29.3.10

fin de ce blog

just kidding

26.3.10

?

le nom d'Eva Ionesco ne figure pas dans le casting de White Material. Je n'ai pas vu le film (pas envie) donc je ne sais pas si elle apparaît dans le film. Mais je me souviens qu'elle m'avait dit être allée tourner dans ce film en Afrique. A-t-elle été coupée au montage ? Ça serait dur parce que ça lui est déjà presque arrivé récemment avec La famille Wolberg où elle ne prononce plus qu'un seul mot. Enfin, elle se rattrape avec mon film où elle a un vrai dialogue (tout est relatif : mon film n'est très pas bavard). D'autre part je me demande où elle en est de son projet de film autobiographique (son enfance comme modèle de sa mère, l'étrange photographe Irina Ionesco). A l'origine Huppert devait jouer sa mère. Qu'en est-il ? Pas de nouvelles non plus d'Ossang (également présent dans mon film), qui préparait également le sien. C'est tellement difficile quand on est un tout petit peu en dehors de la banalité et de la vulgarité ambiante. Tout le monde peut faire des Camping avec Franck Dubosc. Mais est-ce bien du cinéma ?

25.3.10

DOC

un mystère tout de même : pourquoi si peu de documentaires “artistiques” sortent en salle alors que les festivals en regorgent ? La plupart du temps on a droit à des sortes de digests politico-sociaux totalement informes. Exemple : la mode actuelle du film d'environnement, écolo-truc, ou le brûlot économico-engagé. Tout le monde s'y met, y compris des cinéastes de fiction. Dans la première catégorie écolo-truc, le dernier en date, c'est Solutions locales pour un désordre global de la brave Coline Serreau (réalisatrice de quelques daubes politiquement correctes). Dans la seconde, économico-politique, il y a La stratégie du choc de Michael Winterbottom (d'après Naomi Klein), autre réalisateur de daubes politiquement correctes, et bientôt L'encerclement du Québécois Richard Brouillette, qui enfonce des portes largement ouvertes depuis longtemps en criant haro sur le néo-libéralisme comme tout le monde. D'ailleurs je devrais être en train de regarder le film de Serreau en ce moment même. Mais j'ai zappé au profit d'un docu en DVD sur le chanteur Youssou N'Dour, artiste qui lui aussi en tient une couche côté politiquement correct. D'ailleurs quand on parle de mondialisation ou d'alter-mondialisme, c'est un peu la même chose. Voir le phénomène de la world music, représenté par N'Dour, qui n'a rien produit de formidable. Je ne sais plus quelle était la phrase de Jean Renoir sur le fait que tout ce qui est local a une valeur universelle. Moi je suis persuadé que tout ce qui est d'emblée conçu comme universel manque cruellement de saveur. Tout ça pour dire que le documentaire est vraiment le genre le plus sacrifié du cinéma. Les chefs d'œuvre passent dans les festivals, parfois à la télé, mais presque jamais dans les salles. D'un autre côté des ersatz de magazines télé (comme cette semaine Arropiero, le vagabond de la mort, qui ressemble comme deux gouttes d'eau aux émissions racoleuses de fait-divers de Hondelatte ou Morandini) sortent à la pelle, sans rime ni raison. Certes, il y a des exceptions, comme bientôt le nouveau Nicolas Philibert (Nénette, sur un orang-outan du Jardin des Plantes), que je n'ai pas vu, ou le splendide Despues de la revolucion (sur un séjour à Buenos Aires) de Vincent Dieutre, vu hier. Il y a eu aussi les films de Gheerbrant sur Marseille l'an dernier, et d'autres. Mais dans l'ensemble, la diffusion du documentaire me semble totalement anarchique et irrationnelle. Je dois dire pour ma part que si je pouvais y trouver mon compte (gagner ma vie), je ne refuserais pas de me reconvertir dans la critique de documentaire et de laisser tomber la fiction. Mais en général les gens qui me donnent du travail ne jurent que par "les histoires"

aperçu un bout des Demoiselles de Rochefort qui illustre un clip du groupe Best Coast, et devant cette grâce, ce côté pré-Starship Troopers du film, je me suis dit que finalement j'ai peut-être loupé Jacques Demy. A vérifier lors d'une réédition ou rétrospective. J'ai bien quelques DVD ici, mais Demy en DVD, bof

