30.7.09

*ggggguerrrrrrrrrreee*

k très intéressant de comparer GI Joe à Ordinary people, film de guerre serbe. Peut-on imaginer de traitement plus opposé, de style aussi différent ? Non. Après je ne sais même pas si je préfère le film serbe. Disons que son titre est adéquat. Des personnes incroyablement ordinaires, y compris dans le crime de guerre (mais y a-t-il crime de guerre ?). Le minimalisme du film n'est même pas absolu, puisqu'il y a d'une certaine manière une dimension démonstrative. Evidemment elle est assez réduite par rapport à la panoplie sur-décorée de GI Joe.
Finalement vu d'autres bouts de Fringe hier. C'est définitivement un nouveau X-Files, ni pire ni meilleur (si ça se trouve ça ressemble plus à Millenium, que je n'ai jamais vu). Les ambiances sonores sont les mêmes que dans Lost, mais c'est plus limité

28.7.09

-•-smör`gås`bord-•-

k d'une part il y a cette recrudescence du cinéma guerrier (Star Trek/Terminator/Transformers), effet collatéral des guerres d'Irak/Afghanistan actuelles ; d'autre part cela traduit un trop plein de pulsions que le cinéma américain est INCAPABLE d'expulser par la voie normale, le sexe (seuls contre-exemples récents, très timorés, GFE de Soderbergh et I love you Phillip Morris, précisément banni des USA pour son contenu homo). Donc guerre et explosions continuelles (également présentes dans les films de superhéros, continuation de la guerre sur le terrain civil et urbain). Mais à force de surenchérir on tombe dans le n'importe quoi. Stephen Sommers avec G.I. Joe, le réveil du Cobra, réutilise la recette studio/effets spéciaux qui lui avait réussi avec ses lourdauds Momie 1 et 2. Ce qui ne va pas c'est la manie/ennui du décor spectaculaire. Les principaux lieux de l'action sont situés n'importe où en sous-sol (Pôle Nord, Egypte, Etats Unis). Comme ça se passe sous-terre, il n'y a pas de vitres, plus d'extérieurs, plus de repères. Donc, à chaque fois on se retrouve dans une sorte de gigantesque boîte de nuit high-tech d'environ 1km de long et de haut, bardée de loupiotes ; lieu propice aux explosions et aux effets spéciaux. Abstraction totale. Les séquences d'extérieurs, elles, sont archi-trafiquées. Le film se déroule en partie à Paris ; le clou du spectacle étant l'effondrement de la Tour Eiffel (effet 11 septembre) détruite par des nano-bombes mangeuses de métal… L'effondrement en soi est fort joli. Mais les courses poursuite dans Paris n'ont pas été tournées en France, mais à Prague. Par la magie gluante des effets numériques, on ne s'en rend pas trop compte (sauf moi, qui m'ennuyais trop et ai reconnu l'ocre baroque des pays de l'Est). Mais cela ajoute à l'effacement de tous les repères. Tout ça pour nous resservir un ersatz jamesbondien de plus. Au moins dans Dr. No, on voyait la vraie Jamaïque, pas un fond d'écran travaillé à la palette graphique.
Amusant tout de même : l'héroïne (car, malgré le titre, il y a des femmes) est incarnée par Sienna Miller, que j'ai retrouvée quelques heures plus tard, déglamourisée, dans
The September Issue, documentaire sur Vogue, où elle fait la cover-girl pour le numéro de septembre du magazine, posant des problèmes à la rédaction à cause de la médiocrité (flagrante) de sa chevelure. Même dans un documentaire lisse à mourir, il y a encore des choses qui accrochent, des petits problèmes triviaux, plus passionnants que l'enfer immatériel des contes de fées modernes.
Le Oliveira, lui, est évidemment un repos/régal pour les yeux (d'ailleurs, quand Oliveira filme Paris, il le rend aimable, lui).
Singularités d'une jeune fille blonde est un objet formidablement plaisant, par sa construction, ses dispositifs — un homme raconte à une inconnue dans un train la découverte de la jeune fille du titre à travers une fenêtre et sa déconvenue amoureuse. En même temps, et même si Oliveira est centenaire, on aurait aimé qu'il adapte un peu plus la nouvelle dont il s'est inspiré. Il s'est contenté de la transposer telle quelle dans le monde contemporain, sans faire sans vraiment chercher des résonances plus contemporaines. La problématique morale du héros y apparaît, du coup, désuette. Le film en devient un charmant objet surrané ; tout comme l'héroïne, qui n'a guère droit au chapitre (sois belle et tais-toi). Dommage, car si elle avait existé un peu plus qu'un charmant tableau dans un cadre (la demoiselle à l'éventail japonais) il y aurait sans doute eu une tension qui manque un peu. Ça vole évidemment à mille pieds au-dessus de la concurrence…

