"il m'a fallu beaucoup contempler d'ombres pour pouvoir faire avancer mon rêve d'ombres. Et ensuite il m'a fallu beaucoup de rêve et de contemplation pour mettre les deux ensemble, et véritablement voir dans les ombres ce que je voyais dans mon rêve" C. C.
31.8.10
26.8.10
métarthritique
† un des défauts récurrents de la critique, c'est non seulement la manie des comparaisons — ce film rappelle celui-là, n'est pas aussi bon que tel autre, etc —, mais aussi la manie plus pénible de resituer constamment le film dans l'œuvre d'un cinéaste. Bref, à chaque critique on nous ressert toute la filmographie du réalisateur, encore plus encombrante quand il travaille depuis trente ou quarante ans. Je ne dis pas que je suis exempt de ces travers. Je ne les méconnais pas, c'est tout. A mon sens, cette comparationnite aiguë masque souvent un manque d'idées sur l'œuvre dont on parle
P.S. C'est quoi cette réhabilitation de Benoît Jacquot ? Faut arrêter les conneries
25.8.10
zombi
† le retour de Lino Ventura dans 600 kg d'or pur, mixte de Un taxi pour Tobrouk et Le salaire de la peur. Quant à Le bruit des glaçons avec Gérard Philipe et Michel Simon, c'est le remake de La beauté du Diable. A propos de Blier il a lui même droit à une imitation : Notre jour viendra, version dévitalisée et sans panache des Valseuses. Le cinéma français se répète et se ringardise à vue d'œil
24.8.10
pff
† je ne m'attendais pas à grand chose de bon, mais là c'est le pompon. Notre jour viendra de Romain Gavras n'est quasiment rien à part une version délayée de ses clips, qui au moins avaient une certaine énergie, cultivaient un mystère (grâce à l'absence de dialogues). Ici on fout le bordel et on s'en fout. Mini-provoc même pas désespérée. La seule chose notable et incompréhensible pour ceux qui n'ont pas vu ses clips, c'est cette fixation sur les roux. A part ça, creux, creux, creux. L'impression qu'il n'a fait le film que pour les décors industriels du Nord. Et puis ?
P.S. Romain a aussi fait son film en réaction presque enfantine/infantile au cinéma moraliste et aux fictions de gauche de son papa, Costa-Gavras
2011, etc…
† pour le printemps et l'été 2011 on annonce la fin de la saga Harry Potter (ouf !), un deuxième remake de The Thing, Cars 2, Transformers 3, Kung fu panda 2, Fast (and Furious) 5, Pirates des Caraïbes je ne sais plus combien, et quelques autres dont je n'ai aucune idée, si ce n'est Rango, film d'animation 3D dont la vedette est un caméléon. Johnny Depp fait la voix et Gore Verbinski réalise. Il a refilé la franchise des Pirates au pénible Rob Marshall. Enfin, tout ça ne me touche pas beaucoup car je n'ai rien vu de cette série à part des bandes annonces peu ragoûtantes
En 2012 on aura droit à Madagascar 3, L'âge de glace 4, Spider-man reboot, Star Trek 2…
En 2025 il n'y aura plus de salles ni de films mais des programmes sensoriels à inhaler ou ingérer
23.8.10
c
† la théorie du complot repart de plus belle dans une nouvelle série que l'on présente comme un croisement de Lost et de 24 h. Le titre : The event. La bande annonce donne effectivement cette impression. Je sens que je ne vais pas louper ça…
P.S. Par ailleurs j'ai vraiment toujours l'intention de créer un nouveau blog et d'arrêter celui-ci. D'ailleurs je l'ai déjà créé, mais j'ai des idées compliquées pour sa présentation. Donc ce n'est pas encore pour tout de suite, mais ça ne saurait tarder
18.8.10
m
† sur le papier (et la bande annonce), ça a l'air d'un d'hybride de District-9, le film de SF sud-africain, de la mémorable farce fantastique sud-coréenne The Host, de La guerre des mondes de Spielberg/Wells, de l'adaptation de La route de Cormac McCarthy, du film apolyptico médical Infectés, et du Godzilla/Dogme de JJ Abrams, Cloverfield. Pourtant, malgré ce tombereau d'influences, Monsters, film de science-fiction britannique (semble-t-il) tourné au Texas et en Amérique latine, pour (dit-on) 15 000 $ par l'inconnu Gareth Edwards, seul à la caméra, avec en sus un preneur de son, me semble vraiment alléchant. Bande annonce : clic
P.S. l'explication de cette prouesse technique, qui est en soi une révolution — un film de SF spectaculaire tourné avec un budget de court métrage — réside sans doute dans le fait que Edwards est à l'origine un spécialiste d'effets spéciaux numériques. Autrement dit, les films vont de plus en plus être fabriqués en post-production, c'est à dire après le tournage
on ne s'en lasse pas
14.8.10
clip +
†un clip assez étonnant de Rupert Sanders pour le groupe How to destroy angels (clic). Surtout le début de la musique et du film. Le reste moins. Surtout pas l'idée que la morte se mette soudain à chanter — ou en tout cas pas comme ça
† par la même occasion découvert un deuxième film-pub de Lynch pour le sac Lady Blue de Dior avec M. Cotillard (clic). J'aime moins que le premier, même si c'est du pur Lynch de A à Z, y compris la musique et les paroles de ce poème, pleines de redondances et de mots sucrés qui donnent un sentiment désespéré, comme toutes les paroles éthérées de chansons de Lynch. Le genre qui quand il dit “Youpi !”, donne l'impression qu'il veut dire “c'est la fin”.