24.3.10

sion


je sais que ce n'est pas le lieu et que je ne suis pas là pour ça, mais ça déborde tellement sur le cinéma que je ne vois pas pourquoi pas. Je vais en parler une fois pour toutes et je n'y reviendrai pas. On a détruit l'Irak, déglingué l'Afghanistan, interféré en Bosnie, pilonné le Kosovo. Sans parler du reste, des mille conflits pseudo-pacificateurs dans lesquels la main de l'homme blanc (occidental) a mis le pied et beaucoup plus. Mais en Israël on n'arrête pas de tourner autour du pot depuis 60 ans. Israël existe, soit. Les Palestiniens ont été ballottés, écrasés, ils ont réagi plus ou moins bien. Il est clair que ces frères ennemis vivant sur un mouchoir de poche seront toujours des frères ennemis. Alors pourquoi les grandes puissances industrielles ne se donnent-elles pas le mal de régler cette histoire (cruelle et) ridicule ? Cela restituerait une certaine sérénité dans une bonne partie du monde. Il ne faut demander leur avis ni aux Israéliens ni aux Palestiniens, puisqu'on ne peut pas être à la fois juge et partie. Il faut faire comme à l'école, quand il y a une bagarre entre sales gosses. Les séparer. On l'a bien fait au Kosovo. On instituera un cordon de sécurité (gardé par un contingent de 10000 Casques bleus) entre les Etats palestiniens et israéliens, dont les frontières seront établies par une commission d'experts. Les intéressés seront consultés, mais ne pourront pas être souverains en la matière. Après tout, Israël a été concédé au peuple juif par des instances occidentales. Après, si ça ne leur plaît pas (aux Israéliens et aux Palestiniens), il y a des moyens de rétorsion à l'infini (militaires, économiques). Je me suis toujours demandé si l'excuse de la communauté juive américaine qu'il ne fallait pas froisser n'était pas une fausse excuse, et si Israël n'a pas été créé par les Britanniques comme une sorte de vigie occidentale au milieu du Moyen Orient, une manière indirecte de diviser pour mieux régner. A qui profite le crime (la guerre israélo-arabe) ?

23.3.10

Müde Tod(d)

Todd Solondz = sarcastique, sarcastique, sarcastique, sarcastique, sarcastique, sarcastique, sarcastique, sarcastique, sarcastique, sarcastique, sarcastique, sarcastique, sarcastique, sarcastique, sarcastique,sarcastique, sarcastique, sarcastique, sarcastique, sarcastique, sarcastique, sarcastique, sarcastique, sarcastique, sarcastique, sarcastique, sarcastique, sarcastique, sarcastique, sarcastique, sarcastique, sarcastique, sarcastique, sarcastique, sarcastique, sarcastique, sarcastique, sarcastique, sarcastique, sarcastique, sarcastique, sarcastique, sarcastique, sarcastique, sarcastique, sarcastique, sarcastique, sarcastique, sarcastique, sarcastique, sarcastique, sarcastique, sarcastique, sarcastique, sarcastique, sarcastique, sarcastique, sarcastique, sarcastique, sarcastique,sarcastique, sarcastique, sarcastique, sarcastique, sarcastique, sarcastique, sarcastique, sarcastique, sarcastique, sarcastique, sarcastique, sarcastique, sarcastique, sarcastique, sarcastique, sarcastique, sarcastique, sarcastique, sarcastique, sarcastique, sarcastique, sarcastique, sarcastique, sarcastique, sarcastique, sarcastique, sarcastique, sarcastique, sarcastique, sarcastique, sarcastique, sarcastique, sarcastique, sarcastique, sarcastique, sarcastique, sarcastique, sarcastique, sarcastique, sarcastique, sarcastique, sarcastique, sarcastique, sarcastique, sarcastique, sarcastique, sarcastique, sarcastique, sarcastique, sarcastique, sarcastique, sarcastique, sarcastique, sarcastique, sarcastique, sarcastique, sarcastique, sarcastique, sarcastique, sarcastique, sarcastique, sarcastique, sarcastique, sarcastique, sarcastique, sarcastique, sarcastique, sarcastique, sarcastique, sarcastique, sarcastique, sarcastique, sarcastique, sarcastique, sarcastique, sarcastique, sarcastique, sarcastique, sarcastique, sarcastique, sarcastique, sarcastique, sarcastique, sarcastique, sarcastique, sarcastique, sarcastique, sarcastique, sarcastique.
D'ailleurs dans Life during wartime un des personnages les plus insignifiants est justement traité par un autre de Mr. Sarcastic. Pendant tout le film je cherchais à comprendre à quoi rimait ce spectacle, ce qu'il visait (Solondz tire sur des ambulances), et je comprenais exactement comment les cinéphiles bon teint pouvaient être comblés par ce cinéaste, par cette sorte de méchanceté intelligente, superficielle mais réjouissante (pour eux)… Je m'engage à publier des extraits de critiques de ce film sur ce blog où l'on constatera mes dires.
Le problème c'est que les personnages de Solondz sont des caractères, des signes, des fonctions presque. Ils n'ont pas d'épaisseur ni d'existence propre. Malgré un effort sur le cadre, et certains plans splendides (je n'en disconviens pas), cette galerie de pantins reste une farce, une série de vignettes bêtes et méchantes qui semble tirée d'un journal satirique. Les personnages sont tous pitoyables, sauf le "monstre" auto-désigné, que joue Charlotte Rampling, et le pédophile repenti. Ce sont les seuls deux êtres vivants dans cette mascarade. Le reste, pfff