24.7.09

**`Hippie----$hake**

k "c'est un film de faible intensité sur un événement d'une grande puissance", a écrit justement un journaliste du Hollywood Reporter à propos de cette horreur intitulée Taking Woodstock et rebaptisée pour sa sortie française Hôtel Woodstock. Une fiction sur les coulisses du festival de Woodstock en 1969. On ne voit jamais ce qui est l'essentiel de l'événement : les musiciens (mythiques) sur la scène. Le sujet c'est comment un petit homo new yorkais, gentil et tout, se libère de ses parents archaïques en déclenchant involontairement le plus grand festival pop de l'histoire. Passons sur le fait que dans les coins Ang Lee saupoudre un peu toutes les avancées morales et idéologiques possibles (la gay friendly attitude, l'écologie, etc). Le problème c'est qu'il y a déjà eu un film sur Woodstock, qui est sans doute le plus célèbre documentaire jamais tourné. Et, que fait Ang Lee, la plupart du temps ? Il IMITE le documentaire (même stylistiquement, en employant le split-screen à gogo). Une fiction qui imite servilement un documentaire. Taking Woodstock, le film le plus con de l'année.
Le cinéma est "l'imitation de la vie", OK, mais une fiction qui se contente de copier un documentaire sur un événement donné, sans repenser une seconde le problème/sujet, est un cas
de lobotomie clinique. De quoi vous dégoûter du cinéma, comme processus de singerie terminale. La meilleure mise en abyme de Woodstock se trouve dans un film de SF des années 1970, Le survivant (The Omega Man) de Boris Sagal, histoire de fin du monde où Charlton Heston joue un homme seul entouré par des zombies hostiles. Il se passe Woodstock dans une salle délabrée, et il en répète tous les dialogues. Cette vision hypnotique du film est bien plus forte que la reconstitution bête et laborieuse et de Ang Lee, faiseur sans âme, dont la versatilité est synonyme de cynisme.

22.7.09

fat///um

k encore un film chinois (même profondeur de champ, mais plus branché —> image bleutée), Memory of love, qui m'a fait penser que la fatalité n'existait pas dans la réalité. C'est un cliché romanesque, une mécanique littéraire. Le film joue avec cela sans tomber dans le piège. Un beau mélo moderne. Il faut que j'y repense. Pendant qu'on est dans les sorties à venir, j'ai été pas mal déçu par le dernier Elia Suleiman, Le temps qu'il reste (ne pas confondre avec Le temps qui reste de Ozon). Il progresse plastiquement. C'est beau, épuré… Mais narrativement c'est trop hybride, et trop sérieux. Il retrace en trois coups de cuiller à pot les tourments du peuple palestinien depuis 1948. Ensuite, il fait son numéro doux-amer habituel, ponctué de ses inénarrables apparitions droopiesques. Ça ne commence vraiment que quand Suleiman apparaît, mi-Nosferatu, mi-Thierry Ardisson. Du coup, j'ai regretté qu'il ne prenne pas le risque de filmer ailleurs qu'en Palestine. Dommage, car ce mec a vraiment du potentiel. Son humour est génialissime. Il pourrait être le nouveau Tati. Mais je pense qu'il ne fouille pas assez ses sujets. Il se contente de petites idées mises bout à bout. Quant à ce qu'il dit sur la Palestine (ou sur son père, résistant), je n'ai pas l'impression d'avoir appris quoi que ce soit. Le B.A. BA