((Zut, déjà 1 h 20. Je n'ai pas vu le temps passer !))
Par la même occasion (ce qui m'a fait aussi perdre du temps) j'ai regardé un documentaire de vingt minutes où Lynch explique et fait cuire en temps réel un plat de quinoa au brocoli. On peut penser que c'est encore une des singeries du cinéaste. Pourtant, à la longue ça devient passionnant. Surtout que pendant la cuisson, Lynch trouve le moyen de raconter une histoire insignifiante qui lui est arrivée il y a quarante-cinq ans lorsqu'il revenait de son premier voyage en Europe et traversait la Yougloslavie en train. Cet homme est réellement un poète. Cette histoire de soda (coca etc) racontée sur un mode inimitable, sur un ton qui rappelle parfois Burroughs (en moins théâtral), fait vraiment penser à ses films. Evidemment il a corsé le tout en rajoutant ambiance sonore et musique, mais ça n'était pas réellement nécessaire. A propos il a ajouté dans sa quinoa un truc dont je n'avais jamais entendu parler : de l'acide aminé liquide. D'après lui ça ressemble à de la sauce soja. PS : réflexion faite ce docu est infiniment supérieur aux travaux cosmétiques qu'il a effectué pour la maison Dior, je vous mâche donc le travail ici : clic et clic (2e partie). PPS : je me demande si ce docu n'est pas une partie de son auto-trilogie documentaire intitulée Lynch One, Lynch Two, et Lynch Three (pour lequel il a lancé une souscription sur Internet). Autobiographie non signée, ce qui est une manière de la signer
A part ça il y a eu il y a quelque temps un post assez long sur un blog, où l'on comparait de long en large mon film Crime à ceux de Lynch. Je dois dire que ça m'a troublé car là c'était vraiment très insistant. Ce n'est évidemment pas le premier à faire ce lien. Dans un sens, c'est flatteur, car j'ai été fan du cinéaste pendant longtemps (mais il m'a un peu lassé). Dans un autre sens, c'est énervant car je préfère être moi-même qu'un sous-produit. Ce qui est sûr c'est que je ne cherche jamais à l'imiter. J'ai écrit récemment une sorte de traitement, un long synopsis pour mon prochain projet (Sable). Je l'ai fait lire à un ami qui me connaît bien et avec qui j'ai déjà travaillé. Et paf, il m'a reparlé de Lynch. Je sais à cause de quoi, mais j'aurais dit que ça venait plutôt d'Antonioni (Profession reporter/Blow up). Enfin, ça n'est pas terminé. Si je fais ce film (Sable) dans mon esprit (tordu) il sera plutôt inspiré par deux grands photographes des années 1970-80, Helmut Newton et Guy Bourdin. Je ne saurais même pas expliquer pourquoi parce que je pense qu'il n'y a aucun élément inspiré d'une de leurs photos. Il y a aussi le souvenir d'une ancienne campagne de pub pour le Club Méditerranée qui m'avait légèrement hypnotisé. Mais je n'ai jamais réussi à la retrouver sur le Net. A propos de pub, je suis tellement dans la dèche que je veux bien me vendre comme réalisateur sous ma pseudo-étiquette lynchienne. Le résultat ne sera peut-être pas du pur Lynch, mais je suis beaucoup beaucoup moins cher
13.8.10
a
commentaires
† reçu quelques commentaires. Désolé je ne les publie pas (trop de louanges ou des mises au point un peu byzantines que je n'ai pas envie de poursuivre), à part un seul, car il me semble drôle. Il émane de Jacky Goldberg, un collègue qui s'offusque de l'anonymat dans lequel je le maintiens.