19.3.10

act

wouah, La comtesse de Julie Delpy, ze daube ! Non seulement ça confirme ce que je disais des films d'acteur/actrice, mais ce clafoutis sans âme ni raison m'a fait reconsidérer ce que je pensais sur d'autres films d'actrices récents. Comme à chaque fois c'est pire, j'ai remis Valérie Donzelli au sommet de la pyramide avec sa Reine des pommes, qui reste ce qu'on a vu de plus libre et frappé dans la catégorie. Ensuite je mettrais Judith Godrèche avec ses filles qui pleurent pas hyper excitantes, mais bon. Et tout en bas, la brave Julie Delpy, avec ce téléfilm de luxe international. Je n'avais vu que son premier essai semi-improvisé à LA, assez amusant, aux antipodes de cette illustration historique impersonnelle et dévitalisée. J'ai bien envie de tourner un film historique pour montrer ce qu'on pourrait faire dans ce domaine, mais que personne ne tente. Comme s'il fallait faire des chichis et multiplier les dialogues ampoulés lorsqu'on reconstitue le passé. Le blabla dans La comtesse est assourdissant de vacuité

j'entame une recension de tous les cinéastes géniaux/intéressants/singuliers/formidables, qui ne tournent pas ou très rarement ou pas assez. La plupart de mes cinéastes préférés sont empêchés d'une manière ou d'une autre de travailler.
Pour commencer avec ce qui me vient à l'esprit : les frères Quay, Aurélia Georges, David Lynch, Lucile Chaufour, Jose-Luis Guerin, Lisandro Alonso, Cristi Puiu, Peter Mettler, Béla Tarr, Katsuhito Ishii,— A SUIVRE (il y en a plein d'autres)

copinage - casting

"Pour le tournage de « Hold on » vidéo d'art contemporain mise en scène par Maïder Fortuné et mise en image par Céline Bozon, dont le tournage est prévu mardi 23 et mercredi 24 mars à Paris. Nous recherchons une femme type méditerranéen de 30 ans env. Le jeu est simple mais précis, il est basé sur la perturbation d'une action en cours (par l'ouverture brutale d'une fenêtre) dans un salon qui regroupe 2 femmes, 2 hommes et 3 enfants.

Merci de contacter fortunemaider@hotmail.com"

18.3.10

suite et fin

le reste du film de Loznitsa : vie quotidienne d'une ou deux familles russes à la campagne. Mon pressentiment s'est confirmé. Trop découpé, presque scénarisé. C'est plus confortable ainsi, plus fluide, mais ça manque aussi de tension, de force. Je ne suis pas un fanatique du plan séquence, mais dans le plan séquence il y a un suspense totalement absent ici. D'ailleurs, le documentaire sur la vie privée est à mon sens le sous-genre le plus casse-gueule et difficile qui soit. Comment obtient-on que les gens qu'on filme ne fassent pas attention à la caméra ? Qui dit qu'on ne les dirige pas ? Il y a trop d'enchaînements entre les voix off et les voix in. Par exemple une femme se lave les dents et on entend un homme (son père ?) lui dire que le thé est prêt. Séquence d'après elle arrive dans la pièce ou l'homme l'attend devant la table et les tasses de thé. Ça s'appelle du découpage. Ce n'est pas forcément mis en scène, mais je n'adore pas ce style de cause à effet dans un documentaire. Cela dit, le film n'est pas mal, mais son style en banalise à outrance le propos. Il n'y a que dans les dialogues qu'on perçoit un malaise (fils alcoolique et inactif, enfants orphelins adoptés). Il faudrait que ça se sente un peu aussi à l'image. Dommage, j'avais vraiment aimé le prologue

hier j'ai vu Domaine de Patrick Chiha. Top chicos. Que dis-je : hyper-top chicos. Pourtant j'ai plutôt apprécié dans l'ensemble. Sans doute à cause de la marche, des promenades dans le parc de Bordeaux. (ce qui me soûle c'est la frime gay, le mec qui se prend pour Joan Crawford : on est pas loin du défilé de mode). Je vais réfléchir à la question

17.3.10

ruizien (2)

il n'y a pas longtemps je parlais du mépris actuel de la critique pour Raoul Ruiz (cf. clic). Or que vois-je, dans la dernière livraison des I*** : un reportage sur le tournage du dernier film de Ruiz, Les mystères de Lisbonne, où l'on semble redécouvrir le cinéaste, en suggérant implicitement qu'il est “guéri” après tant d'erreurs, qu'il tourne enfin un film “sérieux

reçu un appel téléphonique de la ministre/candidate Valérie Pécresse, qui m'a légèrement énervé. L'UMP a repris un type de marketing développé aux Etats-Unis semble-t-il. Je ne vais pas me fouler à chercher les tenants et aboutissants de cette campagne politico-publicitaire, mais cela me confirme dans ma décision de m'abstenir au 2e tour, ce que je n'avais pas fait au 1er. Ces gens sont de piètres psychologues