20.7.09

---ffan----tôm.

k par flemme, par frime, et aussi parce que, pour une fois, j'ai relu par hasard et trouvé intéressant un de mes anciens articles sur un livre de cinéma, je le reproduis ici :
Vie des fantômes, Le fantastique au cinéma de Jean-Louis Leutrat (1994)

L'idée la plus séduisante de Jean-Louis Leutrat est ici le parallèle entre fantastique et comédie. Voir sa comparaison saisissante, qu'il emprunte au critique Petr Kràl, entre Les Oiseaux d'Hitchcock et Seven chances de Buster Keaton. Dans le deuxième film, remarque Kràl, "Lorsque les mégères remplissent dans son dos (celui de Keaton) une église vide, la scène est aussi effrayante que la première apparition, chez Hitchcock, des oiseaux meurtriers. (...) Là, des fils télégraphiques couverts d'oiseaux, ici, une église remplie à craquer." Mais l'exemple le plus évident de cette correspondance entre genres est Docteur Jerry et Mister Love de Jerry Lewis, version comique de l'histoire terrible du Dr Jekyll et Mr Hyde de Stevenson. L'incursion de Leutrat dans des domaines extra-fantastiques ne s'arrête d'ailleurs pas à la comédie. Il s'en explique par ces mots : "Par fantastique du cinéma, il faut entendre ce qu'il y a dans le dispositif lui-même ainsi que les effets fantastiques produits par le cinéma avec les moyens qui sont les siens." Autrement dit, une autre singularité de ce livre subtil, truffé de citations qui vont de la littérature à la philosophie, est de démontrer insidieusement que le cinéma dans son ensemble est un art fantastique. Ainsi, tous les personnages sont des spectres. Comment peut-on se fier à un personnage dont un simple duplicata ­ un ectoplasme ! ­ précède sa vraie image à l'écran ? "Dans India song de Marguerite Duras, un personnage entre dans le champ, puis il y pénètre une seconde fois : la première image de lui n'était qu'un reflet (dans un miroir)." Leutrat compose donc un ouvrage qui décline les figures d'une poétique du cinéma. Poésie naissant non seulement des effets visuels typiques du fantastique, mais aussi des lieux symboliques et des objets fétiches, dont la seule présence transmet un sentiment d'inquiétante étrangeté (l'Unheimlichkeit chère à Freud). Même une simple porte : "Au-delà de la porte, comme au-delà du pont, c'est le pays des fantômes", ou, reprenant Roland Barthes, la porte "exprime d'une façon menaçante à la fois la contiguïté et l'échange, le frôlage du chasseur et de sa proie."
Mais Vie des fantômes n'explore que le versant poétique du fantastique ; professeur d'esthétique du cinéma, Leutrat n'a rien d'un clinicien. Le fantastique est certes le genre le plus métaphysique et aérien du cinéma, chose amplement prouvée par la référence constante aux œuvres du maître du hors-champ Jacques Tourneur, notamment à La Féline, ou à d'autres productions mythiques de Val Lewton. Cependant, pour paraphraser Kundera, on peut regretter parfois l'"insoutenable légèreté" de cette pénétration poétique et littéraire. Le fantastique a également une pesanteur, une dimension triviale : l'horreur a quelque chose d'intolérablement explicite ; elle flirte avec l'obscénité. Or, non seulement Leutrat ignore l'évolution de ce cinéma vers l'épouvante et le gore à partir des années 70, mais il évoque le mythe du vampire en faisant l'impasse sur la dominante largement érotique de ce phénomène. Si l'on peut parfois déplorer la vulgarité du fantastique actuel, qui laisse peu de place au rêve, certaines figures d'hier n'ont-elles pas une parenté saisissante avec celles d'aujourd'hui ? Ainsi, dans un chapitre consacré à "l'impression d'inhumanité" que dégagent certains personnages troubles, comme Kim Novak dans Vertigo, Leutrat note qu'ils ressemblent à un insecte prédateur comme la mante religieuse. Pourquoi ne pas étendre cette idée au cinéma présent ? Cette figure de mante religieuse esquissée dans Vertigo n'aboutit-elle pas au monstre gothique d'Alien, infiniment moins romantique que la Madeleine d'Hitchcock, mais tout aussi troublant ? Car cette figure incarne toute l'énigme du cinéma : comme le monstre, Madeleine est une reproduction hystérique de l'humain, un leurre total et sans âme. Vertige du même, du double, de l'insaisissable, de l'imitation de la vie.

