k a priori et en théorie, on a toujours envie que tout finisse bien. Mais si on n’est en principe pas maso — en principe seulement — dans sa propre vie, il est de moins en moins évident qu’on ait envie de happy-end au cinéma. Quelques indices nous montrent qu’il est peut-être plus jouissif, voire plus moderne, que les films s’achèvent en Bérézina. Exemples parmi tant d’autres qui me viennent tout de suite à l’esprit : 500 jours ensemble, néo-comédie romantique branchée (et inconsistante), ou Les herbes folles de Resnais au final époustouflant. Ce qui nous ravit dans ces films, c’est d’un côté que le garçon n’épouse pas la fille (craquante), et de l’autre que la love story bancale entre deux personnes plus toutes jeunes s’achève par une autodestruction joyeuse. Moralité : il est devenu plus électrisant que tout ne rentre pas dans l’ordre. Le malheur devient un piment indispensable du récit. Autre exemple encore plus clair : The Box de Richard Kelly (qui avait certes déjà commencé très fort sur ce mode avec Donnie Darko), où le ver est dans la pomme depuis le début. En faisant à l'héroïne une offre qu'elle ne peut humainement pas refuser, on parodie la Genèse où Eve mange la pomme du savoir, qui la fait chasser du Paradis avec Adam. Ainsi, on en revient à ce grand livre de référence de notre civilisation, qui dit que tout est pourri depuis le commencement, et qu’on ne pourra atteindre le nirvana et connaître le happy-end que lorsqu'on aura été flingué
P.S. : on dirait que Yang Ik-June, cinéaste/acteur qui pourrait être l'équivalent coréen de Kitano, a lu ce blog puisque pour son film Breathless (genre cri primal à la limite de l'articulation), il a tourné un faux happy-end qu'il a entrelardé avec la vraie fin, dramatico-hystérique. Faut-il être vicieux !
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