16.3.10

GT

we may have another Gran Torino (or Dirty Harry, or Death WIsh) on our hands with Harry Brown

début

en regardant les quatre premières minutes, le prégénérique, de Lumière du nord de Sergueï Loznitsa, en priant que ça dure comme ça pendant tout le film — vision sublime d'une route recouverte de neige vue à travers le pare brise de la voiture qui roule —, j'ai un peu compris pourquoi j'aime le documentaire parfois plus que la fiction. Tout simplement parce que je m'y projette plus facilement. L'ennui avec le cinéma de fiction, c'est qu'il est hybride : il contient à la fois le réel et la fiction. Certes, tout documentaire est également, un peu, une fiction, mais les films de fiction ont souvent le défaut de fausser le réel, ou du moins de n'en laisser entrevoir qu'un fragment très pauvre (que voit-on de l'Amérique dans le cinéma hollywoodien ? Trois fois rien). Si les choses étaient bien faites, le réel ça serait le cinéma, et la fiction ça serait la littérature, et basta. Mais on ne peut pas exiger des choses trop entières et tranchées. Ça ne tient pas debout.
Quant au film de Loznitsa, sur lequel je reviendrai car je ne suis pas obligé de le regarder d'une traite, j'ai tout de même été déçu que cette longue traversée de villages enneigés, dont les seuls signes de vie étaient les chiens errants, postés comme des vigies sur les routes (typique des pays de l'Est), s'interrompe pour entrer dans le vif du sujet (un village, une maison, des habitants). Ce que j'aimais particulièrement, autant que la vision hypnotique de la route blanche, c'était le grondement continu de la voiture sur la route. Un son génial mêlant roulement et frottement. C'est encore plus beau quand elle croise une autre auto : on entend comme une harmonique flûtée. Bon je regarde le reste et j'y reviens, le cas échéant

--arkaïk--

je ne veux pas faire de délit de salle gueule, mais quand on zappe rapidement sur le petit écran, tout bruissant des élections régionales (beaucoup de bruit pour rien puisque la gauche se maintiendra voire progressera dans un secteur où elle était déjà hégémonique), on s'aperçoit de certaines choses. J'ai été frappé notamment par le physique des militants du Front National réunis à leur QG. Ils ont quelque chose de spécial. Vraiment. Une bizarrerie. Des corps et des têtes de bande dessinée. Un caricaturiste comme Mocky pourrait puiser dans cet incroyable vivier de gueules. Pourquoi les gens du FN ont-ils des têtes bizarres ?

15.3.10

x

déjà lundi !

en voyant Mammuth de Kervern/Delépine, je me faisais une réflexion compliquée, que je ne suis pas sûr de pouvoir expliciter. Je me disais que ce film, dans la bonne moyenne des réalisations du tandem de Groland, remplit un manque. Sans être franchement rétro (sauf dans son côté pseudo-granuleux et sa couleur pseudo passée), il porte en lui la nostalgie des années 1970. D'ailleurs la présence de Depardieu dans le rôle principal n'est pas un hasard. C'est la continuation du cinéma grossier et nature de Blier, des Valseuses, par exemple, aujourd'hui.
Dans un monde parfait ce film n'aurait aucun intérêt, n'existerait pas. Car il reste anecdotique et ne parvient pas à former un tout organique. Mais dans notre cinéma français actuel, d'une médiocrité de bon aloi, mais profonde, il fait souffler un peu d'air frais. Moralité, ce Mammuth est un ersatz de film marginal comme le cinéma français en manque cruellement, aujourd'hui plus que jamais. Il y avait bien Damien Odoul, mais on ne sait pas où il en est. Il n'a pas tenu ses promesses.
Ce n'est pas le cinéma du milieu qui manque, comme disaient les doctes cinéastes réunis en conclave. Le cinéma français crève par son milieu pléthorique. Ce qui manque c'est précisément le reste : les superproductions et la marge, l'aventure. Et Mammuth à sa manière factice montre le chemin de cette marge. Il ne manque plus qu'un bon cinéaste de la marge, un savant fou du 7e art

13.3.10

S

étonné de voir à quel point Shirin déclenche l'hostilité. Sous des arguments fallacieux, qui reviennent à dire en gros que ce film n'est pas réaliste, diverses personnes, dans des blogs ou autres, attaquent ce film de Kiarostami plus radical et audacieux qu'on ne le dit. Sa radicalité et son audace reviennent un peu à faire ce qu'on voit dans les concerts (rock) quand les projecteurs sont soudain pointés sur la salle. C'est assez gênant, mais pas autant que Kiarostami qui retourne (symboliquement) sa caméra vers le public. Ce qu'un spectateur de cinéma normalement constitué supporte mal, c'est d'être vu en train de regarder. D'une certaine manière c'est un viol de l'intimité. Pendant la projection de ce film, je me disais que les gens ne pourraient pas l'aimer précisémennt à cause de ça. Kiarostami a toujours été dérangeant, mais là c'est pire. Quand j'ai vu le film, j'étais seul dans la salle avec un autre critique. Deux hommes devant un défilé de visages de femmes. Comme si un dialogue entre sexes se nouait de part et d'autre de l'écran. Encore plus étrange, pendant la projection, deux autres hommes sont arrivés, et toujours debout ils ont un peu regardé le film. L'un des deux a disparu ; l'autre est resté dix-quinze minutes, puis a fini par partir. Impression étrange. N'est-ce pas un peu la (une) définition de l'hystérie : spectacle féminin destiné à méduser les hommes ?

