreur intitulée Taking Woodstock et rebaptisée pour sa sortie française Hôtel Woodstock. Une fiction sur les coulisses du festival de Woodstock en 1969. On ne voit jamais ce qui est l'essentiel de l'événement : les musiciens (mythiques) sur la scène. Le sujet c'est comment un petit homo new yorkais, gentil et tout, se libère de ses parents archaïques en déclenchant involontairement le plus grand festival pop de l'histoire. Passons sur le fait que dans les coins Ang Lee saupoudre un peu toutes les avancées morales et idéologiques possibles (la gay friendly attitude, l'écologie, etc). Le problème c'est qu'il y a déjà eu un film sur Woodstock, qui est sans doute le plus célèbre documentaire jamais tourné. Et, que fait Ang Lee, la plupart du temps ? Il IMITE le documentaire (même stylistiquement, en employant le split-screen à gogo). Une fiction qui imite servilement un documentaire. Taking Woodstock, le film le plus con de l'année.
Le cinéma est "l'imitation de la vie", OK, mais une fiction qui se contente de copier un documentaire sur un événement donné, sans repenser une seconde le problème/sujet, est un cas de lobotomie clinique. De quoi vous dégoûter du cinéma, comme processus de singerie terminale. La meilleure mise en abyme de Woodstock se trouve dans un film de SF des années 1970, Le survivant (The Omega Man) de Boris Sagal, histoire de fin du monde où Charlton Heston joue un homme seul entouré par des zombies hostiles. Il se passe Woodstock dans une salle délabrée, et il en répète tous les dialogues. Cette vision hypnotique du film est bien plus forte que la reconstitution bête et laborieuse et de Ang Lee, faiseur sans âme, dont la versatilité est synonyme de cynisme.
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