Pour Jacky, The Expendables est "remarquablement MIS EN SCENE". Si "remarquablement" est synonyme de "ridiculement", je souscris entièrement. Car comme mise en scène bouffonne, ça se pose là. Il y a beaucoup à dire, mais ça m'intéresse trop peu. Je me contenterai de quelques exemples (sans doute pas les meilleurs, il faudrait revoir le film, ce que je ne ferai pas). Par exemple l'utilisation grossière (car démesurée) des images numériques : voir la séquence où le palais présidentiel s'effondre comme un château de cartes. Qu'est-ce qu'il a voulu faire, SS : la réplique du 11 septembre dans une république bananière ?
Le moment le plus comique — Oscar 2010 de la MISE EN SCENE — c'est lorsque SS court comme un dératé pour attraper son hydravion quasiment en vol. Voir comment Stallone se décarcasse pour qu'on voie que c'est bien lui qui est accroché des deux mains à l'encadrement de la porte de l'avion. Au fait, pourquoi il doit monter dans l'avion en plein vol ? Pour faire plus macho, of course. Ça fait pédé de monter dans un coucou au repos (à propos la scène où Mickey Rourke, très vieille folle décolorée, tatoue Sylvester, ne m'a même pas fait rire). Ce qui ne va pas c'est cette idée d'un vieux cinéaste/acteur de recréer de toute pièces un héroïsme de pacotille qui n'a plus de raison d'être (déjà dans le genre, Les 12 salopards d'Aldrich, cinéaste très respectable, c'était poussif). Ce n'est pas émouvant, c'est pitoyable. A la limite on peut concéder qu'il fait et pense la même chose que l'immonde Clint Eastwood (pourquoi n'est-il pas dans le film ?) mais de manière plus candide et moins vicelarde. Stallone est un simplet, c'est ce qui le sauve. Cela mis à part, il y a quand même une belle idée, une seule : l'aspersion des méchants sur le quai avec du kérosène (si je ne m'abuse), puis l'explosion de ce kérosène par une giclée de balles. Comme je l'écrivais à Jacky, plutôt que cette farce pénible, mieux vaut, dans le genre gros bras violent, n'importe quel épisode de Sons of Anarchy. La sobriété au propre et au figuré (Stallone a toujours l'air bourré) de cette série devrait rendre honteux ce vieux veau aux hormones
P.S. A part le fait de ridiculiser constamment Jet Li, génie des arts martiaux ravalé au rang de figurant, il y a la malhonnêteté commerciale de l'affiche, piège à gogos. En effet, Bruce Willis ne fait qu'une apparition éclair (2 minutes à tout casser). Sans parler de Governator, alias Schwarzenegger, dont le caméo gag est surtout destiné à racoler le grand public. Exactement comme quand on emploie un mot ou une expression choc pour faire venir du public sur son site/blog
10.8.10
?
† pas de réponse ? Tant mieux, tant pis. C'est bien ce que je pensais, il faut en finir. Je vais plancher sur un nouveau concept ; pour l'instant je pense au "point de vue des mannequins", mais il faut que je réfléchisse encore
† une bonne partie du budget de la Culture britannique est en train d'être sabré (dont le Film Council, équivalent de la branche production du CNC). Avis à ceux qui râlent contre les subventions et les subsides de l'Etat français qui permettent de faire des films. Jusqu'à maintenant la France est (toujours) un pays pri-vi-lé-gié. Qu'on se le dise !
† revu un bout de Week-end. Godard est bien un génie, qu'on le veuille ou non
† revu un bout du Cercle rouge. Moi qui clamais que Melville était le seul réalisateur français à avoir fait des polars potables, ma conviction est en train de s'effriter. Melville a un sens du cadre, une sécheresse bressonnienne, mais il y a chez lui quelque chose de besogneux qui me laisse dubitatif
† je suis content de moi. Je viens d'écrire deux pages d'un projet de documentaire sur Venise, un documentaire gothique pour ainsi dire. Je ne peux évidemment pas affirmer que je le tournerai un jour. Parfois je me dis que je ne vais plus faire que des projets de films.
† à propos, le Catalan Albert Serra (Honor de cavaleria) préparerait une adaptation du Dracula de Stoker. Et moi qui n'ai toujours pas revu Vampyr…
fin de l'avenue des ombres ?