12.3.10

J&MC

Jesus and Mary Chain — taste the floor – c'est comme les Beach Boys qui passent l'aspirateur --- je dis ça juste pour rire parce que c'est pas exactement ça

"l'esprit est un meuble ; la nature ne nous l'a donné que pour nous en servir”
Giovanni Boccaccio, Le Décaméron

17%

j'ai exactement 17 films en commun avec le top 100 des années 2000 publié par les Inrocks (clic). Au départ on ne m'avait demandé, à moi, qu'une liste de 50 films.
Parmi les films qui me hérissent, il y a par exemple ceux de Desplechin, Honoré et Mia Hansen-Love, cinéastes chichiteux, voire gnangnans. Certes, je ne les connais pas bien puisque quand j'ai vu un ou deux de leurs films je m'abstiens en général de récidiver (sauf Desplechin). Idem pour le politiquement et culturellement correct Kechiche, que je ne classe pas dans la même catégorie, mais qui m'énerve tout autant. Je préfère Zidi ou Mocky.
Il y en a d'autres qui m'échapperont toujours : Michael Mann ? Collateral ne m'a laissé quasiment aucun souvenir. Public enemies encore moins. Le remake grunge de Godzilla, Cloverfield, dont je ne rappelais même pas le nom du réalisateur, est 41e, avant le génial Man on the moon de Foorman ?! Virgin suicides ? Arrête ton char !!! Sofia Coppola n'est qu'une précieuse ridicule… Même chez de grands réalisateurs on choisit des films ratés : L'arche russe, visite guidée de l'Ermitage, est ce que Sokourov a fait de plus institutionnel et inconsistant.
Le pompon c'est le n°94, Les plages d'Agnès de la narcissique Varda, la seule cinéaste à citer son prénom dans le titre de son film. Rarement vu une telle bouillasse sentimentale. Varda est gaga, ce n'est pas une raison pour la féliciter…
Pour donner une idée de ma propre liste, il y a par exemple Les harmonies Werckmeister de Béla Tarr, certes moins fashion que Virgin suicides ou Elephant. Le pire, c'est que Gus Van Sant copie non seulement Elephant de Alan Clarke, mais Satantango (un des chefs d'œuvre du cinéma mondial) de Béla Tarr, qu'hélas peu de gens ont vu. Egalement dans ma liste : All about Lily Chou-Chou (certes inédit) du Japonais Shunji Iwai ; Contrôle d'identité de Christian Petzold ; Dans la ville de Sylvia de Jose-Luis Guerin ; Gambling, gods and LSD de Peter Mettler, un vrai film-trip ; les longs des frères Quay ; ceux de Matthew Barney (qu'on aime ou pas, mais qui est réellement un phénomène) ; La peau trouée de Samani ; Panique au village, le film d'animation européen le plus libre et inventif ; le nippon tout aussi barré The taste of tea de Katsuhito Ishii. Etc., etc.

10.3.10

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revue de presse (suite) : “La Rafle propose d'explorer le côté nounours de la Shoah” (J. Momcilovic dans Chronicart). Excellent.
meilleure vanne de la semaine : Le guerrier silencieux "est au film de Vikings ce que 2001 : l'odyssée de l'espace est à la science-fiction" (P. Rouyer dans Positif). Il y a tellement de films de Vikings (au moins six depuis 1920) que cette réflexion lumineuse, reprise comme accroche publicitaire sur les affiches, met un peu les pendules à l'heure

9.3.10

alicesanscooper

agréablement surpris par l'Alice de Burton, malgré le prologue et l'épilogue banals, malgré le 3D fatigant, malgré quelques longueurs romantocs, malgré le côté imperturbablement réac de gauche du cinéaste. Sa façon de tirer le classique de Carroll vers le gothique moyenâgeux est infiniment personnelle. Son Alice devient un personnage d'heroic-fantasy. Ça ressemble à bien des films contemporains, de Shrek à Harry Potter en passant par Le seigneur des anneaux, mais Burton les surpasse tous par son goût exquis (dont il abuse parfois)