18.7.09

#guir ` ` au

k créé un autre blog en parallèle. Pour l'instant je n'en parle pas trop parce qu'il est un peu sommaire et pas au point. De toute façon c'est quelque chose de plus basique et scolaire.
A propos du Roi de l'évasion de Guiraudie, je suis assez d'accord sur ce qui se dit un peu partout, sauf qu'il me semble qu'on force un peu son enthousiasme. Certes c'est beaucoup plus drôle et direct que ses deux premiers longs (régression décevante par rapport à ses moyens), mais il y a toujours un moment où ça tourne en rond, où ça devient systématique. Assez bluffé par la première heure en gros, j'ai commencé à décrocher à partir de la cavale du couple. Il faudrait que je le revoie pour dire exactement à cause de quoi. Mais ça m'a semblé s'étirer de façon injustifiée. Ensuite la fin, où quasiment tous les personnages se retrouvent dans une sorte de partouze, est un peu inutile pour moi. Ça fait un peu pirouette ou boucle pour boucler la boucle. Par ailleurs, si les situations sont audacieuses, notamment sur la vision de la nudité des corps âgés, Guiraudie reste dans une forme d'hypocrisie traditionnelle qui consiste à montrer les actes sans vraiment les montrer. Dans ce cas, je pense qu'il vaut mieux ne rien suggérer (rester dans le hors champ), au lieu de mimer.
Ah oui, j'oublie le plus important : pour la première fois, Guiraudie m'a énormément rappelé le Buñuel période française. Même unheimlichkeit, étrangeté permanente du quotidien qu'il me semble retrouver — encore une fois il faudrait le revoir — dans l'aspect artificiel (lumière ?) de certaines séquences d'extérieurs. Un naturalisme un peu Grévin, ce qui n'est pas péjoratif pour moi

16.7.09

+sur--réel+


k j'ai (enfin) fait un grand effort hier soir pour suivre les deux derniers épisodes de Fringe. Je dois dire que rien ne m'a accroché. On n'est jamais très loin de l'ambiance des X-Files d'antan, en plus policier peut-être. Rien compris non plus. S'il faut se farcir dix épisodes pour commencer à entraver quelque chose… Le grand apport de J.J. Abrams aux séries télé a été le gommage de la frontière traditionnelle entre bons et méchants (sans doute n'est-il pas le premier, mais chez lui c'est systématique). Mais est-ce suffisant ? Parfois on dirait que le sujet ce sont les incessants et inévitables tours de passe-passe entre espace et temps. N'est-ce pas une forme de rhétorique ou de sophisme cinématographique (ou plutôt télévisuel) ? En tout cas, on ne m'y reprendra plus. Heroes jouait déjà un peu trop au malin et m'avait vite lassé. Mais il y avait au moins un joli ludisme, une imagerie assez proche de la BD. Fringe est peut-être génial, dans le fond, mais je ne suis pas assez d'attaque à minuit chaque mercredi pour examiner ça en détail. A cette heure là, ça me tombe des yeux (naturellement je n'ai que les chaînes hertziennes et suis incapable soit d'enregistrer soit de télécharger l'émission sur le net)

