6.4.10

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première remarque : théoriquement, les Coréens sont des continentaux (quoique la Corée soit quasiment une presqu'ïle), séparés des Japonais par la mer alors que les Chinois sont leurs voisins. Pourtant ils ressemblent plus (physiquement) aux Nippons. Ils ont les mêmes attitudes, le même mode de vie. Les Coréens sont des versions triviales et rigolardes des Japonais.
deuxième remarque : lors de la projection du dernier film de Hong Sang-soo, Les femmes de mes amis, je m'étonnai du fait qu'une personne soit sortie de la salle pendant le film. Remarque non pas anecdotique, mais exprimant mon rapport au film.
troisième remarque : je ne sais pas si j'aime vraiment les films de HSS, leur mélange de dérision et de malaise, leur côté obsessionnel et désinvolte à la fois. Mais une chose est sûre : je ne peux pas me détacher de l'écran une fois qu'un de ses films a commencé. Pourtant a priori je suis plutôt rebuté par le cinéma psychologico-intimisto-amoureux. Il m'a toujours un peu gêné (parce qu'il me rappelle des mauvais souvenirs personnels ; je déteste par dessus-tout les films qui ressemblent à ma propre vie). Cassavetes me hérisse souvent (pas toujours) à cause de son hystérie. Pialat idem. Doillon idem. Chez Eustache ça passe mieux (et encore). Hong Sang-Soo est plus proche de Rohmer, naturellement, mais sur un mode moins ampoulé et précieux. Chez Rohmer il y a toujours quelque chose du classique, du prof de lettres (on ne parle pas de marivaudage pour rien). C'est à dire qu'il y a de l'élégance et de l'arabesque dans ses films. La forme narrative, discursive, prime le fond, l'essence. Hong Sang-soo est plus pragmatique. Il a autant d'humour que Rohmer et ses personnages papillonnent autant, mais il n'y a pas de réflexion artistique intense chez lui. Chez Rohmer si. Pour Hong Sang-soo, l'éternel questionnement est d'ordre égocentrique. Il se moque de lui-même ou des personnages qui le représentent, tout en se demandant presque avec émerveillement comment il a pu se comporter (souvent avec les femmes) d'une façon aussi désastreuse. Mais ce qui me plaît le plus c'est son côté terre-à-terre, décontracté, laid-back, matérialiste et fier de l'être (de toute façon, pour moi, être matérialiste n'est pas un défaut)
quatrième remarque : le cinéma de HSS me semble avoir beaucoup changé depuis ses débuts. Autrefois, si je me souviens bien, il avait quelque chose de beaucoup plus elliptique et déconstruit (parfois presque opaque). Maintenant il est proche de la ligne claire. Il a atteint une sorte de palier classique. Je ne le déplore nullement. J'apprécie autant les œuvres du début que les nouvelles. Simplement je les apprécie pour des raisons différentes. Si je devais douter de certaines ce serait de celles du milieu ; les films de transition. Mais encore faudrait-il que je les revoie pour me prononcer (de plus j'ai dû en louper deux ou trois)

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