rock'n'roll


tout le monde fait n'importe quoi, tout le monde est léger. Aujourd'hui la notoriété permet tout. C'est le sceau artistique par excellence. Agnès b. a initié la mode des expositions de cinéastes. Maintenant ça fait tache d'huile. Après David Lynch et Dennis Hopper, la Fondation Cartier ouvre grand son espace d'exposition à Takeshi Kitano, qui sort parallèlement un film, Achille et la tortue, sur la trajectoire grotesque et tragique d'un peintre raté. Autrement dit, Kitano se dédouane d'être un artiste à travers son film et en même temps il expose ses toiles et autres mises en scène naïvo-conceptuelles à la Fondation Cartier. Genre, je crache dans la soupe et je vous entube joyeusement. “J'ai peint quelques toiles au fil des années et je les ai presque toutes offertes à mes amis ou à des connaissances. J'ai toujours su qu'on pouvait en faire quelque chose mais je ne les ai même pas photographiées en vue d'une publication ou d'une exposition. Mes toiles n'étaient pas destinées
à ça.” (Kitano dans le dossier de presse du film).
Quel culot !
Dans un même ordre d'idées, l'avalanche des actrices-chanteuses continue. C'est au tour de Judith Godrèche de pousser la chansonnette dans Toutes les filles pleurent, dont elle est l'actrice-auteuse-réalisatrice. Elle déclare dans son dossier de presse : “Je me souviens m'être dit que je ne réaliserais pas de films tant que ce désir ne serait pas de l'ordre de la nécessité absolue, de la survie”. Qu'ajouter à cette magistrale profession de foi d'une profondeur abyssale ? Rien, car c'est très difficile de disserter sur le rien. Cela ne fait que confirmer mon idée selon laquelle, à part de rares exceptions, les acteurs (et actrices) ne sont pas les mieux qualifiés pour réaliser des films, surtout lorsqu'ils y figurent. Hélas ce sont aussi les mieux placés pour le faire, en raison de leur proximité avec les sphères financières et décisionnaires du milieu du cinéma. La seule actrice-réalisatrice dont j'attends un peu quelque chose (et encore) c'est Julie Delpy avec sa vision de l'histoire de la sanglante Erzsebet Bathory dans La Comtesse. Vediamo.
Ensuite, sans forcément parler des films d'acteur, je pense que la complaisance des uns et des autres (producteurs comme critiques) pour le cinéma français lui fait beaucoup de mal. Il s'étouffe à force de proliférer. Trop de films tuent les films. On gaspille un argent fou qu'on pourrait économiser en concentrant tous les efforts sur les projets les plus atypiques qui feraient la spécificité du cinéma français. Là on ne fait qu'alimenter indirectement les diverses chaînes télévisuelles

8.3.10

555555

le court métrage Alive in Joburg, dont Neill Blomkamp a tiré son film District 9 : clic. On remarque qu'il y avait plusieurs vaisseaux spatiaux (au lieu d'un seul comme dans District 9) dans cette version embryonnaire très proche de l'esprit du long métrage

je l'avais prédit : Jeff Bridges a eu l'Oscar pour son rôle de chanteur alcoolo et Precious en a obtenu deux (même si c'est l'actrice qui joue la mère qui l'a eu)

6.3.10

rétro/satanas

la mode et le mot “rétro” sont nés dans les années 1970. Avant on vivait au présent. Et soudain, on a décidé qu’avant c’était mieux que maintenant. Au début on appelait ça la nostalgie. La première mode rétro a visé les années 1930. Au cinéma, il y a eu Bonnie & Clyde (avec Beatty/Dunaway), Boulevard du rhum (avec Bardot), Borsalino (avec Delon). En musique, il y a eu Bonnie & Clyde idem, de l’opportuniste Gainsbourg. Et puis, ça a pris de l’ampleur avec l’avènement du glam rock, raccourci de glamour rock. Mode androgyne : des chanteurs comme David Bowie ou Marc Bolan empruntaient aux stars féminines de Hollywood leur paillettes et leur paraphernalia fardée et clinquante. Le glam rock a été la première mode rétro en musique (même si la musique elle-même était tout à fait contemporaine, mixant hard rock et influence du Velvet Underground). A cette époque (circa 1974-1975), il y avait à Londres un grand magasin génial nommé Biba. De style entièrement Art Déco, on y trouvait au dernier étage le somptueux Rainbow Restaurant — où si je ne m’abuse je consommai un milk-shake banane.

Ce premier courant rétro-décadent était aimable à côté du plus pernicieux et tenace de tous : le revival seventies. Vous le croirez si vous voulez mais ça a commencé dès la fin des années 1980. A cette époque je me rappelle être allé dans une boîte rue Dauphine où tout le monde était sapé 1970. Depuis ça ne s'est jamais arrêté. Le compteur de la nostalgie s’est définitivement fixé sur les années 1970. Certes il y a eu quelques tentatives du côté des années 1980, avec le retour des synthés préhistoriques et des mélodies à deux notes. Mais les seventies restent une valeur inébranlable et nous valent bien une demi-douzaine de films par an…

5.3.10

~-courant-~

un court métrage bien barge (pléonasme) de Guy Maddin, Send me to the 'lectric chair (titre emprunté à une chanson de la grande Bessie Smith), avec Isabella Rossellini qui se fait frire sur la chaise électrique et prend des postures ; elle rappelle sa mère Ingrid Bergman (et Falconetti) en Jeanne d'Arc au bûcher filmée par son père Roberto —> clic