13.7.09

si-no

je parie un baril de cacahuètes à qui le veut que la sortie de Portrait de femmes chinoises (titre bateau qui ne vaut pas le titre anglais : Knitting) de Yin Lichuan le 5 août va passer complètement inaperçue (cf. ma réflexion sur le cinéma non-occidental, éternellement méprisé). Pourtant ce beau et simple film chinois sur un triangle amoureux bancal est ce qu'on a vu de plus plaisant depuis longtemps. Il assume la condition humaine sans le moindre surplomb, sans la moindre fioriture, le moindre rond de jambes pour entrer en matière. Le genre de film qui commence comme par inadvertance. Les choses sont là, crues et brutes. L'image est soignée mais sans en faire tout un plat. J'adore pour ma part les plans larges, paysages urbains souvent avec les héros au loin, qui ont en commun avec les autres films chinois une profondeur de champ absolue. Pas de flou. La vie comme elle vient, sans scène d'exposition comme les Américains les aiment tant. Autre détail risible du cinéma américain, la manie de commencer les dialogues par le prénom de son interlocuteur (“Rich, qu'est-ce que tu fais là ?" ; "Samantha, va voir ton père !"). Rien de ça chez Yin Lichuan, par ailleurs romancière, dont le récit avance par à-coups, progresse par non-dits et coups de théâtre inexpliqués. Des personnages disparaissent, réapparaissent, semblent s'enrichir soudain, n'ont pas d'argent. C'est bourré de mystères comme la vie des autres. Il y a même des plans que je ne comprends pas : qui est cet homme inconnu avec un sac sur l'épaule que l'on voit clairement entrer dans un immeuble ? Aussi des dialogues non suivis d'effet… Pourquoi vient-on dire au héros de venir parce qu'on veut lui parler, de quoi s'agit-il ? Finalement on s'en moque car ce qui compte ici, c'est la contemplation (non mystique), dont le corollaire peut-être l'attitude contemplative (passive) de l'héroïne, un peu larguée, au physique un peu quelconque, que tout le monde traite par dessous la jambe. Le film lui donne sa revanche dans la superbe scène où elle tombe dans un vaste trou dont elle ne peut plus sortir. Béance suprême

12.7.09

-f*A*n*T*A*S*y-

" tout à coup l'intuition que le seul genre que personne dans la cinéphilie bien-pensante n'ose jamais défendre, c'est la fantasy, le style à la fois archaïque et merveilleux du conte de fées, que l'on trouve aussi bien dans Harry Potter que dans Le seigneur des anneaux ou Le monde de Narnia. Bref, ce genre mal aimé n'a vraiment pas la cote (contrairement à d'autres qui en sont proches, dont le cinéma d'horreur ou la SF). Cela risque de changer fin 2010 avec la sortie de The last airbender de M. Night Shyamalan, adapté d'une série télé, qui mêle fantasy et bribes de tradition chinoise. Bref, du kung-fu fantasy que les intellos du ciné n'étaient pas à priori disposés à adopter car c'est pour eux le summum du kitsch et de la ringardise. (Ils ont naturellement tort, car le summum du kitsch et de la ringardise se tapit sans doute quelque part du côté du plus obscène des cinémas sociaux, entre Loach et les Dardenne, chrétiens mal digérés). Tout ceci me rappelle ces livres pseudo-initiatiques écrits par le pseudo-Tibétain Lobsang Rampa, publiés par J'ai Lu couverture rouge, que je dévorais avec délices dans mon adolescence

10.7.09

r o c k a b i l l y**r u l e s

k avec Violent days de Lucile Chaufour, j'ai revécu les hops à Vierzon, les teddy boys, le rockabilly de Johnny Burnette et de Don Woody… Jungle Rock… les Barbat, rue des Suisses. Vous ne pouvez pas comprendre, ça s'est passé il y a des années-lumière. My friend told me the other day, that my baby baby had gone away -- Rock-rock-rockabilly Boogie………… J'y reviendrai demain ou…