7.8.10
bollywood = suisse
† je ne sais pas pourquoi ça me revient, mais ça me revient : la Suisse sert de décor à des tas de films indiens. Extrait d'un article d'un certain Johar Suhel :
“Depuis que les indépendantistes ont envahi la vallée du Cachemire, d’entreprenants producteurs de Bollywood ont opté pour la Suisse. Le pays offre toutes sortes de lieux adéquats, que ce soient les lacs, les montagnes enneigées, des prairies verdoyantes, une multitude de fleurs et des maisons belles comme des images. La paperasserie est réduite au minimum, car le Gouvernement suisse tient à la promotion du tourisme, grosse source de revenus. Les autorités suisses se démènent pour aider les équipes de tournage. Les visas pour les acteurs et les équipes de tournage de film sont disponibles dans les 24 heures. […] Pour un producteur indien, excédé par l’absence de ponctualité et l'absentéisme des superstars à Bombay, la délocalisation en Suisse c’est la garantie d’un tournage en continu et rapidement bouclé. Est-il alors étonnant que dans la plupart des films de Bollywood des scènes chantées soient tournées en Suisse ? Selon les statistiques, plus de 100 films indiens y ont été tournés depuis 1994. En fait, on tourne en Suisse plus de films indiens que de films suisses.”
6.8.10
lol
“Ce qui est beau dans The Expendables, c'est la simplicité de l'énoncé, et l'absence de mélancolie. Et c'est aussi ce qui est déceptif. Non ?” Tweet d'un certain JG, qui appartient à ce large courant de cinéphiles snobs pour lesquels tout film d'action américain bénéficie d'un crédit quasi-automatique.
Simplicité de l'énoncé : je le concède. C'est tellement simple que ça ne ressemble à rien
Absence de mélancolie : pas sûr. Il est constamment question d'un passé mythique
Louer ce qui est "déceptif" (=nul) : voilà une des figures favorites de ces contorsionnistes de la cinéphilie qui, sachant bien d'avance que ce qu'ils défendent prend l'eau de toutes parts, emploient le syllogisme : c'est nul, donc c'est beau
5.8.10
$$$
† ouille, ouille, ouille, un nouveau type de documentaire américain est en train de faire son apparition : le pamphlet de droite. Dans I want your money, un certain Ray Griggs nous démontre en prenant comme modèle le sempiternel Ronald Reagan, idole des libres entrepreneurs (il a donné son nom à une doctrine économique, les "reaganomics"), que l'intervention de l'Etat dans tous les domaines (notamment celui de la santé) est une catastrophe qui ruine le pays. Je n'ai pas vu ce film ouvertement anti-Obama (où celui-ci est traité à tout bout de champ de “socialiste”) mais j'espère que ce n'est pas le signe avant-coureur d'une nouvelle vague de films racistes/droitiers. Clairement disqualifié par le fait qu'on oublie que si l'Amérique est dans la panade c'est un des effets du gouvernement de George W. Bush et non pas d'Obama. D'un autre côté c'est l'éternel effet de balancier : gouvernement ouvert et social —> montée de la grogne réac ; gouvernement réac —> montée de la dissidence gauchisante. Du temps de Bush, il y avait les films de Michael Moore. Cela dit, en France, pas l'ombre d'un documentaire politique digne de ce nom
P.S. pour répondre (tout de même) à un commentaire : l'Amérique n'est pas uniquement dans la panade à cause de Clinton, mais aussi de Bush qui a poursuivi tous les programmes "anti-pauvres" et lancé la guerre d'Irak/Afghanistan, qui a accentué la course ruineuse à l'armement, la marche forcée du libéralisme pétrolier (bénéficiant à des compagnies privées, comme Haliburton, avec lesquelles Bush et des membres de son gouvernement, avaient des liens plus qu'étroits)
poe
† moi qui suis totalement allergique aux biopics, il y en a tout de même un que j'ai envie de voir : Poe par Sylvester Stallone. Oui, une biographie filmée d'Edgar Allan Poe par le bas du front stéroïdé !! Hélas Sly n'a même pas l'audace de jouer le rôle lui-même, ce qui serait encore plus marrant avec sa gueule style Picasso. Apparemment c'est un (très) vieux projet, que ce gros beauf remet sur le tapis de temps en temps.
Il faut quand même voir sa scène avec Mickey Rourke, qui joue un tatoueur maniéré dans Expendables : formidable duo de momies, qui pourrait être repris tel quel dans les Guignols de l'info
2.8.10
jeux
† réservé à ceux qui comme moi oublient à quel point l'esthétique, le style, le rendu des jeux vidéo restent indigents, simplistes, et affreusement laids, cette bande annonce de Mafia 2 : clic
Après on se demandera pourquoi le cinéma est appauvri par l'influence néfaste des jeux vidéo. Je ne peux pas prendre au sérieux ces pantins approximatifs aux faciès grossiers et à la gestuelle pataude
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