4.3.10

0+0=0

vous avez vu l'affiche de La Rafle, le gros film de Roselyne Bosch (nom difficile à porter dans le contexte) sur la rafle du Vel d'Hiv ? Certains films se disqualifient dès l'affiche. Là on comprend tout de suite, avec cette illustration très Bibliothèque Verte, que c'est complètement à côté de la plaque. Il y a quelque temps, Louis Skorecki expliquait que les spectateurs étaient les premiers responsables des mauvais films. Il avait entièrement raison, car le cinéma fonctionne sur un principe darwinien de sélection naturelle. Si les gens n'allaient pas voir autant de films médiocres, il y en aurait de moins en moins. Et vice versa. Dans le même ordre d'idées, comme je fréquente les projections de presse, je peux quasiment dire comment sera un film en fonction de la composition de la salle… Parfois, rien qu'en voyant le public, j'ai déjà envie de sortir
P.S. Ce qui m'étonne c'est que La Rafle étant co-produit par TF1 et France 3, c'est sur France 2 que passe, le 9 mars, la veille de la sortie du film, un documentaire historique sur la Rafle, qui sert évidemment de promo. Mais comme on est dans l'institutionnel, peu importe. D'ailleurs, on va fourguer le film à tous les mômes de gré ou de force. C'est l'effet lettre de Guy Môquet à la puissance dix. Si je ne m'abuse on casse même les prix pour les scolaires. Dans le cadre du commerce, on appelle ça de la vente forcée. Si on voulait dégoûter les enfants de tous ces devoirs de mémoire et éternels radotages sur la Shoah, on ne s'y prendrait pas autrement. J'ai fréquenté des écoles de frères durant tout le primaire, plus un an de secondaire, et ça ne m'a pas rendu plus bigot. Au contraire : j'ai une phobie de la messe, et les litanies de "ceci est mon corps, ceci est mon sang” m'écœurent
chouette : on est plus ou moins en train de tuer les super-héros. Comment ça a commencé ? Peut-être en 2005 avec Les Invincibles, série québécoise dont une adaptation française est actuellement diffusée sur Arte ; la vie de quatre losers trentenaires y est commentée en permanence à travers une BD où ils sont transposés en super-héros. Peut-être avec Heroes, série américaine où des personnes lambda sont affligées de super-pouvoirs comme on contracte un virus. Trop de super-héros tuent les super-héros. En Grande-Bretagne, même son de cloche avec des séries semi-humoristiques sur des personnes ordinaires dotées de pouvoirs : No heroics et Misfits. Ce n'est rien à côté de la deuxième vague : celle des super-héros nuls ou des mythos. D'abord Kick-Ass, qui va sortir bientôt — finalement ce n'est pas un film de super-héros nul, mais un film de faux super héros, ce qui revient au même, et ensuite Defendor, avec Woody Harrelson, plus grand acteur d'action comique (volontaire) du moment. La France n'est pas en reste avec Hero Corp, série de Simon Astier, qui met en scène un groupe de super-héros idiots aux pouvoirs faiblards. Cette façon de dénigrer le genre n'est pas nouvelle. Il y a déjà eu des parodies (foireuses) dans les années 80, comme The Return of Captain Invincible (avec Alan Arkin) ou Condorman. Mais là, ça semble devenir un vrai courant

3.3.10

*ALL*ICE*

accueil apparemment mitigé Outre-Manche et Atlantique pour l'Alice au pays des merveilles de Tim Burton. Il semble que ça ne soit pas un projet très récent et qu'il ne soit pas né d'un éclair de génie de Burton. En 1995, John August, un des scénaristes attitrés de Burton, écrit Go pour le cinéaste Doug Liman : film choral sur la vie nocturne et déjantée de quelques jeunes freluquets. August avait pensé au départ en faire une adaptation moderne d'Alice… En 2000, on demande à August d'écrire un traitement pour une adaptation d'un jeu vidéo tiré d'Alice. Réalisateur prévu : Wes Craven. En 2007, on commande à August une adaptation de l'histoire de Lewis Carroll, que doit réaliser Sam Mendes. Le projet est enterré à cause de la grève des scénaristes. Sur ces entrefaites, Burton lance dans sa propre version. Mais ce ne sera pas John August qui l'écrira (la scénariste du film est Linda Woolverton). Curieux tout ça. Le plus drôle c'est que Burton et August ne sont pas fâchés. Ce dernier écrit les deux prochains film du cinéaste : Frankenweenie, version long-métrage d'un ancien court de Burton, et Dark Shadows, adaptation d'un soap gothique des années 1960
P.S. à quand une version polaire du classique de Carroll intitulée All-Ice in Frozenland ?