9.7.09

**sorciers**

k la routine. Harry Potter 6 s'annonce avec son cortège de faux-semblants, sa déco chiadée qui fait penser à une version Disney des frères Quay et ses histoires d'ados banales ("tu as bécoté machin(e) ?"). Le gothique pour les nuls. A la projo, Christophe Gans, qui semble mettre un point d'honneur à ne louper aucun gros film anglo-saxon à effets spéciaux. On annonce quelque part son projet de nouveau Fantômas. Ouais… Son film précédent, Silent Hill, m'attirait plus. Je regrette de l'avoir loupé. Mais il m'annonce sa sortie prochaine en DVD. Occasion pour le rattraper.
Pour revenir à Harry Potter, on comprend bien, comme une adolescente que m'a expliqué, que c'est précisément le mélange de surnaturel et de quotidien (école et éveil à la sensualité) qui attire les gens de son âge. Pour aller plus loin dans le corsé il faudrait faire se rencontrer Les beaux gosses et Lovecraft.
J'avais nettement préféré le Harry Potter 4 (Le prisonnier d'Azkaban) réalisé par le Mexicain Alfonso Cuaron. A propos de Mexicain, il y a déjà une vieille saga de sorcier en plusieurs volumes, qui est d'ailleurs un best-seller international, c'est le cycle de Don Juan de Carlos Castañeda. Il raconte les enseignements d'un chaman (un nagual) toltèque du Mexique et ses expériences afférentes. Dans les années 1970, on n'a retenu de Castañeda que la dimension psychédélique induite par la consommation de substances psychotropes (dérivés de cactées et succulentes). Mais cela va plus loin. C'est une véritable vision
païenne du monde opposé à notre Occident régulé par un imaginaire chrétien. Dans les aventures de Don Juan, il y a d'une part la dimension magique, et d'autre part le discours écologique, inhérent au mode de vie des anciens indiens qui ne faisaient qu'un avec la Terre nourricière. La Pachamama. Le cycle de Castañeda serait un excellent matériau pour une série de films mêlant les préoccupations actuelles pour l'environnement et la dimension spectaculaire et surnaturelle. Je ne comprends pas que personne ne se soit encore emparé de ce filon. Ça va venir

7.7.09

an+kur`

de k moins en moins de choses à raconter. Mon ordinateur est en train de rendre l'âme à petit feu.
Ah, si, je me faisais la réflexion que certains journaux ont une forme de génie dans leur manière de justifier constamment leurs engouements pour des blockbusters américains (dernier en date : Public enemies de Michael Mann) ou des
films faciles français (Les beaux gosses, etc.), de se trouver constamment en phase avec les œuvres primées aux César (exemples entre mille : Desplechin, Kechiche, Ferran). Ceci en minimisant systématiquement le cinéma marginal, indépendant, non-occidental, juste toléré comme un parent pauvre mal habillé.
On me répondra soit : c'est la vocation d'un magazine se voulant populaire d'aller dans le sens des goûts majoritaires… Certes. Mais ce qui m'échappe ce sont toutes ces contorsions esthétisantes. Je suis tellement plus simple : j'aime les œuvres sombres, sobres, discrètes, souterraines qui ont d'emblée une plus-value artistique. Je ne suis pas comme ces artistes du pop-art qui essayaient de vendre des reproductions de boîtes de conserve comme des œuvres de démiurges absolus. Bientôt on enseignera le concept de people dans les facs de sciences humaines.
Parfois on a beau faire tous les efforts possibles pour aller dans le sens du populo, mais le populo, lui, ne le suit pas.
Une publication qui trouve tendance d'aller dans le même sens que la majorité est-elle vraiment excitante ? Certainement pas pour moi qui ait toujours trouvé plus amusant de prendre les sens interdits