2.3.10

chaussons rouges

un peu déçu par Les chaussons rouges. Le ballet dans le film est peut-être le plus beau jamais réalisé, mais je n'ai pas été happé par le reste du film comme je l'avais été avec Colonel Blimp ou La Renarde, deux autres films de Powell/Pressburger. C'est sûr que la fin des Chaussons est d'une beauté assez radicale.
C'est drôle il me semble bien avoir aperçu Michael Powell jadis à Los Angeles à une conférence de Martin Scorsese sur la couleur (curieusement j'ai assisté à une autre conférence du même type, des années après, encore avec Scorsese, mais au Louvre).
j'ai survolé la liste des sorties de demain et comme j'en ai vu assez peu, pour une fois, j'ai envie de m'amuser à dire ce que ces films m'inspirent sans rien en savoir, sans regarder les bandes annonces correspondantes :
El Greco, les ténèbres : ça pue l'académisme à plein nez. En plus, cette manière nationaliste des Grecs (le film est grec) de récupérer le peintre El Greco, qui a fait l'essentiel de sa carrière en Espagne, paraît suspecte. Et puis j'aime vraiment trop ce peintre pour tolérer un biopic.
Thelma, Louise et Chantal : le genre de film de groupe de femmes qu'on a vu 2000 fois et qui n'amuse personne. Dans le synopsis on parle de “coup de blues de la cinquantaine". On est bien gentil avec Jane Birkin et Caroline Cellier…
Ghost writer : médiatique à cause des aventures judiciaires de Polanski, mais à vue de nez ça ne dit rien qui vaille cette histoire de nègre de Tony Blair. Polanski n'est pas, à mon sens, un cinéaste indispensable.
Crazy heart : The Wrestler transposé dans l'univers de la country music ? Jeff Bridges joue un chanteur de country has been et alcoolo. Rôle à Oscar. Ça aussi on a déjà vu ça 2000 fois : citons par exemple Honky-Tonk man du racoleur Eastwood ou le plus réussi et authentique Tender mercies de Beresford avec Robert Duvall
Nine : remake de 8 et 1/2 de Fellini en comédie musicale avec des stars. Ça aussi ça sent mauvais
Daybreakers : dommage qu'on n'ait pas conservé l'affiche originelle, superbe, que j'avais postée il y a plusieurs mois. J'ai failli le voir, mais je sentais la supercherie. Rien que l'accroche sur l'affiche rend circonspect : "mélangez Matrix et 28 jours plus tard…". Ouais un beau mélange…
L'arbre et la forêt : no comment, je l'ai vu et ai déjà dit ce que j'en pensais en (très) gros
Precious : apparemment un truc bateau sur une jeune black obèse de la zone. Le syndrome Gossip/DIams. Fat, authentic and rebel. Rôle (et film) à Oscar. Politiquement correct au carré… Enfin je répète, je l'ai pas vu.
La stratégie du choc : no comment, je l'ai vu. Pas indispensable.
Les marais criminels : je suppose que le titre en dit long sur la ringardise de cet OFNI. J'aimerais mieux La forêt maboul ou La montagne énervée
Amer : je l'ai vu. Certainement le seul film de la semaine qui tente quelque chose. Même si ce quelque chose est une sorte de digest du giallo d'antan, c'est tout de même formidable dans la suggestion. Dommage que la première partie ne soit pas plus développée. Par moments ça rappelle même les frères Quay
Pourquoi le dire ? Palme du meilleur titre de la semaine. Variantes : Pourquoi le faire ? ou Pourquoi le filmer ?

Je suis en tout cas frappé par l'avalanche d'ersatz et de sous-produits. Exemples : Thelma, Louise et Chantal, qui se réfère au film de Ridley Scott ; Nine, qui décalque celui de Fellini ; Daybreakers qui surfe sur la mode vampire ; et même Amer, qui joue avec les clichés du giallo

1.3.10

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commencé vaguement a m'occuper de la sortie de mon film. J'ai eu l'idée d'une affiche simplissime, qui me semble vraiment très bien et originale. Je la publierai (j'ai du mal à dire "posterai", car je résiste au franglais, dont le principal défaut est de dénaturer l'anglais et le français) dès qu'elle sera définitive. Je n'ai (hélas) pas vraiment d'inquiétude à propos de cette sortie. Ma seule crainte c'est l'absence totale de spectateurs. Enfin, ça pourrait aussi être marrant de battre le record inverse d'Avatar. Je compte tout de même un peu sur vous, lecteurs occasionnels ou assidus, pour me faire de la pub

“Giotto, fameux peintre, n’était guère moins laid. Celui-ci avait une imagination si vive pour saisir tous les rapports des objets, pour en rendre les moindres nuances, que ses ouvrages faisaient illusion, et qu’on prenait pour la nature ce qui n’en était qu’une imitation, tant son pinceau était énergique et plein de vérité. C’est lui qui ressuscita la peinture de l’état de langueur et de barbarie où l’avaient plongée des peintres sans goût et sans talent, plus jaloux de charmer les yeux des ignorants et de gagner de l’argent, que de plaire aux connaisseurs et d’acquérir de la gloire : aussi le regarde-t-on comme une des lumières de l’école florentine. Ce qui relevait infiniment son mérite était une modestie fort rare dans les gens de son état. Il avait l’ambition d’être le prince des peintres, et néanmoins il ne voulait point qu’on lui donnât seulement le nom de maître. Mais son humilité ne faisait qu’augmenter l’éclat de ses talents, qui lui attiraient chaque jour des envieux parmi les autres peintres et même parmi ses propres élèves.”
Giovanni Boccaccio, Le Décaméron