5.7.09

_petitean nonce__

k si Beatrice Antolini lit ce blog — on peut toujours rêver —, je suis prêt à tout pour tourner le clip de son morceau Taiga… découvert A due, son deuxième album fracassé (pour à peine 4 €), dans la lignée de ses amis de Jennifer Gentle. L'Italie nous refile ses rogatons asthéniques et se garde ses splendeurs furieuses. Beatrice est dantesque - évidemment

3.7.09

soder_lynch

k j'ai vu pas mal de films de Soderbergh (sauf les plus commerciaux comme la série des Ocean, Erin Brockovich, ou Le Che). Il ne m'a presque jamais convaincu, surtout lorsqu'il s'amuse à faire du pseudo-expérimental (Full frontal, L'Anglais). Pour The girlfriend experience, anatomie d'une “upscale escort” (prostituée de super luxe) de New York, il joue avec le montage, chamboulant la chronologie (il n'y en a pas), filme des décors chicos avec des teintes bleutées. Tout ça pour faire un parallèle lourdaud entre finance et prostitution, argent et vénalité. Les clients de la belle ne parlent que de fric et ne s'intéressent pas beaucoup au sexe. Ils défilent dans le désordre, interchangeables. Pourquoi donner le rôle principal à une actrice porno (Sasha Grey) ? Pourquoi alors un traitement aussi aseptisé ? Franchement inconsistant. C'est toujours dans la réalité qu'il y a les sujets les plus intéressants. Soderbergh aurait pu par exemple traiter d'un dérivé du sado-masochisme, le "money slavery" (esclavage financier). Des hommes aisés mettent carrément leur carte de crédit à disposition de femmes qui ne font que les insulter et les humilier. Insensé mais vrai.


Aux antipodes il y a David Lynch qui, lui s'éloigne de plus en plus de la sophistication, et s'avère un expérimentateur comme je les aime plus. Tel les Frères Lumière ou Albert Kahn aux débuts du cinéma ou même avant, il envoie des équipes filmer les Américains ordinaires pour son Interview project, diffusé uniquement sur le net : une centaine de modules documentaires de 4 minutes environ. Evidemment dans les détails on aurait préféré quelque chose de plus pur. Mais ça vaut quand même le détour. C'est uniquement visible sur le net en ce moment. Adresse (je ne sais pas comment indiquer un lien) : interviewproject.davidlynch.com

2.7.09

N -- E I - G E

k 9h17 : j'écoute en boucle Snowing Downtown de Mai. Un peu de neige dans un monde de brutes… quoi de mieux que la neige - à part les nuages. 9h30 : Rock'n'roll High-School des Leather Beach Boys

1.7.09

` woo dy_dep p

k n'en croyez pas la presse, le dernier Woody Allen, Whatever Works, n'est qu'une pièce poussiéreuse où il ressasse ses éternelles vieilles rengaines. Le retour à New York ne lui réussit pas. Seule bonne idée : avoir confié son rôle à Larry David, qui fait à peu près le même numéro misanthrope que dans sa propre série Larry et son nombril, mais en moins cinglant.
Lu cet entrefilet édifiant sur le site d'IMDB à propos du chéri de ces dames et jeunes filles, l'acteur le plus populaire du moment :
Depp veut enseigner le maniement des armes à ses enfants
Hollywood. L'acteur Johnny Depp veut transmettre sa fascination pour les armes à feu à ses enfants - il prévoit de leur apprendre à manipuler les armes.
La star du
Pirates des Caraïbes a deux enfants avec Vanessa Paradis - Lily-Rose, 10 ans , et Jack, 7 ans.
Depp avoue qu'il a commencé à manipuler des armes à feu à l'âge de six ans en grandissant dans le Kentucky, et veut transmettre son expérience à ses enfants.
Il dit,
"On alignait tout simplement des canettes et on les dégommait avec des fusils, armes de poing et, parfois, des mitraillettes.
"Lorsque j'étais enfant, c'était contrôlé, on ne tirait pas sur des humains. Je vais certainement apprendre à mes enfants à tirer sur des cibles."



Wouah, l'artiste génial… Ça a l'air d'un gag. Hélas je ne crois pas